Accueil ACTUALITÉ Moins d’un médicament sur deux fabriqué localement

Moins d’un médicament sur deux fabriqué localement

0

En dépit des efforts consentis, la part de la fabrication locale de médicaments représente 44,98 % de la facture globale du médicament représentant, elle, 91 % de la facture globale des produits pharmaceutiques. En chiffres, l’Algérie produit à hauteur de 1,3 milliard d’euros. Les médicaments engloutissent, eux, 2 792 466 956 €, alors que la facture globale est estimée à 3 076 827 965 €. C’est dire que, pour le moment, l’autonomie en la matière n’est atteinte, n’avoisinant même pas la moitié de la totalité. La facture globale des produits pharmaceutiques comprend, faut-il le rappeler, l’ensemble des produits pharmaceutiques (médicaments, dispositifs médicaux, réactifs ou produits dentaires), qu’ils soient fabriqués, importés ou conditionnés, par des opérateurs publics ou privés. Ces chiffres ont été communiqués lors des débats du FCE, organisés hirt, à Chéraga, et traitant du thème de « l’industrie pharmaceutique ». Ils concernent le monde des gélules, que l’on comptabilise, au 31 décembre 2015, une nomenclature des médicaments recelant 4 269 médicaments. Le nombre des DCI (dénomination commune internationale) à 2 263. On estime, aussi, à 2210 médicaments en fabrication, 1 915 provenant de l’importation et 144 en conditionnement. Et c’est le directeur général de la pharmacie au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH), le Dr Hammou Hafed, qui s’en est chargé de les rendre publics. Il a indiqué que, malgré cela, en volume, la part de la production locale est plus importante, alors qu’en valeur, elle a été multipliée par cinq en 10 ans. Tout cela n’est qu’un atout de taille que les parties prenantes à la production des médicaments doivent l’exploiter pour un but, le seul déclaré lors des débats du FCE, à savoir atteindre l’objectif d’une couverture à hauteur de 70 % en valeur. Le délai imparti à sa concrétisation n’a pas été arrêté, car dépendant d’une multitude de paramètres à mettre en œuvre, aussi bien par les institutions de l’État que par les opérateurs publics et privés. Parmi ces paramètres, ceux liés à l’enregistrement du médicament, consistant en la redynamisation de la commission nationale de la nomenclature des médicaments à usage de la médecine humaine ; la restructuration du comité économique en incluant tous les représentants des départements ministériels concernés par le médicament, la promotion de l’industrie pharmaceutique locale, et l’augmentation du nombre de décisions d’enregistrement émises à la fabrication locale. Aussi, pour sa part l’Administration du MSPR devrait faire preuve de célérité en matière de traitement des projets d’investissement en la matière dont elle a été la destinataire. L’intervenant parle de 150 nouveaux projets sur les 246 recensés au 31 décembre 2015. De la totalité, 61 projets sont au stade initial, 31 au stade avancé et 4 en cours de validation. Les projets relatifs aux médicaments sont leader avec 183 projets, suivis des dispositifs médicaux, au nombre de 43. Les réactifs (11), les produits antiseptiques (5) et les gaz médicaux (4) ferment le tableau, laissant la lanterne rouge aux produits dentaires, avec néant projet. De nouveaux projets d’investissements ont été déposés et ont obtenu l’autorisation de réalisation dans des délais très pratiques et avantageux pour les investisseurs, d’autres projets ont été réceptionnés et ont obtenu leur agrément d’exploitation. Une diversification des produits pharmaceutiques fabriqués a été constatée, et dans la catégorie médicaments, de nouvelles classes thérapeutiques ont été investies par les fabricants locaux. L’effort d’investissement dans le domaine pharmaceutique s’est poursuivi en 2015, indique le document dont nous détenons une copie, que ce soit par la création de nouvelles unités, soit par des extensions dans les formes, les classes thérapeutiques ou les produits pharmaceutiques fabriqués.

7% de baisse en importation
Rassurant, le directeur général de la pharmacie auprès du MSPRHA déclare que, selon les statistiques, la part du médicament importé a baissé de 4,435 % pour l’ensemble des opérateurs, privés et publics (PCH et IPA), la part du médicament conditionné a baissé, aussi, de 61,563 %. Même la facture globale de l’importation de produits pharmaceutiques a, pour la première fois, baissé de 7 %, soit 132 541 208,50 euros, touchant 900 médicaments. La part du médicament fabriqué a augmenté, quant à elle, de 10,36%. Pour plus de détails, le conférencier rapporte que, pour l’importation, trois maladies sont sur le podium en termes d’importance des médicaments importés, à savoir l’infectiologie, métabolisme – diabète – nutrition, et cardiologie. La fabrication locale s’est basée, elle, sur deux des trois médicaments importés, cardiologie et infectiologie, suivi, en troisième position, de la psychiatrie. Ces données n’incluent pas la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH). Avec celle-ci, le classement change. Métabolisme – diabète – nutrition, cancérologie, et infectiologie, en ce qui concerne l’importation, et psychiatrie, cardiologie, et Infectiologie, pour les produits fabriqués localement.
À titre d’information, les intervenants du secteur pharmaceutique sont les Opérateurs publics, constitués de la Pharmacie Centrale des Hôpitaux (PCH) et l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA) pour l’importation, le Groupe SAIDAL et SOCOTHYD pour la fabrication. La PCH pour l’importation de médicaments, de dispositifs médicaments et de réactifs. L’IPA pour l’importation principalement de vaccins et de sérums. Ensuite, il y a les opérateurs privés, estimés à 314 en 2015 dont:40 opérateurs pour les médicaments d’importation en produits finis, 68 opérateurs pour les médicaments de fabrication locale ; 102 pour les dispositifs médicaux d’importation ; 79 pour les réactifs d’importation; 25 pour les produits dentaires d’importation. On y compte aussi, 665 Grossistes distributeurs répertoriés dont 150 opérationnels, et 9 600 Pharmacies d’officines. L’Agence nationale des médicaments fonctionnelle à la fin de ce semestreTant attendue, L’Agence nationale des médicaments sera opérationnelle à la fin du 1er semestre 2016. C’est ce qu’a indiqué le Hammou Hafed, précisant que l’accent actuel est mis sur les procédures administratives liées à l’installation du nouveau directeur, du staff technique et administratif, et de l’emplacement devant etre affecté à la structure l’hébergeant. L’Agence nationale des médicaments a été créée, faut-il le préciser, en 2008 en vertu de la loi 13-8 du 20 juillet amendant et complétant la loi 05-85 du 16 février 1985. Il s’agit de l’adoption du décret exécutif relatif à l’application de la loi sus-citée relative à la création de l’Agence nationale des médicaments. Le contrôle et l’accompagnement dans le domaine de l’industrie pharmaceutique, tels sont les missions de l’Agence.
Zaid Zoheir

Article précédentTourisme en Algérie : les professionnels plaident pour un secteur fort
Article suivantMédicaments : Saïdal va exporter vers 13 pays africains