Le président du Front de changement (FC), Abdelmadjid Menasra est loin de digérer le fait que le Président «sortant» ait décidé de se porter candidat à sa propre succession, lors de la prochaine présidentielle. Selon ses dires, celui-ci n’est pas du tout en mesure d’assumer un quatrième mandat.
S’exprimant en marge d’un forum portant sur la thématique «la Femme et les élections», organisé hier au siège de sa formation politique, l’ancien ministre de l’Industrie a estimé que les images montrant le chef de l’État déposer son dossier, dernièrement au niveau du Conseil constitutionnel, ne sont pas rassurantes. Avant d’ajouter que ces mêmes images représentent une preuve de plus qui confirme que l’état de santé de Bouteflika est critique. Le transfuge du MSP parle ainsi d’un Président «affaibli» et «malade» . «Nous avons suivi son déplacement au CC avec consternation», a-t-il encore ajouté. Le numéro un du Front de changement parle ainsi d’une autre mascarade électorale et d’une autre séquence d’une «production cinématographique». «Le chef de l’État avait même du mal à déposer son dossier de candidature». Le même orateur a, par ailleurs, fait savoir que le Conseil consultatif (madjliss echoura, ndlr) que son parti va trancher sur la question inhérente au candidat à soutenir lors des prochaines joutes électorales, le 15 du mois courant. Il convient de rappeler, en outre, que l’ancien ministre avait laissé entendre auparavant que le FC s’acheminait vers le soutien de l’ex-Chef du gouvernement et ancien secrétaire général du FLN, Ali Benflis. Il avait aussi évoqué l’option Hamrouche, mais, celle-ci est désormais écartée puisque l’ancien Premier ministre avait décidé de ne pas prendre part à la prochaine bataille électorale. Il est important de rappeler aussi, pour rester toujours dans le même ordre d’idées, que le Front de changement de Menasra et le parti El-Islah de Younsi sont les seules formations politiques d’obédience islamiste qui ont pris la décision de ne pas rater le prochain rendez-vous électoral. Puisque le MSP de Mokri et le FJD de Djaballah, pour ne citer que ces deux partis, ont décidé de tourner le dos aux élections du 17 avril 2014. L’électorat islamiste n’a pas donc son propre candidat. Ce qui constitue une première en Algérie ….
Soufiane Dadi