Lors du match de Ligue des champions entre le club français, Paris Saint-Germain (PSG) et son homologue espagnol, l’Atlético Madrid, mercredi soir, les supporters parisiens ont choisi de manifester leur solidarité avec le peuple palestinien, en déployant une grande banderole en soutien à la Palestine et contre les crimes de l’occupant israélien.
Un message pacifiste et de solidarité, qui n’a pas laissé inerte les autorités françaises, sur fond du soutien inconditionnel de la France à la colonisation sioniste alors que le soutien populaire est en nombre croissant, depuis plus d’un an, dans les manifestations, appelant à l’arrêt de la guerre et des génocides de Palestiniens, depuis plus d’un an. Le Parc des Princes, à Paris, a été le théâtre d’une prise de position courageuse. Au cœur de l’enceinte sportive parisienne, les ultras du PSG ont déployé une banderole en soutien à la Palestine, sur laquelle était arboré le message « Palestine libre » avec la carte géographique de toute la Palestine historique avec les couleurs du Koufiya. Ce tifo a et continue de faire le tour du monde, symbolisant un soutien à un peuple souffrant mais résistant sous l’occupation de l’entité sioniste, et frappant de plein fouet le récit israélien. Ce geste des supporters parisiens, loin d’être un acte de provocation, se voulait un appel à la paix, une dénonciation de l’injustice vécue par les Palestiniens depuis des décennies et de surcroît à l’arrêt d’une guerre hystérique depuis plus d’un an, contre Ghaza. Pour les Ultras, il ne s’agit en aucun cas d’un acte hostile, par leur expression sur une banderole dévoilée par des fans dans les gradins. Dans un communiqué publié peu après la réaction des milieux pro-israëlien, le Collectif Ultras Paris (CUP) a affirmé que son message sur la dite banderole était « un appel à la paix entre les peuples », précisant aussi qu’ils ont pris soin de réaliser le tifo «en toute indépendance, sans l’aide ni complaisance du PSG » ayant pour seul souci et préoccupation, « l’expression » de la solidarité avec la cause palestinienne. « En aucun cas ce tifo n’avait vocation à véhiculer un message de haine, » ont affirmé les Ultras, qui rappellent leur engagement de longue date pour la paix et la justice sociale. Cette banderole, conçue en banlieue parisienne, a pour but de rappeler le soutien à un peuple opprimé et colonisé, une cause qui résonne aujourd’hui de manière universelle, dans la majorité des capitales, notamment occidentales.
Réaction prévisible des autorités françaises en faveur de l’occupation
La réaction des autorités françaises ne s’est pas faite attendre. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a vite fait de « condamner » la banderole, la qualifiant d’ »inacceptable » allant jusqu’à brandir la possibilité de sanctions de l’UEFA contre le PSG. Selon Retailleau, « les règles de l’UEFA interdisent l’affichage de messages politiques » dans les stades, bien que l’organisation ait elle-même admis que « seules les déclarations provocatrices ou insultantes sont concernées » par d’éventuelles sanctions.
Pour les supporters parisiens, cette position des autorités françaises souligne le double langage, de sa politique de deux poids deux mesures, face à une cause, qu’ils affirment « légitime et largement soutenue à travers le monde ». Comment ne pas voir ici une volonté d’étouffer la liberté d’expression des fans, qui ne font que porter, pacifiquement, un message d’espoir et de soutien à la Palestine et à son peuple? Loin d’être un acte de provocation, cette banderole exprime la position universelle convergeant, par l’appel à l’arrêt de la guerre et de la justice pour le peuple palestinien
L’UEFA finit par s’abstenir d’adopter des sanctions
La pression politique n’aura pas réussi à convaincre l’UEFA d’infliger des sanctions au PSG. Après un examen attentif, l’organisation a conclu qu’ «aucune procédure disciplinaire » ne serait engagée contre le PSG. Un porte-parole de l’UEFA a précisé que « la banderole déployée ne peut pas être considérée comme provocation ou insulte dans ce cas précis » a-t-il déclaré. Cette décision reflète le bon sens face à un message pacifique et rassembleur.
