La tendance à la baisse des cas du coronavirus enregistrés, samedi et dimanche, en Algérie, qui a suscité beaucoup d’espoir au sein de la population, qui voyait en cette décroissance du nombre de personnes atteintes, un message de bon augure quant à une « fin proche » de la pandémie dans le pays, serait due à l’insuffisance des kits de dépistage. C’est ce qu’a révélé, récemment, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Dr Lyes Merabet, dans une déclaration au site d’information Maghreb Émergent.
« Il ne faut pas crier victoire. La baisse du nombre de nouveaux cas ces deux derniers jours, ne veut nullement dire que nous avons dépassé la phase critique de la pandémie », a-t-il expliqué, assurant qu’il s’agissait juste d’une « baisse temporaire », résultat d’un manque de kits et à l’incapacité des centres de dépistage de répondre à toute la demande. « Nous n’avons pas fait suffisamment d’analyse c’est pour cela que le nombre de cas confirmés a connu un recul », a-t-il ajouté. Dans ce même contexte, le syndicaliste a fait savoir que les services concernés ont effectué environ 4000 tests en 40 jours ; ce qui reste « insignifiant » en comparaison à d’autres pays qui sont arrivés à faire plus de 100 000 tests par semaine. Ces propos ont été d’ailleurs confirmés, lundi, par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid, dans un entretien accordé à la Télévision Russia Today.
Le confinement total envisagé
Répondant à une question du journaliste sur une éventuelle aide de la République Russe pour l’Algérie dans sa lutte contre la propagation du coronavirus, évoquant notamment un entretien téléphonique entre le ministre algérien des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, et son Homologue russe, Sergueï Lavrov, Professeur Benbouzid a reconnu l’existence de plusieurs insuffisances en terme de moyens pour affronter l’épidémie. « Effectivement, l’Algérie n’est pas productrice de respirateurs artificiels dont le pays aura besoin, si jamais la crise sanitaire s’accentue davantage et au cas où le nombre de contaminés augmente en conséquence. Comme nous manquons aussi de masques chirurgicaux et de kits de dépistage », a souligné le ministre de la Santé.
Par ailleurs, le ministre Benbouzid n’a pas écarté la possibilité de décréter le confinement total, mais cette décision est tributaire de l’évolution de la situation dans le pays. « Si la situation se stabilise, on ne fera rien d’autre, mais s’il y a de nouvelles contaminations, nous allons remettre le bilan aux autorités politiques et il pourrait y avoir de nouvelles mesures pour étendre le confinement sanitaire. Le confinement pourrait devenir total et non partiel comme il est en ce moment », a-t-il expliqué. Dans son nouveau bilan du 6 avril, la commission en charge du suivi de la pandémie du Coronavirus a fait état de 21 nouveaux décès, soit un total de 173 décès depuis le début de l’épidémie dans le pays, répartis sur 33 wilayas. Alors que le nombre de personnes contrôlées positives a augmenté de 103 cas pour atteindre un total cumulé de 1 423 cas, répartis sur 45 wilayas. Professeur Djamel Fourar, porte-parole de ce comité, a encore précisé que 488 personnes sont placées sous contrôle médical, 46 en réanimation et 623 ont suivi un protocole thérapeutique sur la base de la chloroquine, alors que le nombre de personnes guéries reste de 90.
Brahim Oubellil