C’est aujourd’hui, que les pays membres de l’Opep et hors cette organisation se retrouvent, dans la capitale qatarie, pour tenter de s’entendre sur le gel de la production pétrolière à son niveau de janvier.
Plus de 14 pays seront présents, aujourd’hui à Doha, et le risque de ne pas atteindre l’objectif recherché, par la tenue de ce conclave, est grand, même si Moscou et Riyad les premiers signataires, de l’accord du gel de la production à son niveau de janvier dernier, prennent part à la réunion de Doha. D’autres facteurs, en effet, influent considérablement sur le cours et le marché pétrolier mondial.
Le refus annoncé de l’Iran de ne pas prendre part à la rencontre de Doha, s’est traduit par l’absence de son ministre en charge du secteur, indiquant, la semaine passée, que c’est son représentant au sein de l’OPEP, Hossein Kazempour Ardebili, qui serait présent. Décision qui intervient dans le sillage de son objectif annoncé, d’atteindre une production de 4 millions de barils de pétrole par jour (B/J), alors que les participants à la rencontre de Doha parlent du gel de la production à son niveau de janvier. À cette donne qui met à mal les travaux du conclave des pays présents, aujourd’hui, à Doha, s’ajoute, une autre, celle ayant trait à l’excédent de la production de l’or noir sur le marché international, lequel favorise la tendance baissière du prix du baril du pétrole. Même la perspective de voir un éventuel redressement du prix du baril de pétrole, pour se stabiliser, dans la durée, faut-il le noter, à un niveau raisonnable et acceptable, notamment pour les participants à la réunion de Doha, n’est pas visible à court terme. Dans son rapport publié, jeudi dernier, l’Agence internationale de l’énergie (AIE), estime que le marché pétrolier ne devrait pas retrouver son équilibre, avant 2017, car selon cette agence, face à l’augmentation de la production de l’or noir, la consommation n’est pas conséquente.
Si le marché pétrolier a réagit, dès l’annonce de la tenue du Sommet de Doha, par une hausse timide du prix du pétrole, la veille du début des travaux, les incertitudes sur ses résultats, quant au gel de la production, le prix a enregistré une légère baisse, à Londres et à New-York. Janvier dernier, le vice-ministre du pétrole iranien pour le Commerce et les Affaires internationales, Amir Hossein Zamaninia, a déclaré que le nouvel objectif d’exportation de son pays, est de 500 000 barils supplémentaires par jour, d’ici quelques mois, indiquant, par ailleurs, que Téhéran a les capacités pour augmenter sa production de 600 000 B/J, dans six mois ( à partir de janvier dernier : ndlr) et pour atteindre les 800 000 avant fin 2016. La semaine passée, le ministre de l’Energie, Salah Khebri, qui prend part aujourd’hui, à la réunion de Doha, a déclaré, la semaine passée, à Alger, que le rendez vous des pays membres de l’Opep et hors Opep est « crucial», estimant que le conclave de Doha « donnera un signal fort au marché et permettra un raffermissement graduel des prix autour de 40 dollars le baril» a-t-il indiqué. De son côté le ministre équatorien des Hydrocarbures, Carlos Pareja Yannuzzelli, avait dans un twitt, la semaine passée, déclaré que « pas un seul pays producteur de pétrole n’est à même de supporter les prix actuels» ajoutant qu’il était « optimiste» quant aux résultats de la rencontre de Doha.
Les divergences de fond entre l’Iran et Riyad sur bon nombre de dossiers liées à l’actualité régionale et internationale sont aussi de mise s’agissant du marché pétrolier mondial, notamment avec le retour en force de l’Iran, après l’accord des 5+1 et Téhéran et la levée des sanctions. à Doha, certains pays producteurs-exportateurs vont consentir davantage d’efforts pour que la rencontre atteigne l’objectif qu’elle s’est fixé, à savoir l’adhésion de l’ensemble des présents à l’accord portant gel de la production à son niveau de janvier. Ce qui sera difficile, au regard de la position de Riyad, qui a fait savoir qu’elle s’y pliera à cet objectif, si Téhéran en fera de même. Selon le prince saoudien Mohammed ben Salmane, cité par l’agence Bloomberg, «si tous les pays, y compris l’Iran, la Russie, le Venezuela, les pays de l’OPEP et tous les principaux fournisseurs décident de geler leur production, nous nous joindrons à eux » a –il indiqué. Dans son rapport, l’AIE s’attend, comme le mois dernier, à ce que les stocks augmentent de 1,5 million B/J, au premier semestre, puis de 0,2 million B/j au second. Et de son côté l’Opep a extrait, selon son rapport, 32,25 millions B/J, mars dernier, et la Russie 10,9 Mb/j, s’ajoutent à cela, les stocks record constitués l’année 2015, évalués par l’Aie à plus de 3 milliards de barils, en raison de la surabondance de l’offre.
Karima Bennour