Le Rassemblement national démocratique (RND) a infirmé, dans un communiqué publié hier, que la décision de son SG, Ahmed Ouyahia, d’écarter Belabès Belabès de la présidence de son groupe parlementaire, ait un lien avec l’affaire du sénateur de Tipasa, Boudjouher Malik, radié des rangs du parti après avoir été pris, la semaine dernière, en flagrant délit de corruption.
«Il est porté à la connaissance de tout le monde que la décision d’Ahmed Ouyahia, SG du RND, de changer le président du groupe parlementaire du parti à l’Assemblée populaire nationale est une procédure ordinaire s’inscrivant dans le cadre de l’alternance sur les postes de responsabilité», a souligné le communiqué du RND. Le parti du Premier ministre a expliqué également que «ce changement n’a aucun lien avec quelques fausses lectures colportées par certains organes de médias récemment». Cependant, le RND tient à faire savoir que «le secrétaire général du RND a loué, lors de la réunion du bureau national (samedi, NDLR), les efforts de Belabès Belabès durant sa présidence de la première année de la mandature législative actuelle». La semaine dernière, le RND a annoncé officiellement, via un communiqué publié sur son site internet, la «radiation définitive» du sénateur Boudjouher Malik, pour son «implication dans une affaire de corruption» à Tipasa, sa circonscription législative.
Dans le même communiqué, le RND cite en référence les textes réglementaires du parti pour prendre la mesure disciplinaire à l’égard de son parlementaire. Et indique avoir saisi le Conseil d’État en vue de la levée de l’immunité de ce sénateur. Malik Boudjouher, occupait le poste de président de l’Assemblée populaire communale (APC) de Tipasa avant d’être élu sénateur en 2015.Selon des rapports médiatiques, le mis en cause est tombé dans une souricière tendue par les services de sécurité pour avoir réclamé un pot de vin à un homme d’affaires désirant investir à Tipasa. Il aurait exigé 500 millions de centimes en contrepartie des facilités à cet investisseur. Une première dans les annales de la politique algérienne, un sénateur, bénéficiant de l’immunité parlementaire, est condamné par la justice et se voit jeter en prison de par l’ampleur des accusations portant sur une affaire de corruption. Auparavant, le RND s’est précipité également à radier un maire de sa formation dans la wilaya de Sidi Bel Abbès (commune de Ras-El-Ma) suite à la diffusion d’une vidéo compromettante sur lui au relent d’un scandale sexuel.
Hamid Mecheri