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MOUVEMENT CITOYEN POUR L’ALGÉRIE : Appel à la garantie de la liberté de la presse

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Un collectif de journalistes, membres du Mouvement citoyen pour l’Algérie, a rendu publique une lettre dans laquelle il appelle à la consécration d’une véritable liberté de la presse en Algérie. Les journalistes algériens de différents organes de la presse nationale et même étrangère ont dressé un bilan noir sur la situation du métier en Algérie. Dans leur lettre, ils dénoncent la censure que subit la presse algérienne depuis longtemps, notamment « les journalistes critiques qui sont passés derrière les barreaux où ils ont subi des violences physiques et psychologiques, alors que certains ont été menacés, poussés à l’exil et d’autres l’ont carrément payé de leur vie », déclarent-ils.
Le même collectif a dénoncé, en outre, les représailles et l’incarcération de journalistes ayant exprimé clairement leur opinion contre la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat. Ils rappellent également des décisions arbitraires prises contre certains confrères de la Télévision algérienne. Le mouvement populaire pacifique, entamé le 22 février dernier, n’est pas resté sans conséquences sur le métier de journaliste, poursuit la même source.
«Dès le début de la révolution du sourire, l’ENTV et la Radio nationale ont eu l’audace de faire l’impasse sur ces manifestations historiques, pourtant largement couvertes par la presse internationale», a écrit le collectif, soulignant que ceci avait poussé deux femmes journalistes, Meriem Abdou de Radio Alger Chaîne III et Nadia Madassi de Canal Algérie, à dénoncer cette omerta». Elles ont démissionné de leurs postes en signe de protestation. Depuis, de nombreux sit-in et des rassemblements se tiennent dans l’enceinte même de l’ENTV. «C’est une nouvelle ère qui s’ouvre», peut-on lire encore dans le même document. Dans le même cadre d’idées, la même source évoque les pressions économiques extrêmement fortes contre certains journaux qui «pouvaient se targuer d’avoir une relative liberté d’expression ».
Qualifiant cette situation d’«insoutenable» et qui ne peut perdurer ni s’inscrire dans les pages de la nouvelle République qui est en train de se construire, le collectif appelle à la révision des lois qui régissent le journalisme et à la dépénalisation du délit de presse, la suppression de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel pour la remplacer par une entité qui garantit la liberté de la presse et contrôle la qualité des contenus des programmes. Le collectif appelle également à la création d’une organisation qui veille à la protection des journalistes, des sources et des lanceurs d’alerte, l’égalité des chances quant à l’éligibilité des citoyens à l’ouverture des médias, et veut, notamment, en finir avec la bureaucratie et le clientélisme. Aussi, le collectif revendique l’ouverture de l’audiovisuel basé sur le respect total de la déontologie et de l’éthique des métiers de la presse, et revoir enfin les conditions de travail des journalistes.
Dans le cadre du mouvement populaire, le Mouvement citoyen pour l’Algérie se dit militer pour le retrait total du système qui gangrène le pays depuis l’indépendance. Parmi les journalistes signataires de cette lettre, l’on cite entre autres Amina Lakri, Khelaf Benhadda, Hanane Tlemsani, Djamel Alilat, Hadda Hazem, et Yasmine Chouaki.
A. N. Ch.

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