Une délégation conduite par le patron de la DGSN, Abdelghani Hamel, dépêchée par la Présidence, est arrivée hier, à In Salah, suite à une contestation de près de trois semaines des citoyens contre l’expérimentation et l’exploitation du gaz de schiste. La délégation envoyée par la présidence de la République a été conduite par le Directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Abdelghani Hamel, en vue de désamorcer ce qui a été à l’origine de la colère des citoyens d’In Salah, à savoir l’expérimentation et l’exploitation du gaz de schiste. Après sa rencontre avec des représentants de la société civile, au niveau de l’espace VIP de l’aéroport Tafsout, d’In Salah, la délégation a repris son vol du retour. Composée de hauts responsables de la DGSN et d’un représentant de l’Organisation nationale des zaouïa, ces derniers se sont entretenus avec les représentants du mouvement anti gaz. La délégation, conduite par le patron de la DGSN a précisé à ses interlocuteurs du mouvement anti gaz, qu’elle est envoyée par le Président pour écouter et recueillir leurs revendications, en vue de les transmettre à son retour à Alger, au chef de l’État. Exprimant à nouveau leur opposition à l’expérimentation et l’exploitation du gaz de schiste, les représentants du mouvement contre le gaz de schiste, à In Salah, ont indiqué aussi qu’il y a lieu d’arrêter les forages en cours, en vue de lancer les discussions et le dialogue sur la question. Au cours de cette rencontre, l’émissaire du chef de l’État a insisté dans ses discussions avec ses interlocuteurs sur l’importance de prendre en considération l’aspect sécuritaire et les dangers qui guettent le pays. Au terme d’un conclave, entre les membres de la délégation conduite par Hamel qu’a dépêchée le président Bouteflika, à In Salah, où l’ensemble des présents se sont exprimés, la revendication principale ayant été écoutée par les émissaires précités, ces derniers se sont engagés à la transmettre au chef de l’État. Même si la composante de la délégation, notamment par celui qui la conduit, a étonné plus d’un, au regard de la nature de la question que posent les citoyens d’In Salah, à savoir l’arrêt du gaz de schist, il n’en demeure pas moins que le rôle de l’émissaire désigné est de recueillir les doléances exprimées pour les transmettre à celui qui l’a choisi pour la mener à bien, à savoir le chef de l’État. Ce qui a été sans nul doute le cas pour le patron de la DGSN, dès son retour hier, d’In Salah à Alger, pour rendre compte de sa mission au Président, appelé à trancher la question. En attendant que les décisions soient annoncées, le mouvement anti gaz de schiste maintiendra la mobilisation entamée, il y a près de trois semaines. Il est à rappeler qu’après que les précédentes délégations de hauts représentants du ministère de l’Énergie, dont le ministre Youcef Yousfi lui-même, des experts et des responsables locaux ont échoué à convaincre l’opinion locale des bienfaits du gaz de schiste, l’envoi des émissaires de la Présidence s’en est suivi. La délégation dépêchée par le chef de l’État, hier à In Salah, intervient au lendemain des déclarations du Premier ministre, Abdelamalek Sellal, sur la question, via les réseaux sociaux, qui n’a pas eu l’effet escompté: assurer les opposants à ce gaz non conventionnel, et la fin du mouvement de protestation. La revendication principale du mouvement des citoyens d’In Salah, qui a été rejoint par d’autres dans des villes du pays, dont Tamanrasset et Ouargla, porte sur l’arrêt de toute expérimentation et exploitation du gaz de schiste sur l’ensemble du territoire national, d’un moratoire sur l’exploitation de gaz de schiste, et l’ouverture d’un débat national sur ce gaz non conventionnel. Le mouvement anti gaz de schiste a vu le jour, pour rappel, après qu’une délégation officielle, composée des ministres de l’Énergie, de l’Environnement et des Ressources en eau, ont inauguré, fin décembre, le premier forage-pilote de gaz de schiste, dans le bassin d’Ahnet, à In-Salah. Notons par ailleurs que L’Algérie est classée au 4e rang mondial, juste après la Chine, l’Argentine et les États-Unis, en termes de réserves de gaz de schiste.
Karima Bennour