À seulement 18 ans, l’Algérienne Kaylia Nemour a offert à l’Afrique un moment historique en devenant championne du monde aux barres asymétriques. Une performance magistrale, symbole d’un talent précoce et d’une détermination sans faille.
Elle l’a fait. Moins de vingt-quatre heures après sa déception au concours général, Kaylia Nemour s’est relevée de la plus belle des manières. La jeune gymnaste algérienne a décroché, vendredi à Jakarta, le titre mondial aux barres asymétriques avec un score impressionnant de 15,566 points. Une prestation exceptionnelle qui lui permet non seulement de s’imposer face à l’élite mondiale, mais aussi d’inscrire son nom en lettres d’or dans l’histoire du sport africain. En remportant l’or mondial, Nemour devient la première gymnaste africaine à décrocher un titre planétaire. Ce sacre historique dépasse le cadre de la performance individuelle. Il symbolise l’émergence de l’Afrique sur la scène internationale d’un sport longtemps dominé par l’Europe, l’Asie et l’Amérique. Devant un public conquis, la jeune championne a survolé la finale, devançant d’un point la Russe Angelina Melnikova, pourtant favorite après son titre au concours général. La Chinoise Yan Fanyuwei complète un podium dominé par le brio et la maîtrise technique de l’Algérienne.
Dernière à s’élancer dans cette finale, Nemour n’a pas tremblé. Sa routine, d’une précision chirurgicale, a captivé le jury. Ses transitions fluides, son amplitude et la netteté de ses sorties ont illustré un travail méticuleux et un mental d’acier. À travers ce succès, la jeune prodige confirme qu’elle est aujourd’hui l’une des gymnastes les plus complètes de sa génération.
Une ascension jalonnée d’épreuves
Derrière les sourires et les médailles, le parcours de Nemour n’a pas été un long fleuve tranquille. Après avoir quitté l’équipe de France pour représenter l’Algérie en 2023, la jeune gymnaste a dû affronter de nombreux obstacles. En début d’année, elle a également décidé de quitter son club formateur d’Avoine pour rejoindre Dijon, évoquant des « humiliations » et une « emprise » subies durant ses années de formation. Ce choix courageux lui a permis de retrouver un environnement sain, propice à son épanouissement sportif et personnel.
Aujourd’hui, sa progression constante témoigne d’une maturité rare pour son âge. Sa victoire à Jakarta n’est pas seulement celle d’une athlète talentueuse, mais aussi celle d’une jeune femme résiliente, déterminée à écrire sa propre histoire, loin des pressions et des polémiques. Avec ce nouveau sacre, Kaylia Nemour s’impose comme une référence mondiale de la gymnastique artistique. Sa victoire redonne également espoir et fierté à tout un continent souvent sous-représenté dans les grandes compétitions. L’Algérie, déjà émue par son titre olympique, peut désormais célébrer une double championne d’exception, capable d’inspirer toute une génération. La route ne fait que commencer pour celle que beaucoup surnomment déjà “la perle verte”. À 18 ans, Kaylia Nemour semble avoir conquis le monde. Et elle ne semble pas prête de s’arrêter là.
M. A. T.












































