Accueil ACTUALITÉ Maroc-Sahara occidental : Que cherche Rabat par ses bruits de bottes à...

Maroc-Sahara occidental : Que cherche Rabat par ses bruits de bottes à Guerguerat ?

0

Alors que le Maroc persiste dans sa politique d’escalade dans les territoires occupés du Sahara-occidental et dans sa fuite en avant par la mobilisation de ses soldats dans la région libérée du Sahara occidental, Guerguerat, violant ainsi au grand jour, les points contenus dans le cessez- le-feu qu’il a conclu sous l’égide des Nations unies (ONU), avec le Front Polisario, le Conseil de sécurité fait fi de ces graves développements, en l’absence, à ce jour, d’une annonce de la réunion de ses membres sur le Sahara occidental.

Après avoir violé les prérogatives du Conseil de sécurité par son expulsion, des territoires sahraouis sous occupation marocaine, du personnel du segment politique de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso), mars dernier, autorisant peu de mois après, suite à des pressions de la communauté internationale le retour uniquement de certains de ses membres, le Royaume chérifien persiste à promouvoir une posture contre la légalité et la communauté internationales. En procédant par l’envoi de ses militaires dans la région libérée du Sahara occidental, le Maroc a franchit la ligne rouge tracée par les points contenus dans le document de l’Onu, portant sur le cessez-le- feu de 1991, conclu entre les deux parties en conflit, le Front Polisario et Rabat. Un pas que le Maroc n’aurait pas pu franchir s’il n’avait pas eu le feu vert de Paris, dont son rôle d’entraver toute initiative pour réunir les membres du Conseil de Sécurité sur le Sahara occidental. L’Espagne qui assure, le mois courant, la présidence du Conseil de Sécurité, a adopté, après la France, la même posture de celle-ci, en ne procédant pas, à ce jour, à convoquer une réunion des membres du CS de l’ONU. Une posture que le gouvernement de Madrid devra rendre des comptes, à ses électeurs en particulier et à l’opinion espagnole, qui dans leur majorité ont sommé leurs responsables de faire preuve de responsabilité historique et politique, envers le peuple sahraoui, lors de sa présidence du Conseil de sécurité, en accélérant le parachèvement du processus de décolonisation au Sahara occidental. Alors que le palais royal mobilise son armée, au vu et au su de la communauté internationale, menaçant la paix et la sécurité dans la région et le monde, le Conseil de sécurité adopte la posture des trois petits singes (ne pas voir le mal, ne pas entendre le mal, ne pas dire le mal). Le Maroc ayant été surpris de voir, que dans l’Union européenne, espace, qu’il pensait acquis à sa politique expansionniste, il a pu être condamné par la Cour de justice européenne, sur son occupation illégale du Sahara occidental, et sur l’illégalité de tout accord de coopération de l’UE avec Rabat, incluant les territoires sahraouis occupés, ne cesse de manœuvrer dangereusement, à divers niveaux, même militairement. Aux nombreux rapports d’Ongs et d’institutions internationales pointant du doigt les graves violations des autorités coloniales marocaines des droits des Sahraouis des territoires occupés, le plus récent publié par l’organisme de l’ONU contre la torture, a dévoilé au grand jour, la torture par Rabat des militants et prisonniers sahraouis. Un rapport sur les pires pratiques des violations des droits de l’Homme, la torture, et dont la France, qui se prétend être la gardienne du respect des droits de l’homme dans le monde, n’a pas dit motus sur ce dit rapport, alors qu’elle s’est précipitée, hier, avec Madrid, à rédiger une résolution, sur la Syrie, prétextant le droit humanitaire, au moment ou la lutte contre Daech et ses soutiens à Alep a donné ses fruits, libérant cette ville de la République syrienne des terroristes qui l’occupaient. Si Rabat a depuis 1991, tergiversé et entravé les efforts visant à atteindre l’objectif central de l’accord de cessez-le-feu, conclu, il y a 25 ans avec le Front Polsiario, sous les auspices onusiens, à savoir la tenue du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, Rabat se cherche de nouvelles voies pour faire perdurer son occupation au Sahara occidental. Après s’être rappelé, que le Continent africain est doté d’une institution continentale, l’Union africaine (UA), oeuvrant avec l’ONU à la préservation de la paix et la sécurité, en Afrique et par conséquent aussi dans le monde, Rabat se retourne vers l’Afrique, après avoir longtemps garder ses yeux rivés vers le nord de la Méditerranée puis vers les monarchies du golfe. Alors qu’elle a fait ses preuves en matière de non-respect du droit international, à l’instar de l’entité sioniste, occupant la Palestine, en entravant le processus de règlement selon la légalité internationale, la dernière question de décolonisation en Afrique, le Sahara occidental, Rabat ne va pas, sans nul doute, se plier aux statuts et principes de l’UA puisés des idéaux ayant animé les luttes des peuples d’Afrique pour leurs indépendances de la nuit coloniale. Les derniers développements susmentionnés dont, les bruits de bottes des soldats marocains, dans la région sahraouie libérée, Guerguerat, devraient amener l’UA et l’ONU à prendre des mesures adéquates pour venir à bout du processus de décolonisation au Sahara occidental.
Karima Bennour

Article précédentRecettes fiscales : 6% de progression à fin septembre dernier
Article suivantTransferts des affiliés de la CNAS pour des soins à l’étranger : Réduction de 50% des tarifs du billet d’avion