Le bras de fer opposant les imams au ministre des Affaires religieuses semble prendre une nouvelle tournure. Après leur menace d’organiser une action de protestation et de paralyser toutes les mosquées à l’échelle nationale, le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa a réagi violemment à cet appel de mobilisation en affirmant que son département fera appliquer les lois de la République.
«Les actions de rue et de la logique de confrontation seront traitées par ma logique d’un commis de l’État : Les lois de la République seront appliquées», a-écrit le ministre sur sa page Facebook. Malgré cette menace, il a fait savoir qu’une commission ministérielle se penche, depuis jeudi sur les demandes de mutations formulées par les imams. À travers son écrit, le ministre s’est montré virulent en excluant une quelconque augmentation de salaire.
«Je ne peux formuler des promesses que je ne peux tenir», a-t-il affirmé, précisant que «l’amadouement des fonctionnaires et moralement condamnable». Accusant la coordination des imams de refuser de dialoguer avec la tutelle, Mohamed Aïssa a affirmé que son département « continuera à accompagner les travailleurs des mosquées afin qu’ils puissent remplir leurs missions religieuse et sociale». «En ce qui concerne les appels à la contestation et de l’escalade, je vais en traiter avec la logique de l’État et les lois de la République seront appliquées», a-t-il lancé. Ces menaces n’ont pas laissé les représentants des imams muets. En effet, Djelloul Hadjimi président de la coordination des imams, a certifié que le département des Affaires religieuses a convié à plusieurs reprises le syndicat des imams à des séances de dialogue, sans apporter de réponses concrètes à leurs revendications. «Nous ne voulons pas d’un dialogue de sourds», a déclaré le président de la coordination, avant de préciser que le département de Mohamed Aissa les a conviés au dialogue mercredi dernier. Une invitation à laquelle la coordination n’a pas encore rendu une réponse. «Nous avons reçu une autre invitation à discuter. Avant même de donner notre réponse, nous avons été surpris d’être accusés par le ministère de fermer la porte à la concertation», a indiqué Djelloul Hadjimi.
Pour rappel, le président de la coordination avait menacé la semaine dernière de paralyser les mosquées, si le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, Mohamed Aïssa, continue à faire la sourde oreille aux doléances de cette corporation. Des doléances qui se résument à la question de l’exigence de promotions aux grades supérieurs et l’instauration d’une prime de rendement, l’ouverture d’une formation continue, l’application du principe d’égalité des chances. À cela s’ajoute, la dépénalisation du travail de l’imam, la révision du statut particulier des imams et la réglementation relative à la coordination à travers les wilayas.
Le syndicat des imams réclame aussi diverses primes, un logement de fonction, un véhicule de service, et des hausses de salaires.
Lamia Boufassa