Pour les Ultras du PSG, la position de l’UEFA, conforte la légitimité de libre expression par leur action en question et rappelle que le sport est un puissant vecteur de solidarité. « Le Parc des Princes doit rester un lieu de communion et de passion, » rappellent-ils, mais cela n’exclut pas la possibilité de soutenir par l’expression libre et pacifiste les causes justes qui touchent non seulement le cœur des supporters mais aussi leur esprit.
Le PSG reste « neutre » et s’oppose aux sanctions
De son côté, le PSG a tenu à rappeler qu’il n’était pas au courant de l’initiative des Ultras. Le club parisien a déclaré qu’il « s’oppose fermement à tout message à caractère politique dans son stade », une position de neutralité que certains pourront critiquer. Pour sa part le PSG n’a pas condamné les actions des supporters ni n’a pris de mesures à leur encontre. Dans un climat de soutien croissant à la Palestine, le club semble bien conscient que son public est attaché à cette cause et que la solidarité envers les opprimés n’a rien de subversif.
Un soutien international récurrent
Dans un monde où l’oppression d’un système politique colonial s’intensifie, jusqu’à commettre des crimes et des génocides, depuis plus d’un an, le soutien aux Palestiniens est devenu un combat universel, porté notamment par les jeunes, des pays occidentaux, qui voient, en cette cause, le symbole de résistance et de lutte pour un monde meilleur et juste. Les stades de football, connus pour être fréquentés par un peuple jeunes passionnés et engagés pour les bonnes causes, deviennent l’espace de l’expression de cette conscience grandissante. Le message des Ultras du PSG, loin d’être une « violence » selon certains, est avant tout une déclaration de soutien à un peuple qui lutte pour ses droits fondamentaux, dont celui de vivre libre sur sa terre. La banderole palestinienne brandit au Stade mythique du Parc des Princes, s’inscrit dans une lignée de situations similaires à travers le monde sportif, où de plus en plus de voix s’élèvent contre les injustices. Pour rappel, l’an dernier, les supporters britanniques, du Celtic Glasgow, ont transformé les gradins en vagues marines de drapeaux palestiniens, accompagnant leur mouvement par une version modifiée de la célèbre chanson « You’ll never walk alone (Tu ne marcheras jamais Seule :Ndlr) en chantant « Palestine, Palestine, tu ne marcheras jamais seule ». Ce geste fort était un témoignage de solidarité envers le peuple palestinien, dans un contexte où l’injustice par l’immobilisme de pays occidentaux détenteurs du droit de Veto, a permis les crimes coloniaux sionistes, depuis plus d’un an. De même, lors d’un match de la saison passée, les supporters de Liverpool ont crié « Free Palestine » en réponse à la minute de silence décidée par La Ligue anglaise, pour ce qu’elle considère « les victimes israéliennes». Un autre message fort a été porté lorsque les fans de Liverpool ont brandi une banderole sur laquelle on pouvait lire, « Pour l’amour de Dieu, sauver Ghaza », soulignant une fois de plus l’indignation grandissante face à la situation désastreuse causée par l’occupant sioniste en Palestine. Ces actes de solidarité, en France, au Royaume-uni et ailleurs, montrent que le soutien au peuple palestinien s’est imposé à l’universel, dépassant la région arabe, jusqu’à s’inviter et s’imposer dans les stades du football européen, faisant résonner la voix des Palestiniens dans les lieux de passion et de rassemblement. Alors que la France accueillera bientôt un match contre l’équipe de l’entité sioniste, cette mobilisation des supporters et la banderole des Ultras du PSG n’est et ne sera pas sans impact sur la rencontre en question. Pour de nombreux fans, exprimer pacifiquement leur solidarité à travers le sport est une façon de donner une voix à ceux qui en ont été privés de se faire entendre durant des décennies par le soutien politico-médiatique à l’occupation israëlienne.
Mohamed Amine Toumiat