L’Algérien Djamel Sedjati a validé son billet pour la finale du 800 mètres des Mondiaux d’athlétisme de Tokyo. L’espoir algérien rejoint ainsi le cercle fermé des prétendants au podium mondial, à l’issue d’une demi-finale de haute intensité.
Le vice-champion du monde en 2022 a terminé deuxième de sa série derrière le Canadien Marco Arop, champion du monde en titre. Les deux hommes ont réalisé le même chrono de 1:45.09, confirmant qu’ils seront parmi les favoris aujourd’hui lors d’une finale annoncée explosive. Ce duel rappelle les joutes des années 1980, époque où l’Algérie brillait sur le demi-fond grâce à Noureddine Morceli et consorts. De son côté, Slimane Moula n’a pas connu la même réussite. Engagé dans la deuxième série, il a pris la huitième et dernière place avec un temps de 1:46.82. Une performance loin de ses standards habituels, qui l’a écarté de la grande finale. C’est l’Irlandais Cian McPhilipps qui s’est imposé dans cette manche avec un excellent 1:43.18, suivi du Britannique Max Burgin (1:43.37).
Au total, plus de 2.000 athlètes représentant environ 200 nations prennent part à ce rendez-vous planétaire organisé à Tokyo. Pour l’Algérie, la délégation est composée de dix athlètes dont une seule femme : Zahra Tatar, spécialiste du lancer du marteau. Elle est accompagnée par Slimane Moula, Djamel Sedjati et Mohamed Ali Gouaned (800 m), Amine Bouanani (110 m haies), Haïthem Chenitef (1500 m), Abderrezzak Charik et Mohamed Benyettou (marathon), Oussama Khenoussi (disque) et Yasser Triki (triple saut).
Héritage et continuité du demi-fond algérien
L’Algérie a souvent marqué l’histoire de l’athlétisme par ses champions du demi-fond et du fond. Hassiba Boulmerka a ouvert la voie en devenant, en 1991 à Tokyo déjà, la première Algérienne championne du monde du 1500 m, puis championne olympique à Barcelone en 1992. Quelques années plus tard, Noureddine Morceli a dominé le 1500 m durant près d’une décennie, offrant à l’Algérie plusieurs couronnes mondiales et un titre olympique en 1996 à Atlanta. Dans cette lignée, Taoufik Makhloufi a écrit une page mémorable à Londres en 2012 avec sa médaille d’or sur 1500 m, avant d’ajouter deux médailles d’argent à Rio en 2016. Autant d’exploits qui entretiennent la réputation de l’Algérie comme une terre de demi-fondeurs, capables de rivaliser avec les grandes nations de l’athlétisme. Djamel Sedjati s’inscrit pleinement dans cette tradition. À seulement 26 ans, il a déjà démontré qu’il pouvait défier les meilleurs du monde, notamment en décrochant la médaille d’argent aux Mondiaux d’Eugene en 2022. Sa présence en finale de Tokyo confirme sa régularité et son ambition de gravir une nouvelle marche vers la consécration mondiale.
Une finale sous haute tension
La finale de aujourd’hui à 14h22, heure algérienne sera un véritable test de maturité pour Sedjati. Face à Marco Arop, mais aussi aux Européens Burgin et McPhilipps en grande forme, il devra allier stratégie et puissance pour espérer monter sur le podium. Quoi qu’il en soit, sa performance réaffirme que l’Algérie demeure une nation qui compte sur le demi-fond mondial.
Reste à savoir si Sedjati saura transformer cette qualification en médaille, et pourquoi pas en sacre mondial. Tokyo, déjà témoin des exploits de Boulmerka en 1991, sera-t-elle le théâtre d’un nouveau chapitre glorieux pour l’athlétisme algérien ?
Mohamed Amine Toumiat
