Secoué par une série de grèves depuis plusieurs semaines, le secteur de l’Éducation nationale n’en finit plus avec la contestation. Mercredi dernier, 14 syndicats autonomes ont appelé à un débrayage de trois jours à l’échelle nationale à compter du 9 mai prochain. Cette action sera accompagnée par des rassemblements devant les directions de l’éducation des wilayas.
Dans un communiqué publié le 28 avril, 14 formations syndicales de l’Education ont en effet décidé de s’allier en annonçant une grève le 9, le 10 et le 11 mai prochain pour appeler à la prise en charge d’une plateforme de revendication commune. Les contestataires qui se sont mobilisés à la veille de la célébration de la journée internationale des travailleurs, réclament essentiellement l’amélioration du pouvoir d’achat, la révision du système de primes, le rétablissement de la retraite anticipée et sans conditions d’âge, et la révision du statut particulier des travailleurs de l’éducation, l’annulation du système de contractualisation et l’intégration des travailleurs professionnels. Sur le plan pédagogique, ils demandent la révision des programmes et des manuels scolaires et l’amélioration du system éducatif. Si ces revendications ne sont pas satisfaites, les signataires du communiqué menacent d’aller vers un durcissement de leur mouvement de contestation.
Oudjaout : « Les revendications soulevées seront prises en charge »
Après avoir marqué une longue période de silence, le ministre de l’Education Mohamed Ouadjaout s’est exprimé jeudi 29 avril pour s’engager à prendre en charge toutes les préoccupations soulevées par les travailleurs, appelant la famille éducative à faire preuve de responsabilité en faveur de la stabilité du secteur au service de l’élève et du savoir. Ouadjaout a donné à cet effet des instructions aux directeurs de wilayas pour l’accélération du paiement des droits financiers des employés notamment les nouvelles recrues, les suppléants et les contractuels outre les rappels cumulés depuis 2015, rappelant la consécration d’importants montants à cet effet ce qui reflète les efforts de l’État qui accorde un intérêt majeur à la régularisation des dossiers en instance qui seront tous pris en charge au titre de l’année financière 2021. Le même responsable a souligné, par ailleurs, l’impératif de prendre en charge les diplômés des écoles normales supérieures en tant que produit de formation destiné au secteur de l’Education et de veiller à la promotion du personnel via les concours professionnels et les liste d’habilitation dans les différents grades tout en insérant les détenteurs de contrats de pré-emploi et d’insertion sociale en fonction des besoins exprimés, ajoutant que l’opération se poursuit au niveau des directions de l’Éducation. Le ministre a instruit d’organiser pendant la période allant du 22 avril au 16 mai 2021 les élections de renouvellement du mandat des comités de wilaya et de la commission nationale des œuvres sociales conformément à la réglementation en vigueur, après la fin de leur mandat légal, notamment dans le contexte sanitaire que traverse le pays et ce pour concrétiser le principe de la solidarité nationale entre les membres de la famille éducative d’une part et assurer la pérennité du service public en cette matière, d’autre part. Concernant les dossiers à caractère sectoriel commun, Ouadjaout a indiqué que le ministère poursuit toujours ses efforts pour examiner et régulariser tous les dossiers, relevant que son secteur consacre le principe de partenariat social par la tenue d’une série de rencontres régulières avec les partenaires sociaux agréés. Pour conclure Ouadjaout a affirmé que le ministère ne ménagera aucun effort pour améliorer telle situation et prendre en charge les préoccupations soulevées par l’ensemble des membres de la famille éducative.
Ania Nait Chalal