Comme chaque année, l’été s’installe petit à petit et annonce le grand retour des émigrés. Dans ce sens plusieurs ports et aéroports du pays se préparent déjà à accueillir l’afflux de voyageurs. Mais hélas, certains membres de la communauté algérienne à l’étranger, n’ayant pas encore établi de passeport biométrique, sont pris en otages et ne peuvent se rendre au pays. Afin d’y remédier à la situation, les pouvoirs publics affirment que la facilité de voyager en Algérie avec la présentation d’un passeport d’une nationalité étrangère et de la carte d’identité nationale pour les membres de la communauté algérienne établie à l’étranger, n’ayant pas encore établi de passeport biométrique, a été encore une fois, prorogée jusqu’au 31 octobre 2016. Selon une dépêche de l’APS, qui cite une source consulaire à Paris, la mesure s’inscrit dans « le cadre des facilitations destinées à la communauté nationale établie à l’étranger permettant aux binationaux d’accéder au territoire national munis d’un passeport étranger et d’une pièce d’identité algérienne. Pourtant, à l’annonce de cette mesure en 2015 pour pallier à l’incapacité des consulats à satisfaire les demandeurs de passeports biométriques, il était question d’une disposition en vigueur pour toute l’année 2016.
Rappelons que le ministre d’état, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, avait annoncé cette décision au mois de mai dernier, lors de l’inauguration du nouveau siège du consulat de Créteil, sans préciser les délais. Tout en rappelant que cette mesure revêt un cachet «exceptionnel» et donc pas «permanente», il avait expliqué que «le gouvernement a été appelé à prendre, dans des conditions particulières, la décision de permettre aux compatriotes, qui n’ont pas encore leur passeport biométrique, s’ils disposent d’un autre passeport d’une autre nationalité, de pouvoir entrer en Algérie sur la base du passeport étranger et de la carte d’identité nationale».
De même, il avait expliqué que la prorogation de la mesure sera «de courte durée» et bénéficiera surtout à ceux qui souhaitent passer le Ramadhan au pays. De surcroit, il a affirmé que tous les compatriotes qui souhaitent entrer en Algérie, ont cette possibilité », soulignant que le gouvernement algérien a « à cœur de servir ses compatriotes dans d’autres circonscriptions, d’autres villes et d’autres pays ». Ainsi, la décision de proroger la démarche intervient afin de faciliter aux membres de la communauté de se rendre dans le pays au cours de la saison estivale.
Rappelons qu’à l’époque, l’opération de la délivrance de ce document de voyage dans les consulats algériens à l’étranger et particulièrement en France, avait parfois tourné à l’émeute, avec des témoignages frisant le fait divers, alors que même le ministre des AE Ramtane Lamamra, qui avait effectué une visite en décembre dernier au consulat de Nanterre, s’était élevé contre les conditions d’accueil des Algériens qui formaient des queues aux abords de l’adresse consulaire. La dite situation déjà dénoncée par une députée algérienne de l’émigration pour le nord de la France, alias, Chafia Mentalecheta. La députée avait clairement affirmé que tous les binationaux ne pourront pas obtenir leur passeport biométrique avant le 27 novembre 2015 «date butoir rédhibitoire où tous les ressortissants du monde devront avoir un passeport biométrique pour pouvoir circuler».
La communauté nationale en France est estimée à 1,8 million d’immatriculés dans les consulats auxquels il faut ajouter les mineurs, les algériens non immatriculés et les binationaux n’ayant pas une grande relation avec les consulats. La communauté algérienne dans le monde est estimée entre 4 et 5 millions de ressortissants. C’est dire la complexité de la tâche pour les consulats algériens qui ont accusé un grand retard dans la délivrance des passeports biométriques.
Désormais les consulats n’ont plus que quelques mois afin de répondre aux besoins, en passeports biométriques aux algériens binationaux. Reste à savoir si la date du 31 octobre ne sera pas encore une fois prorogée.
Lamia Boufassa