Le diplomate espagnol Diego Mellado Pascua, nouvel ambassadeur de la mission de l’Union européenne (UE) en Algérie, a remis des copies de ses lettres de créance au ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, qui l’a reçu ce dimanche, au siège du ministère.
Il occupait, auparavant, le même poste en République centrafricaine (2021/2024) et au Pérou (2017/2021). Diego Mellado Pascua succède à Thomas Eckert, en fin de missions, trois années après sa nomination en Algérie, en septembre 2021. Il s’agit, selon les observateurs, d’un pas important dans le renforcement des relations entre l’Algérie et l’UE, ouvrant la voie à de nouvelles perspectives de coopération dans divers domaines. Dans son message de félicitations adressé au président Abdelmadjid Tebboune, à l’occasion de sa réélection pour un nouveau mandat, le président du Conseil européen, Charles Michel, a réaffirmé son engagement à travailler de concert avec le président de la République, « dans le cadre du respect mutuel et de la confiance, pour l’approfondissement de nos relations fondées sur l’accord d’association, notamment dans les domaines de la sécurité énergétique, de la stabilité régionale, l’Algérie étant un partenaire essentiel, notamment dans les domaines de la sécurité et de la stabilité ». En mars 2023, la visite à Alger du Haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell, reçu par le président Tebboune, avait été l’occasion, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger « de poursuivre le dialogue politique entre les deux parties et de faire le bilan de la coopération et les perspectives de son approfondissement, dans le cadre d’une mise en œuvre équilibrée et adaptée de l’Accord d’association Algérie-UE ». Pour Charles Michel, qui se trouvait en septembre 2022 à Alger, où il a également été reçu par le président Tebboune, « l’Accord d’association est un cadre devant donner lieu à des améliorations avec la volonté, de part et d’autre, d’identifier les priorités conjointes dans l’intérêt mutuel ». Sans doute, le premier indicateur des nouvelles perspectives, entre l’Algérie et l’UE, sera donné par la révision de l’Accord d’Association, visant à corriger le déséquilibre flagrant qui pénalise notre pays. Lors du Conseil des ministres tenu fin octobre 2021, le président Tebboune avait donné une instruction pour revoir les dispositions de cet accord « clause par clause » et en fonction d’une « vision souveraine et d’une approche gagnant-gagnant ». La révision ciblée de cet accord signé en 2002 et entré en vigueur en 2005, doit surtout tenir compte, selon le président Tebboune, de « l’intérêt du produit national en vue de créer un tissu industriel et des emplois ». Les experts algériens ont été unanimes à constater que la balance commerciale a été très défavorable à l’Algérie et que l’accord d’association Algérie-UE n’a généré ni l’investissement direct étranger, qui est pratiquement nul, ni de postes d’emploi et de croissance économique. Ils insistent sur le déséquilibre flagrant dans les échanges commerciaux entre l’UE et l’Algérie avec peu d’exportations de l’Algérie vers l’UE. Ils estiment que l’accord a été « mal négocié » dès le début. Les opérateurs économiques algériens soutiennent la question de la révision de l’Accord d’association. Dans le secteur de l’’énergie, qui fait l’objet d’un partenariat stratégique entre Algérie-et l’UE, les responsables européens décrivent l’Algérie comme un partenaire fiable. Depuis 2021, l’hydrogène vert est devenu une priorité dans le cadre du dialogue énergétique entre l’Algérie et l’UE.
M’hamed Rebah