Le Haut- Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a tiré jeudi la sonnette d’alarme concernant un manque de financement alors qu’il s’efforce d’installer les réfugiés fuyant le conflit au Soudan vers le Soudan du Sud.
Marie-Hélène Verney, représentante du HCR au Soudan du Sud, a déclaré à Xinhua dans une interview que l’agence avait du mal à répondre aux besoins de base tels que la santé et l’éducation de plus de 550 000 réfugiés soudanais, car la diminution des fonds a déjà conduit à des réductions des rations alimentaires. « Nous avons constaté une réduction constante de la capacité des agences des Nations Unies à soutenir les réfugiés au Soudan du Sud. Les rations alimentaires, par exemple, sont plus faibles qu’auparavant, alors que le HCR a réussi à maintenir des services essentiels comme la santé et l’éducation ; en effet, les normes ne sont plus aussi élevées qu’avant », a déclaré Verney à Juba, la capitale du Soudan du Sud. Verney a noté que malgré les contraintes financières, les agences des Nations Unies collaborent avec d’autres institutions pour maintenir le soutien aux réfugiés. « C’est donc une situation difficile, mais il y a aussi des développements très positifs, un engagement très fort des banques, de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement, sur les questions de déplacement et de réfugiés au Soudan du Sud, ce qui nous donne une certaine confiance et nous permet d’être optimistes », a-t-elle déclaré. Le responsable du HCR a déclaré que le plus grand défi était la perte de ressources flexibles qui permettaient auparavant au HCR de répondre rapidement aux multiples crises au Soudan du Sud. Depuis que le conflit a éclaté au Soudan en avril 2023, plus d’un million de personnes, dont des rapatriés sud-soudanais et des réfugiés soudanais, sont entrés au Soudan du Sud, aggravant encore la situation humanitaire déjà désastreuse au Soudan du Sud, causée par le conflit, les chocs climatiques comme les inondations et les vagues de chaleur. Selon la dernière classification intégrée de la sécurité alimentaire, plus de la moitié de la population du Soudan du Sud souffre d’une grave insécurité alimentaire. Face à des signes évidents de risque de famine dans certaines zones et à une crise généralisée ailleurs, l’ONU a appelé à une intervention humanitaire urgente et multisectorielle pour prévenir une nouvelle détérioration de la situation et des pertes en vies humaines.
R. I.
