Un an après avoir marqué l’histoire aux Jeux olympiques de Paris, Kaylia Nemour continue d’éblouir le monde de la gymnastique artistique. À Jakarta, l’Algérienne a ajouté une nouvelle médaille à son palmarès, confirmant son statut d’icône sportive non seulement pour l’Algérie, mais aussi pour tout un continent.
L’Algérienne Kaylia Nemour a remporté samedi la médaille d’argent à la poutre lors des Championnats du monde 2025 de gymnastique artistique, disputés à Jakarta, en Indonésie. Avec une note de 14.300, la jeune prodige de 18 ans s’est hissée sur la deuxième marche du podium derrière la Chinoise Zhang Qingying (15.166), tandis que la Japonaise Sugihara Aiko a complété le trio (14.166). Cette nouvelle distinction vient clore une semaine exceptionnelle pour la championne, déjà auréolée d’un titre mondial historique. Vendredi, Nemour s’était illustrée de la plus éclatante des manières en s’adjugeant l’or aux barres asymétriques, devenant ainsi la première gymnaste arabe et africaine à décrocher un titre mondial dans cette spécialité. Son passage en finale, noté à 15.566 points, a ébloui les juges et le public, loin devant la Russe Angelina Melnikova (14.500) et la Chinoise Yang Fanyuwei (14.500).
L’étoile d’une génération
Une prestation tout simplement magistrale, empreinte d’une maturité et d’une précision technique rarement observées à cet âge. En un peu plus d’un an, Kaylia Nemour est passée du statut de révélation olympique à celui de référence mondiale. Sa victoire à Paris-2024 avait déjà fait vibrer toute l’Algérie, marquant la première médaille d’or olympique du pays dans l’histoire de la gymnastique.
À Jakarta, elle confirme qu’elle n’était pas une étoile filante, mais bien un phénomène durable. Par son élégance, sa rigueur et son mental d’acier, elle incarne une nouvelle génération d’athlètes africains capables de rivaliser avec les grandes puissances de la discipline. La performance de Nemour illustre également les progrès de la gymnastique algérienne sur la scène internationale. Derrière elle, une délégation de six autres athlètes représente fièrement le pays : Adem Koughat, Houssam-Eddine Hamdouche, Bilel Bellaoui, Youcef Semani et Ahmed Ryad Aliouet chez les hommes, ainsi que Sihem Hamidi chez les dames. Une présence qui témoigne de la volonté de la Fédération algérienne de gymnastique d’investir dans la formation et la compétitivité à long terme.
Avec 483 gymnastes (279 hommes et 204 femmes) issus de 82 nations, ces Mondiaux constituent le premier grand rendez-vous international depuis les Jeux de Paris-2024. Dans ce contexte relevé, la double performance de Nemour prend une dimension encore plus impressionnante.
Elle s’impose non seulement comme la meilleure gymnaste africaine de tous les temps, mais aussi comme l’une des figures mondiales les plus régulières de sa génération.
L’émotion était palpable à la fin de la finale. Entre larmes et sourires, Kaylia Nemour a salué le public indonésien avant de partager un moment de joie avec son entraîneur et le staff algérien. « Je suis fière de représenter mon pays et mon continent à ce niveau. Chaque médaille est une motivation de plus pour continuer à rêver plus haut », aurait-elle confié après la compétition.
Au-delà du sport, la jeune championne inspire une nouvelle vague d’admirateurs à travers le monde arabe et africain. Son parcours symbolise la réussite par le travail, la persévérance et la discipline. Pour beaucoup, Kaylia Nemour n’est plus seulement une athlète d’exception, mais une ambassadrice d’un espoir collectif : celui de voir l’Afrique s’imposer dans des disciplines longtemps dominées par d’autres continents.
À Jakarta comme à Paris, Kaylia Nemour a rappelé que les rêves d’une nation peuvent se jouer sur une poutre large de dix centimètres — quand ils reposent sur un talent aussi grand que le sien.
Mohamed Amine Toumiat









































