Si la police espagnole a annoncé, mars dernier, l’arrestation de 89 personnes suspectées d’appartenir à un réseau de passeurs, outre le transport illégal de migrants, il acheminait le cannabis du Maroc jusqu’à l’Espagne continentale, du côté de l’Est, de la région nord-africaine, ce sont directement des Ongs européennes qui sont accusés, par les autorités italiennes de complicité avec les réseaux criminels des passeurs, au large des côtes libyennes.
Les Ongs européennes pointées du doigt par Rome dans leur complicité « avérée » dans le trafic d’êtres humains, car étant, selon les autorités italiennes après des enquêtes approfondies, « complices avec les passeurs », sont connues et fortement médiatisées, notamment en France. Il s’agit de médecins sans frontières, Save Children et Jegent Rettet, dont certaines ont eu à être pointée du doigt, par le passé, comme c’est le cas de Médecins sans frontières, dans ses actions « douteuses » en Afghanistant, Soudan, Europe de l’Est, Afrique … Le phénomène de l’immigration illégale, en méditerranée, depuis les années 2000, à ce jour, qui n’a fait que prendre de l’ampleur, en raison du retard en matière de réponses aux problèmes liés au développement socio-économique de pays pauvres, a été accentué, depuis près de dix ans, avec les crises politico-sécuritaires ayant secoué, dès 2011, la Tunisie, La Libye et le Mali, a ouvert d’autres voies aux passeurs de migrants et au trafic de tous genres. L’Algérie, qui n’a cessé de mettre en avant la complicité de bon nombre d’acteurs dans ces réseaux de trafic de migrants en connexion avec d’autres trafic dans les régions nord-africaine et sahélo-sahélienne, à l’origine de la prise de l’ampleur du phénomène de la migration illégale, laquelle en cache souvent d’autres activités illégales, dont le trafic du cannabis marocain et l’infiltration de terroristes, dans les circuits de la migration clandestine, Rome vient de mettre la lumière sur une affaire sur laquelle certains experts de la partie sud ou du nord de la méditerranée, ont alerté depuis des années auparavant.
« CES ONG SONT SOUVENT FINANCÉES PAR DES BAILLEURS ÉTATIQUES ET DÉFENDUES, PAR DES RESPONSBALES EUROPÉENS POUR DES OBJECTIFS SANS LIENS AVEC L’HUMANITAIRE »
Les autorités italiennes accusent les Ongs européennes précités, de complicité avec des passeurs criminels au large des côtes libyennes, mettant en exergue « les procédés douteux de certaines associations » mais surtout « la duplicité de nos dirigeants », estime Marc Fromager, ancien dirigeant d’une Ong. «C’est un secret de polichinelle » a-t-il déclaré, à la presse italienne, avant d’ajouter que « depuis maintenant une dizaine d’années, de nombreuses ONG agissent dans l’ombre des médias et des politiques, en complicité avec des passeurs terroristes», assène Marc Fromager, un militant humanitaire qui a piloté, selon la même source, de nombreux projets de développement à l’étranger.
L’enquête du gouvernement italien, dévoilée récemment, notamment dans les médias italiens, met en lumière, « la complicité de plusieurs ONG avec des passeurs clandestins » dans un document qui « met nommément en cause Médecins sans frontières, Save Children et Jugend Rettet dans le trafic des migrants en mer Méditerranée ». Le document de plus de 650 pages qui a été révélé, en premier temps, loin d’Italie, en Suisse, par le quotidien Le Temps, accuse ouvertement ces associations européennes « d’être de mèche avec des réseaux de passeurs, souvent inféodés à des groupes terroristes, en opérant non loin des côtes libyennes » est-il précisé. Le document du gouvernement italien a été élaboré, faut-il le noter, sur la base de nombreuses informations récoltées par la police du pays, au sein même des Ongs, de médecins sans frontières, Save Children et Jugent Rettet, notamment en recueillant des données de leurs ordinateurs respectifs, sur la géolocalisation GPS de leurs navires, les écoutes téléphoniques entre des membres de ces Ongs et les passeurs de migrants illégaux et trafiquants. Dans son récit sur le mode opératoire de ces Ongs, Marc Fromager affirme que ces dernières «agissent souvent de nuit afin d’éviter les patrouilles italiennes ou grecques». Pour rappel, dans un rapport datant de 2016, l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, Frontex, soutenait que « les passeurs recevaient des indications géographiques pour savoir où se trouvaient les bateaux humanitaires » et un an après, en 2017 encore, le premier responsable de Frontex, Fabrice Leggeri, avait émis des soupçons sur des ONG qui « favorisaient le trafic d’êtres humains en Méditerranée » et profitant de l’effondrement des institutions libyennes, dès 2011, ces Ongs « opéraient de plus en plus près des côtes libyennes ». «Depuis 10 ans, des ONG, sous couvert d’humanisme, pactisent avec des groupes terroristes qui s’adonnent au trafic d’êtres humains », affirme Marc Fromager, déplorant que «le migrant lui-même malheureusement est la première victime d’un énorme business ».
Plus loin dans son récit, il dira, selon la même source, que « ces ONG sont souvent financées par des bailleurs étatiques, elles ne risquent strictement rien » et si ce n’est pas les gouvernements qui les soutiennent financièrement, nombreuses sont les Ongs bénéficiant de financement colossaux de privés richissimes, comme les fondations de Georges Soros, alimentant les « révolutions colorées » dans divers parties du monde, dans le sillage de la vision impérialiste « le chaos constructeur ». Il est à noter que la presse italienne, sur le document du gouvernement d’Italie, fait état que Save the Children, dépend pour environ 40% de son budget du gouvernement américain et de son agence humanitaire USAID, Jugend Rettet déclare « être totalement indépendante » des pouvoirs publics, avec des financements à 99% privés quant aux Médecins sans frontières, cette Ong dépendait en 2019 à 60% de la générosité des particuliers, de 13,7% d’autres fonds privés et moins de 1% de fonds publics et que 25,3% de son budget provient «d’autres ressources» non précisées.
Karima Bennour