Symbole d’un malaise profond, la démission d’Hakim Medane marque un nouveau tournant dans une saison déjà chaotique pour la JS Kabylie. Battus à Sétif lors de la 13e journée de Ligue 1 Mobilis, les Canaris voient leur instabilité sportive se doubler d’un séisme administratif, révélateur de tensions internes longtemps contenues. Le directeur général de la JS Kabylie, Hakim Medane, a annoncé vendredi soir sa démission de ses fonctions, au terme de la défaite concédée face à l’ES Sétif (0-1).
Une décision lourde de sens, officialisée à chaud, dans un contexte de forte pression et de résultats décevants. « J’en peux plus, je pars », a lâché le dirigeant, visiblement éprouvé, mettant fin à une mission entamée en mai 2024. Cette annonce intervient après une nouvelle contre-performance des Jaune et Vert, incapables d’enrayer une spirale négative qui dure depuis plusieurs semaines. En championnat, la JSK stagne à une inquiétante 11e place, loin des objectifs affichés en début de saison. Le manque de constance dans les résultats et l’absence de repères clairs sur le terrain ont fini par peser sur le climat général du club. La situation sportive s’est encore aggravée avec l’élimination prématurée en Coupe d’Algérie face à l’USM El Harrach, un revers douloureux pour un club habitué aux grands rendez-vous. Sur la scène continentale, le tableau n’est guère plus rassurant. Engagée en Ligue des champions africaine, la JSK n’a récolté qu’un seul point en deux rencontres, compromettant déjà ses chances de qualification pour la suite de la compétition.
Un départ sur fond de non-dits
À l’issue du match face à l’Entente, Hakim Medane a confirmé son départ sans chercher à se justifier longuement. « Ça ne veut pas décoller, j’en peux plus, je pars. Depuis le match en Égypte, beaucoup de choses se sont passées », a-t-il confié, laissant entendre que les difficultés du club dépassent le simple cadre sportif. Refusant d’entrer dans les détails, il a évoqué des « situations » et des « événements » qu’il préfère ne pas exposer publiquement. Le désormais ex-directeur général a tenu à préciser qu’il ne se considérait pas comme l’unique responsable de la crise actuelle. « Je ne pense pas que le problème se situe à mon niveau.
Les gens ne savent pas tout ce qui se passe en interne », a-t-il affirmé, suggérant l’existence de dysfonctionnements plus profonds au sein du club. Un message à peine voilé, livré sans polémique, mais chargé de sous-entendus. Dans un souci d’apaisement, Medane a choisi la retenue. « Je peux dire plein de choses sur cette période, mais ce n’est pas le moment de parler.
Il vaut mieux se taire que parler dans la colère », a-t-il conclu, sur un ton mesuré. Son départ ouvre désormais une période d’incertitude pour la JS Kabylie, appelée à se réorganiser rapidement pour éviter que la crise ne s’enlise davantage. Reste à savoir si ce départ marquera un électrochoc salvateur ou le début d’une instabilité plus profonde pour un club en quête de repères.
Mohamed Amine Toumiat












































