Alors que le secteur du transport de marchandises reste dominé par les armateurs étrangers, la Compagnie nationale algérienne de navigation (CNAN) vient de déployer d’importants moyens pour réduire la dépendance de l’Algérie en matière de transport de marchandises par voie maritime.
Un trafic effectué à 97% par des navires étrangers. Cette compagnie vient de réceptionner un navire de transport de marchandises baptisé «Tin Ziren», d’une capacité de 12 000 tonnes pour un montant de 25,5 millions de dollars. « L’acquisition de ce navire, qui a coûté quelque 25 millions de dollars, vise à renouveler et renforcer les capacités de la flotte nationale qui ne couvre actuellement que 3% du marché algérien de transport maritime de marchandises hors- hydrocarbures », a expliqué le ministre des Transports et des Travaux publics, Boudjamaâ Talai, hier, lors d’un point de presse animé en marge de la cérémonie d’accostage, soulignant que le coût actuel de transport maritime est d’un milliard et 600 milles dollars. L’objectif du secteur, a poursuivi le ministre, est d’augmenter cette part à 30% d’ici cinq ans. « Construit en Chine, ce navire neuf dispose d’une capacité de transport de 12 000 tonnes de marchandises conteneurisées », a expliqué le ministre, qui affirme, entre autres, que celui-ci est équipé d’équipements les plus modernes. Le ministre qui trouve que le prix de 25.5 millions de dollars est très compétitif » a indiqué que le navire sera amorti d’ici cinq ans. De surcroît, Talai s’est félicité de cette nouvelle acquisition qui devrait permettre de renforcer les capacités nationales de transport maritime de passagers et de marchandises. Il a mis l’accent sur la nécessité de développer la part du pavillon national dans le marché de fret maritime dominé par les armateurs étrangers. L’objectif du secteur, a poursuivi le ministre, est d’augmenter cette part à 30% d’ici cinq ans à travers ses deux filiales Cnan-Nord et Cnan-Med. Entre autres, Talai a rappelé que le programme du gouvernement vise à moderniser le secteur des transports, dont le rajeunissement de la flotte maritime, aérienne et terrestre. Cette nouvelle acquisition permettra de consolider les capacités nationales et allégera la pression sur le transport de marchandises et des conteneurs (l’importation et l’exportation). Le pavillon maritime algérien dispose actuellement de huit navires de transport de marchandises. L’acquisition de ce navire vient en effet, s’ajouter aux sept navires réceptionnés auparavant. Dans ce sillage, des partenariats « public-privé » peuvent être envisagés pour la création de nouvelles entreprises afin de renforcer la flotte nationale, a-t-il préconisé. En outre, Talai n’a pas manqué de soulever la problématique du coût élevé de la logistique en Algérie par rapport aux pays étrangers où il atteint 5% seulement, contre 30% en Algérie, en affirmant la volonté de ramener ce taux à 10% à terme.
Le permis à points opérationnel d’ici septembre
Répondant à une question relative à la mise en place du permis à points, le ministre a fait savoir que celui-ci a été présenté au dernier conseil des ministres, sera programmé au parlement prochainement. Abordant l’épineuse question des accidents de la route, le premier responsable du département des transports et des travaux publics a affirmé qu’avec 4 500 morts et 5 500 blessés annuellement, les accidents de la route coûtent au pays 120 milliards de dinars. Ce coût est considéré comme une moyenne annuelle, a indiqué Boudjamaa Talai. Pour y remédier à cette situation, le ministre a évoqué de « nouvelles mesures » du code de la route visant à rendre plus rigoureux le contrôle technique ». De ce fait, il a annoncé la révision prochaine du cahier de charge régissant le transport en commun. à cet égard, il a affirmé que la vétusté des moyens de transport est devenue un facteur causal de nombreux accidents de la circulation.
Retraite anticipée dans le secteur du transport maritime
Interrogé, d’autre part, sur la retraite anticipée dans le secteur du transport maritime, Talai a affirmé qu’une Commission au niveau du ministère du Travail se penche sur le degré de pénibilité des différents métiers, dont celui de marin. « Le métier d’un marin est pénible surtout sur le plan moral vu les conditions de travail. Actuellement une Commission technique au niveau du ministère du Travail se charge de l’étude de ce dossier », a-t-il dit. Le ministre a fait savoir à ce titre que son département garde certains travailleurs qui ont atteint l’âge de la retraite afin d’assurer la formation des jeunes employés.
Ligne ferroviaire Annaba-Tunis coince du côté tunisien
Au sujet de la ligne ferroviaire assurant la liaison Annaba-Tunis, le ministre a reconnu que celle-ci ne sera pas rouverte prochainement, et ce, pour de nombreuses difficultés du côté tunisien. « Les tunnels situés dans le tronçon du côté tunisien posent bien et bel problème », a-t-il dit, en signalant que leurs dimensions ne sont pas adaptées aux locomotives modernes et doivent ainsi être remis aux normes avant de pouvoir assurer la desserte Annaba-Tunis. Il s’agit notamment de leur élargissement, leur ventilation et leur dotation d’issues de secours, explique le ministre des Transports. « Ça coince du côté tunisien, dès que les Tunisiens règlent les problèmes techniques, la ligne sera opérationnelle », a-t-il déclaré.
Lamia Boufassa