Accueil ACTUALITÉ Médicaments : Saïdal va exporter vers 13 pays africains

Médicaments : Saïdal va exporter vers 13 pays africains

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Le groupe pharmaceutique Saidal a fait une percée dans le marché africain de médicament et a conquis une part importante. Ce n’est pas si évident que cela puisse paraître, lorsque l’on sait que le secteur est sous l’emprise des grandes firmes mondiales en la matière.

En effet, prochainement, pas moins de 13 pays du Continent Noir devront être pourvus du médicament algérien. L’annonce a été faite, hier, par le Président-directeur général du groupe, Mohamed Hamouche, à la faveur d’un contrat d’exportation arraché auprès de plusieurs pays africains, situés dans la région sahélienne et à l’Ouest de l’Afrique. Il s’agit de la Côte d’Ivoire, Gabon, Sénégal, Cameroun, Mali, Congo, République démocratique du Congo (RDC), Niger, Togo, Bénin, Guinée-Bissau, Tchad et Mauritanie, apprend le même responsable à l’Agence de presse nationale. Le lancement des opérations d’exportation des produits du groupe Saidal est rendu possible après la signature, en février dernier, d’un accord de partenariat exclusif avec un groupe spécialisé dans la distribution pharmaceutique. Pour Hamouche, ce groupe jouit d’une expérience et d’une connaissance remarquables en matière d’enregistrement et de commercialisation des produits pharmaceutiques dans les pays africains. L’activité d’exportation rentre dans le cadre de la nouvelle stratégie de Saidal et laquelle, au-delà de répondre à la demande locale, prévoit par la suite d’orienter l’excédent productif vers le marché extérieur. Au plan macroéconomique, ceci répond également aux attentes du pays en matière de la croissance économique hors-hydrocarbures, par le développement et la promotion du produit national, dans la mesure où le niveau des prix des cours pétroliers continue de tirer vers le bas, avec comme résultat direct un recul drastique des ressources publiques. Ce qui est une option «inéluctable» pour le même responsable, pour peu que le besoin national en la matière soit de prime abord être satisfait. à ce titre, il faut dire que le marché pharmaceutique national a connu un essor considérable, plaçant l’Algérie à la seconde position derrière l’Afrique du Sud. En 20 ans, sa valeur passe de 400 millions de dollars américains (1995) à 3 milliards de dollars en 2014. Même si satisfaire 70% de la demande locale est un objectif assigné par le secteur, un moyen qui vise, du reste, la réduction de la facture des importations, il n’en demeure pas moins que l’exportation peut constituer une alternative à cette donne. Cela étant dit, à la lumière de ce que présentent les données du marché international, fort est de constater l’existence de barrières à l’entrée des pays développés et ceux parmi les plus émergents. Devant, donc, la difficulté de pénétrer les marchés juteux européens, américains et autres chasses gardées des lobbies pharmaceutiques mondialement connus, le groupe Saidal est allé à la conquête des parts de marchés dans les pays africains, et par ailleurs ceux du Moyen-Orient qui présentent plus ou moins une facilité d’accès aux exportateurs. Ainsi, selon le même responsable, les premières opérations d’exportations devant être lancées prochainement seront destinées à la Côte d’Ivoire, comme en témoigne la visite, la semaine dernière, d’une délégation d’experts de ce pays qui se sont rendus aux niveaux des unités de production de Saidal, d’Alger, de Constantine et celle de Médéa. Même si le premier responsable du groupe pharmaceutique numéro un en Algérie n’a pas révélé la valeur marchande de la transaction, il a tout de même tenu à préciser les quantités des médicaments en question. Elles concernent 50 produits qui sont destinés aux besoins des hôpitaux de ces pays, a-t-il détaillé. Cette opération ne s’arrête pas là, puisque le premier responsable de l’entreprise Saidal a parlé des perspectives portant sur le développement et l’extension de l’activité d’exportation. Pour se faire, faut-il encore élargir les capacités productives par la réhabilitation des anciennes unités et la création d’autres, comme l’a fait remarquer le patron du groupe pharmaceutique. Ceci permettra de garantir la pérennité du processus productif à même de préserver les parts de marché conquises dans un domaine où la concurrence est connue pour être des plus rudes. En effet, avec la réalisation d’autres unités, le volume productif global de Saidal atteindra 250 millions d’unités annuellement contre une production actuelle qui en enregistre 120 millions. Ceci concerne 28 types de médicaments. Pour ce qui est des projets à réaliser, il s’agit de trois nouvelles unités basées à Alger (Zemirli), Constantine et Tipaza (Cherchell). Pour la première, sans doute la plus importante, elle ouvrira ses portes vers la fin de l’année en cours. Elle aura une capacité productive de 60 millions d’unités par an. Elle est spécialisée dans différents types de médicaments secs. Celle de Cherchell produira quelques 30 millions d’unités du même type de produits. Quant à celle de l’Est du pays, elle devra atteindre 25 millions d’unités, selon les données fournies par le même responsable. Dans le même ordre d’idée, les travaux de réalisation d’un centre de distribution de médicaments à Blida sont d’ores et déjà lancés récemment.
Farid Guellil

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