La ville d’Al-Bireh a été hier le théâtre d’un important rassemblement populaire et militant, organisé par les forces nationales et islamiques ainsi que les institutions de défense des prisonniers palestiniens.
Cet acte de mobilisation a été tenu sur la place du Centre culturel d’Al-Bireh, en signe de rejet catégorique de la politique de famine pratiquée par le régime sioniste à l’encontre des habitants de Ghaza. Des dizaines de citoyens, accompagnés de représentants de factions politiques et d’organisations nationales, ont brandi les portraits d’enfants morts de malnutrition dans l’enclave palestinienne. Ces visages d’innocents, accompagnés de slogans tels que : « Non à la famine de Ghaza », « L’humanité est morte » et « C’est une politique de famine, pas une pénurie alimentaire », ont bouleversé l’assistance. La majorité des participants étaient vêtus de t-shirts noirs arborant à l’avant l’inscription «Stop au génocide » et, dans le dos, la mention « En grève de la faim ». Cette tenue symbolique accompagne une action militante entamée jeudi dernier : plusieurs figures politiques et de la société civile ont lancé une grève de la faim ouverte, en soutien au peuple de Ghaza qui subit un siège et une famine programmée par le régime sioniste. Le sit-in a également été l’occasion de préparer les esprits aux « Journées internationales de soutien à Ghaza et aux prisonniers », prévues pour le 3 août prochain. Cette date symbolique est appelée à devenir un repère mondial de protestation contre le génocide, les exécutions extrajudiciaires de détenus, la colonisation, la démolition des camps palestiniens et la politique d’expulsion forcée.
Un cri d’alarme contre les crimes de guerre et la famine
Amin Shoman, président de la Haute commission de suivi des affaires des prisonniers, a insisté, lors de son allocution, sur la gravité de la situation. Il a dénoncé avec force une politique sioniste de famine ciblant 2,2 millions de Palestiniens à Ghaza, dont une majorité d’enfants, de femmes et de personnes âgées. « Le gouvernement de guerre sioniste commet un crime atroce contre l’enfance palestinienne », a-t-il lancé. « Ce qui se passe à Ghaza est un crime contre l’humanité, une honte pour tous ceux qui prétendent défendre les droits humains et la démocratie». Shoman a également appelé les Palestiniens de l’intérieur et de la diaspora, ainsi que les peuples libres du monde, à participer massivement aux manifestations prévues le 3 août. Il a souligné l’importance de cette journée dans la lutte contre la guerre génocidaire et le déplacement forcé, et pour le soutien aux prisonniers palestiniens.
L’OLP et les forces palestiniennes unies contre l’ennemi
Wassel Abu Youssef, membre du Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), a exhorté à la poursuite des actions pour mettre fin au blocus, à la famine et à la destruction. Il a rappelé que cela fait 660 jours que l’agression sioniste sur Ghaza dure sans relâche. Il a exigé que le régime sioniste ouvre les points de passage et permette l’entrée de l’aide humanitaire sous supervision des Nations unies. « Les destructions de camps, les meurtres, les agressions de colons et les crimes en prison ne viendront pas à bout de la volonté du peuple palestinien », a-t-il affirmé. De son côté, Abdel Moneïm Hamdan, membre du Conseil révolutionnaire du Fatah, a pointé du doigt l’inaction du système international : « Il faut des décisions concrètes pour contraindre Israël à respecter le droit du peuple palestinien à l’autodétermination». Il a également souligné que la brutalité des crimes sionistes ne ferait pas taire la résistance palestinienne. « Il est temps de clore le chapitre honteux des divisions internes et d’unir nos forces autour des constantes nationales ».
Une solidarité internationale en écho
Les mobilisations ne se sont pas limitées aux territoires palestiniens. À New York, des centaines de manifestants ont battu le pavé dans le cadre de la Journée internationale d’action contre la guerre à Ghaza. Une foule imposante s’est réunie au cœur de Manhattan, scandant des slogans pour la justice en Palestine et dénonçant le soutien américain au régime sioniste. Les organisateurs ont décrit cette action comme une réponse à l’indifférence de la communauté internationale face aux crimes de famine et d’épuration perpétrés à Ghaza. Ils ont appelé à un arrêt immédiat de toutes les politiques de punition collective visant les civils de l’enclave assiégée. À Sarajevo, capitale de la Bosnie-Herzégovine, une importante manifestation nocturne a rassemblé de nombreux citoyens place Baščaršija. Les protestataires se sont ensuite dirigés vers le mémorial des enfants de Sarajevo, arborant un immense drapeau palestinien. Des pancartes explicites dénonçaient la situation : « Ghaza meurt de faim, le monde regarde », « Libérez la Palestine », « Arrêtez de tuer les enfants », « Les enfants de Ghaza crient famine ». Des bruits de casseroles ont retenti tout au long de la marche, symbole universel de la faim et de la misère. Helmi Al-Araj, directeur du Centre « Houriates » pour la défense des libertés civiles, a rappelé que le plan du régime sioniste est clair : effacer la cause palestinienne par la destruction physique et morale du peuple. « Ce que les bombes et les missiles n’ont pas pu accomplir, ils essaient maintenant de l’imposer par la faim », a-t-il alerté. Il a appelé à dépasser les divisions internes et à l’unité sur le terrain pour faire face aux crimes de guerre commis à l’encontre du peuple palestinien à Ghaza, en Cisjordanie, à El-Qods et dans les prisons de l’occupation. Alors que les jours s’écoulent, les voix s’élèvent. Des places de Palestine aux rues de Sarajevo, de New York aux camps de réfugiés, un même cri résonne : “Stop au génocide à Ghaza. Non à la famine comme arme de guerre. Justice pour la Palestine”.
M. Seghilani
