On se console comme on peut. Quoi que ce 8e succès, acquis au bout d’un long suspense, constitue pour le Mouloudia algérois, qui doit une fière chandelle à son homme orchestre, Hachoud, auteur d’une reprise de volée imparable qui s’en ira mourir au fond des filets nahdistes à un moment (82e mn) crucial, vaut toutes les consolations.
Plus qu’une thérapie comme on l’écrivait dans une de nos précédentes éditions en papier de présentation. Le MC Alger qui oublie, le temps d’un nouveau triomphe, ses déboires et vient clore une saison qui, finalement et ses milliers de supporters n’ont jamais perdu espoir de monter au ciel pour la 8e fois et rejoindre au palmarès le clinquant tandem ES Sétif- USM Alger, seuls à avoir atteint ce seuil dans l’histoire de l’épreuve- reine, n’est pas à inscrire au chapitre des exercices à blanc. Mieux, au goût particulier dans son duel à distance avec le voisin et non moins adversaire de toujours, l’USMA, qu’il rejoint en tête des formations les plus titrées dans cette spécialité ô combien envoûtante. Un MC Alger qu’on pensait dans ses petits souliers, quelque peu bousculé en 1ère période avant de revenir petit à petit dans la partie. Avant que le « sauveur » Hachoud ne fasse parler la poudre et sorte de sa manche un tir meurtrier signant un autre pacte avec l’auguste dame qui ne sourit qu’aux plus audacieux, le capitaine Chaouchi et ses camarades y ayant cru et construit patiemment un succès certes long à se dessiner mais au scénario écrit au bon moment, la belle réalisation du latéral droit, mettant un terme aux illusions d’un Nasria qu’on n’aura toutefois pas reconnu. Un but limpide, peut-être tombé du ciel mais qui suffit au bonheur d’un Doyen qui tient là un bain de jouvence en remportant sa 8e Coupe de rang. Un contre judicieusement mené puis une bourde de la défense husseindéenne qui s’oublie et une lourde frappe qui permet aux «Rouge et Vert» de venir à bout d’un vis-à-vis qu’on n’aura pas reconnu. Coupable de n’avoir pas osé en ne jouant pas comme il nous a habitués dans tous les derbies. Décisif, Hachoud a de nouveau régalé par sa capacité à renverser le cours du jeu et donne à son équipe, qui en avait grand besoin, une autre distinction. Un MC Alger par moment transparent qui l’emporte, sur le fil, devant des banlieusards qui ont rarement confirmé leur réputation d’équipe en forme et qui doivent s’en vouloir de ne pas avoir su profiter de leur avantage psychologue d’avant-match. Qui perdront au fil du match bien de leurs vertus. Ce football tellement généreux qui leur a servi à effacer le tenant du trophée béjaoui, leur a permis de répondre présent à ce dernier examen, comme lors de cette dernière demie heure où ils ont (par mauvais calcul peut-être) laissé l’initiative du jeu à des Mouloudéens qui n’en demandaient pas tant, sauront attendre leur heure et avancer un pion décisif, ce boulet de canon de Hachoud pour prouver la justesse de leurs charmes et séduire la dame au contraire de la bande à Bouzidi- Dziri qui pensaient avoir fait le plus dur en avançant doucement mais sûrement (n’ont-ils pas remis justement le Mouloudia dans le match en adoptant une stratégie plutôt suicidaire que le même Hachoud se chargera de traduire au tableau de marque en mystifiant leur dernier rempart) finalement vers un coup de poker qu’ils croyaient venir de la séance de tir aux buts. Des « sang et or » qui semblent définitivement avoir un problème avec la Coupe en alignant leur quatrième échec en finale après ceux des années 70-80. Sans être génial, le Mououdia algérois l’emporte à l’arrivée même si son parcours en championnat (oublié momentanément pour cause de fêtes ininterrompues pour plusieurs jours) nuit beaucoup à sa notoriété de grand du pays. En attendant d’assurer son maintien en Ligue1 (il reste un petit effort à fournir) et de rassurer son bruyant public qui saura leur pardonner leurs errements en championnat, la troupe au revenant Ghrib se donne de l’air avec un trophée qui a le mérite, sans nul doute, de les regonfler. Une équipe totalement requinquée depuis le nul arraché à l’USMA. Qui donne la preuve par HUIT que «les grands clubs ne meurent jamais» comme dit l’adage populaire. Une huitième qui vient récompenser un réveil que l’homme providentiel, Hachoud, a su rendre possible à huit petites minutes de la fin. La belle histoire d’amour pouvait alors redevenir possible. Continuer dans la liesse que l’on imagine.
Par Azouaou Aghiles