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MSP : Mokri hausse le ton

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Ouvrant la session du “Madjliss Echoura” du parti qui se tiendra jusqu’à aujourd’hui, 23 juillet, le président du MSP, Mokri Abderezzak, annonce d’emblée la couleur, en appelant au départ de l’actuel Gouvernement. Dans la foulée, il mettra en relief les propos contradictoires des Officiels, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bédoui en l’occurrence, au sujet du budget de l’État et la manière dont il est fait usage. Si le second dévoile, lors des rencontres régionales qu’il préside en présence de ses cadres et des walis territorialement compétents, que «l’argent ne coule plus à flots», exhortant, en ce sens, les potentiels ordonnateurs de recourir, pour y remédier, à la rationalisation des dépenses, et à trouver les sources de le procurer (l’argent, ndlr) ; le premier a, quant lui, et à maintes reprises, comme l’indique Mokri, mis en cause l’avenir qui attend le pays, le qualifiant en la circonstance de «sombre». Seulement, ces deux faits confirment, selon le conférencier, la cacophonie qui règne en haut lieu et, partant, la difficulté de trouver une résolution opportune à la situation peu reluisante qui prévaut au sein des différents départements ministériels. Cette situation n’a abouti, de l’avis de Mokri, qu’à installer un climat des affaires des plus repoussants à l’échelle mondiale. Le classement de Doing Business le prouve aisément : l’Algérie est classée 163e sur 183 pays. Ce que reconnaît à juste titre, selon les dires d’un député lui ayant parlé un de ces jours, le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb. Le déficit dans lequel se morfond le pays, estimé à 11 milliards de dollars, n’est pas, aussi, pour susciter l’espoir. Tant que ce dernier ne l’ait pas été, aux yeux du président du MSP, par l’ampleur des investissements de l’ordre de 800 milliards de dollars durant le règne de Bouteflika. Toute cette analyse a été préditée par Mokri, en 2006 déjà, tient-il à rappeler aux amnésiques. «Mais personne ne nous a crus», regrette l’orateur. Le pays est en retard dans beaucoup de domaines, précise le président du Hamas. Santé et l’enseignement supérieur suffisent, de par les tares qu’elles affectionnent, pour attester ses propos «Les Algériens se soignent en Tunisie, alors que c’est le contraire qui aurait dû être», pour le premier secteur. «Aucune université algérienne ne figure aux premières loges à l’échelle arabe, alors que celle de Ghaza, pays sous embargo, est première à cette échelle», au sujet du second. L’Éducation n’est pas en reste. Mokri en donne comme exemple de la tentative de dégrader encore la société et de précipiter son émancipation, qui n’est pas tout le temps dans le sens positif que l’on veut lui préconiser, le fait de supprimer l’Éducation religieuse des épreuves du Bac ! Cela est illustratif d’une tentative de toucher à notre identité, juge l’islamiste. Deux cas sont venus à la rescousse allocutive pour attester de ce qui précède. Le premier : Mokri s’attaque à Ahmed Ouyahia, le traitant d’ignorant des faits historiques, lorsque ce dernier a déclaré que les Algériens ont été, ou ont composé, avec les Chiïtes ! Le second : Mokri se demande où est l’État, quand Boualem Sansal a osé comparer l’attentat de Nice à des faits de la Révolution algérienne, mettant, ainsi, sur le même pied d’égalité un acte terroriste avec la Bataille d’Alger. Ces deux-là, attentatoires à l’identité algéro-musulmane, auraient, selon Abderezzak Mokri, eu un traitement autre, plus répressif celui-ci, si elles avaient émané de partis de revendiquants, de l’opposition ou se réclamant de la mouvance islamiste.

Le rêve turc !
Dans la foulée, il met en exergue le peu d’empressement des pouvoirs publics de mettre en place le projet de la finance islamique, et ce, malgré le fait, démontrée par une étude de l’ONU, du rejet des pans entiers de la population des banques fonctionnant par le système de l’usure (Erriba). Pour lui, le modèle turc doit être servi pour garantir au pays la stabilité et la place qui devait être sienne à l’échelle mondiale. L’une des premières actions entreprises par le pouvoir en place, témoigne Mokri, fut de lutter contre le Système capitaliste usurier mondial. Cela n’a débouché que par l’envie de vivre dans ce pays, comme le prouve, entre autres, une lettre qu’aurait adressé une dame à Mokri, dans laquelle elle lui demande de lui procurer, à elle et à son mari chirurgien de son état, un emploi, pour pouvoir économiser de l’argent et aller en Turquie. Enfin, le président du MSP a affiché son soutien à la presse, dénonçant, par le biais de l’affaire” El-Khabar” ou du comportement officiel vis-à-vis de la Chaine TV “El-Watan” (son directeur, Chelli Djaâfar, vient d’être remis en liberté cette semaine), le musellement des libertés dont elle fait l’objet. Le chantage fait par l’ANEP est, également, une manière détournée pour mettre les médias sous la coupe des autorités, en actionnant la manne publicitaire comme «le cheveu de Mouâaouia». Le président du MSP plaide, pour plus de liberté, pour une presse indépendante qui se prend en charge, en ce qui concerne les recettes publicitaires nécessaires à sa survie.
Zaid Zoheir

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