Accueil À LA UNE Mouton de l’Aïd : Les spéculateurs se frottent les mains

Mouton de l’Aïd : Les spéculateurs se frottent les mains

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Malgré les efforts continus des autorités pour minimiser l’inflation, l’Algérie n’a pas échappé, même durant cette année 2024, à la flambée des prix du mouton, qui ont atteint des sommes vertigineuses.
Du jamais vu, le prix du mouton, alors que quelques jours seulement nous séparent de la fête de l’Aïd Al Adha, atteint parfois les 150 000 dinars, et bien plus encore. Fini le temps du mouton à 45 000 dinars, aujourd’hui, les familles modestes sont forcées de débourser au moins 60 000 dinars, pour prétendre à un sacrifice digne de ce nom. Et afin de maintenir ces prix, tous les coups sont permis, du moins pour les spéculateurs et les vendeurs « malhonnêtes ». À commencer par le choix de l’endroit où étaler son bétail, passant par toutes sortes de prétextes sur ces prix exorbitants, et sans oublier, bien-sûr, la surenchère ! Au cours des deux dernières années, la vente des moutons de l’Aïd était limitée aux seuls marchés de bétail, mais beaucoup de ces lieux n’existent plus. Une situation que certains éleveurs et spéculateurs ont exploitée, en exposant leur bétail à proximité des résidences et habitations. En outre, il existe de nombreux points de vente, dans des ruelles étroites, loin des regards des services de sécurité, au vu de l’interdiction de telles pratiques non encadrées. Dans une récente déclaration à la presse nationale, le vice-président de la Fédération nationale des éleveurs, Brahim Amrani, a rappelé à cet égard, que « par le passé, le ministère de l’Agriculture communiquait et collaborait avec la Fédération quelques jours avant l’Aïd Al-Adha, en coordination avec les présidents d’APC, dans le but de sélectionner des sites de vente, dans les grandes villes ». Et d’expliquer que « les éleveurs choisissaient ainsi les points de vente que leur proposait le ministère dans les grandes villes, où les services de sécurité sont omniprésents, et notamment proches de la Banque de l’agriculture et du Développement rural (BADR), permettant aux éleveurs de déposer de grosses sommes d’argent directement à la banque au lieu de les transporter sur de longues distances ». Cependant, le responsable a révélé que « durant les deux dernières années, les éleveurs n’exposent plus leur bétail dans les grandes villes, obligeant ainsi les habitants de ces zones à se déplacer vers ces marchés ou à les acheter à des prix exorbitants chez l’intermédiaire le plus proche ». D’autre part, Brahim Amrani a attribué les raisons de la hausse des prix du mouton au cours des quatre dernières années « à la sécheresse dans les Hauts plateaux en particulier, poussant un certain nombre d’éleveurs à vendre leur bétail et à changer de profession ». Il a déclaré que les éleveurs « avaient besoin du soutien des autorités, ce à quoi l’actuel ministre de l’Agriculture a prêté attention », a-t-il ajouté, relevant cependant, que ce soutien, « même s’il est arrivé tard, nous demeurons optimistes ». Concernant l’importation de moutons de Roumanie, selon les rumeurs qui se sont largement répandues ces deux derniers jours, l’intervenant a expliqué en disant : « Le ministre de l’Agriculture a confirmé que les moutons importés sont destinés à soutenir le marché de la viande rouge et qu’ils ne seront pas vendus vivants aux citoyens ».
Hamid Si Ahmed 

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