Accueil ACTUALITÉ MENACE D’UNE TROISIÈME VAGUE DE LA PANDÉMIE : Les Algériens appelés à...

MENACE D’UNE TROISIÈME VAGUE DE LA PANDÉMIE : Les Algériens appelés à la nécessité de renouer avec la prévention

0

Face à une situation épidémiologique alarmante en raison de l’augmentation des cas de contamination au virus Corona, du nombre de personnes en réanimation et surtout des cas de décès, les citoyens sont appelés à reprendre avec les habitudes de prévention dont essentiellement le port du masque et la distanciation physique, abandonnées depuis plusieurs mois. Après avoir enregistré une stabilité épidémiologique au cours de ces derniers mois, les choses sont en train de se compliquer pour l’Algérie qui est désormais menacée d’une troisième vague de covid-19 plus virulente notamment après la propagation des variants britannique et nigérian dans plusieurs wilayas du pays. Les chiffres communiqués quotidiennement par le comité chargé du suivi de la situation, ainsi que les données de l’Institut pasteur d’Algérie par rapport au nombre de cas de variant, démontrent clairement une tendance haussière de contamination. Les alertes et les mises en garde des spécialistes de la santé, lancées quotidiennement à travers les médias, démontrent l’inquiétude et la préoccupation grandissante à ce niveau, sachant que le personnel soignant est le premier en ligne à faire face à la maladie. Il est donc le mieux informé de ce qui se passe actuellement dans les hôpitaux qui connaissent un afflux de malades Covid, et où les salles de réanimation commencent à se charger. Ces inquiétudes sont, le moins que l’on puisse dire, légitimes et compréhensibles quand on voit le relâchement et l’abandon total des mesures de prévention à tous les niveaux et dans tous les secteurs. En effet, face à la démission des autorités de faire respecter fermement les gestes barrières, se contentant de la sensibilisation seulement, les citoyens ne se conforment plus au port du masque et à la distanciation physique dans les lieux publics, les transports, les marchés, les écoles, les mosquées et les lieux de travail. Avec l’arrivée du mois sacré, et la frénésie d’achat qui s’en est suivie, les magasins d’alimentations, les grandes surfaces et les marchés de fruits et légumes sont pris d’assaut par la population dans le déni le plus total de ces gestes, pourtant vitales et indispensables en cette conjoncture. Ces enseignes qui, il y a quelques mois, respectaient le protocole sanitaire, par peur de sanction, semblent, elles aussi, ne plus se soucier de la santé publique. Le laisser-aller a donc pris le dessus risquant d’être l’un des facteurs principaux de l’arrivée imminente d’une troisième vague plus virulente et redoutable de la pandémie. Une situation qui n’est pas à écarter, au moment où l’opération de vaccination, entamée à la fin du mois de janvier dernier, accuse un énorme retard,  en raison du nombre limité de doses de vaccin reçu.

«Une vaccination rapide et massive ne peut être remplacée»
S’exprimant, hier à ce propos, le président de l’Association algérienne d’immunologie, Kamel Djenouhat, a déploré le retard important dans l’acquisition de quantités suffisantes de vaccins ayant retardé à son tour le processus de vaccination de masse permettant d’atteindre l’immunité collective espérée. Lors de son passage sur les ondes de la Radio nationale, Djenouhat a interpelé les hautes autorités de  prendre conscience du risque à encourir et soient convaincus que la situation critique dépend de trois aspects très importants,  à savoir : l’acquisition de grandes quantités de vaccins, le respect strict des citoyens des mesures préventives et la fermeté des autorités par rapport à ces mesures. Rappelant que l’Algérie a passé sa première commande de vaccin en janvier dernier alors que les premières commandes formulées par d’autres pays l’étaient en juin-juillet 2020, le même intervenant a insisté sur l’importation de très grandes quantités de vaccins diversifiés en plus de spoutnik comme l’astrazeneca, qui est, selon lui, sans risque. Pour ce qui est de la recrudescence des variants, l’intervenant a alerté que «la situation est inquiétante», ajoutant que « c’était prévisible ! ». « On s’attendait à ça d’autant que nous n’avons pas respecté les mesures au niveau des aéroports, nous n’avons pas confiné les voyageurs pendant cinq jours au minimum », regrette-t-il. En plus du fait que le variant britannique soit beaucoup plus contagieux et plus transmissible, comme l’admet les dernières études qui montrent qu’il cause 30% de mortalité que le variant préexistant, le variant sud africain est aussi dangereux, décrit-il.

«Le plus inquiétant parmi tout cela est le variant nigérian »
Djenouhat explique, dans ce cadre d’idées, la dangérosité du variant nigérian par la rareté des études par rapport aux deux autres variant cités plus haut. Selon lui, il y a trop peu d’études du fait qu’il n’existe que sous forme sporadique à travers plusieurs pays dont l’Algérie mais ce qui ressort dans un récent rapport anglais le concernant c’est qu’il est deux fois plus mortel par rapport au variant sud-africain avec un taux de mortalité de 4,3%. « Il y a sérieusement de quoi s’inquiéter par rapport à la gravité et le nombre de décès qui peuvent être causés par ce variant », a-t-il souligné.

«Il faut agir vite avant de frôler la catastrophe»
Djenouhat, voulant tirer la sonnette d’alarme, a interpellé les autorités à agir vite, avant de frôler la «catastrophe », a-t-il prévenu. Il a appelé, à cette occasion, à ce que les autorités soient plus fermes et intransigeantes surtout par rapport au port du masque et la distanciation physique. Il a averti que si l’on est à l’aise concernant les lits pour traitement des cas covid, il craint par contre qu’en  réanimation il y a risque de les saturer sous peu. Pour finir, Djenouhat a estimé que cette peur d’une troisième vague aurait pu être évitée, si on avait importé de grandes quantités de vaccins pour une vaccination massive lors de « l’accalmie vécue dans la période janvier-février ».
Ania Nait Chalal

Article précédentUN VASTE MOUVEMENT DE SOLIDARITÉ A SUIVI SA CONDAMNATION : Sauver Saïd Djabelkheir du bûcher des inquisiteurs »
Article suivantBLOCAGE DE L’UMA : Belhimer pointe du doigt Rabat