Appelez-le Monsieur 100 % ! Son sélectionneur a beau affirmer n’avoir « jamais vu un joueur gagner tout seul », Cristiano Ronaldo a encore une fois démontré le contraire en offrant mercredi au Portugal la victoire contre le Maroc (1-0), qui rapproche la Selecçao d’une qualification en 8es de finale du Mondial-2018.
La révélation russe Denis Cheryshev, auteur mardi de son 3e but de la compétition contre l’Égypte (3-1), n’aura pu se vanter d’être son égal que le temps d’une nuit: en inscrivant d’une tête plongeante son 4e but du Mondial contre le Maroc, Ronaldo a repris seul les commandes du classement de meilleur buteur de la Coupe du monde. Si elle n’a pas réussi à rééditer le triplé d’anthologie inscrit contre l’Espagne (3-3) lors de son entrée en lice, la machine à marquer portugaise a conservé son rythme d’enfer. À peine cinq minutes de jeu, c’est le temps qu’il lui a fallu pour se défaire du marquage de Manuel Da Costa, le défenseur « portugais » du Maroc, et conclure l’excellent corner joué à deux entre Bernardo Silva et Joao Moutinho (4e).
Devenu contre la Roja le 4e joueur à marquer dans quatre Coupes du monde de suite (2006, 2010, 2014, 2018), aux côtés des Allemands Miroslav Klose et Uwe Seeler, et du Brésilien Pelé, l’insatiable attaquant s’est encore offert avec ce but une nouvelle distinction de prestige. Meilleur buteur de l’histoire de la sélection portugaise, CR7 est devenu le meilleur buteur de l’histoire d’une sélection européenne avec 85 buts en 152 sélections. S’il est encore loin de l’Iranien Ali Daei (109 buts en 149 sélections), il a effacé des tablettes européennes le Hongrois Ferenc Puskas (84 buts en 85 matchs). De quoi faire déborder une boîte à records déjà bien remplie !
Sur les traces de Just Fontaine ?
Sur la pelouse du stade Loujniki de Moscou, où il avait remporté sa première Ligue des champions en 2008 avec Manchester United, Ronaldo a pourtant eu plusieurs occasions de gonfler encore un peu plus ses statistiques. Mais il n’a pas réussi à régler aussi bien la mire que contre l’Espagne.
Après une magnifique percée de Guerreiro plein axe, l’attaquant portugais s’est rapidement emmené le ballon dans la surface adverse mais son tir s’est révélé un poil trop croisé (9e). Ensuite, ses deux coups francs idéalement placés aux 20 mètres ont terminé dans le mur (32e, 85e). Enfin, arrivé en boulet de canon pour reprendre un ballon mal négocié par Guedes, il l’a envoyé dans les airs (50e). Reste qu’à chaque rencontre, Ronaldo continue d’impressionner par sa capacité à se procurer un nombre énorme de situations malgré le marquage strict de ses adversaires. « C’est moi qui l’ai positionné dans l’axe en premier », avait revendiqué le sélectionneur Fernando Santos, la veille en conférence de presse, quand un journaliste espagnol lui avait demandé si son repositionnement par Zinédine Zidane au Real Madrid était la cause d’un tel succès… Aligné aux avants postes, cela ne l’empêche pas de redescendre sur le terrain pour participer au jeu, donner ses consignes, ou encore dégager un ballon de la tête sur un coup de pied arrêté défensif (35e). Buteur attitré de son équipe, CR7 a même failli se muer en passeur décisif pour Guedes mais le jeune attaquant, idéalement servi à la suite d’un une-deux, a perdu son duel face à Munir (39e). Reste que pour aller chercher le record de buts inscrits dans un Mondial, détenu par le Français Just Fontaine (13 buts), il lui en reste encore neuf à marquer. Chiche ?