Alors que la guerre d’extermination à Ghaza se poursuit depuis plus de 600 jours, des milliers de citoyens du monde continuent de se mobiliser chaque week-end pour exprimer leur solidarité avec le peuple palestinien et dénoncer l’impunité de l’occupation israélienne. En Jordanie, au Maroc, et jusqu’en Afghanistan, les weekends prennent désormais des allures de protestation rituelle, symbolisant une conscience populaire persistante face au silence des gouvernements et à l’inaction des institutions internationales.
À Amman, capitale jordanienne, des milliers de manifestants ont répondu à l’appel du Forum national de soutien à la résistance et du Parti du Front d’action islamique, convergeant massivement vers la mosquée Al-Husseini après la prière du vendredi. Sous le mot d’ordre «Ghaza meurt de faim, El-Qods est en danger », les manifestants ont dénoncé avec force le génocide en cours, les crimes de famine, et les violations répétées en Cisjordanie et à El-Qods. Des banderoles accusaient les dirigeants israéliens de crimes de guerre et exigeaient leur comparution devant la Cour pénale internationale. D’autres mettaient en garde contre les politiques expansionnistes des colonies, les incursions des colons extrémistes dans l’esplanade de la mosquée Al-Aqsa, et les menaces persistantes de destruction du lieu saint. Les manifestants ont appelé à une rupture totale des relations avec Israël, exigeant de leur gouvernement l’annulation du traité de paix de Wadi Araba et la fin de toute forme de normalisation. Ils ont également salué la résistance palestinienne à Ghaza et en Cisjordanie, et affirmé que le peuple palestinien reste la première ligne de défense contre les projets de déplacement forcé, de judaïsation d’El-Qods, et de souveraineté israélienne sur des terres considérées comme relevant de la sécurité nationale jordanienne. Enfin, un appel pressant a été lancé à la communauté internationale pour briser le blocus de Ghaza et faire cesser les violations flagrantes du droit humanitaire.
Maroc : une 78e « Journée du déluge d’Al-Aqsa » dans 66 villes
De Casablanca à Fès, de Marrakech à Tétouan, en passant par Rabat, ce sont plus de 110 manifestations qui ont été recensées à travers le Royaume du Maroc, à l’appel de l’Instance marocaine de soutien aux causes de la Oumma et de la Groupe de travail national pour la Palestine. Ces actions s’inscrivent dans la dynamique de la 78e édition des vendredis de mobilisation baptisés « Journée du déluge d’Al-Aqsa ». Sous le slogan « Ghaza saigne », les manifestants ont dénoncé la famine organisée, le siège méthodique et les bombardements incessants de l’armée israélienne. Devant les mosquées et dans les rues, ils ont brandi des drapeaux palestiniens, scandé des slogans contre la guerre et appelé à la fin immédiate de toutes les formes de normalisation avec Israël. Mohamed Riahy Idrissi, secrétaire général de l’Instance, a déclaré que cette mobilisation reflétait un soutien populaire ininterrompu depuis plus de 610 jours. « C’est une protestation contre la politique de génocide et de famine méthodique », a-t-il affirmé, soulignant que ces crimes contre les civils palestiniens se produisent en violation flagrante des lois et conventions internationales.
Afghanistan : des prières se transforment en protestations
Au-delà du monde arabe, la solidarité s’est également exprimée ce vendredi en Afghanistan, où des milliers de manifestants ont répondu à l’appel des autorités talibanes. À Kaboul et dans d’autres villes, des foules brandissant des drapeaux palestiniens ont scandé des slogans de soutien, brûlé des portraits du Premier ministre israélien, et appelé à la fin immédiate du massacre de civils à Ghaza. « Nous voulons que le monde sache que Ghaza n’est pas seule », a lancé Janat, un manifestant de 28 ans à Kaboul. « Nous défendons tous les musulmans contre l’oppression, où qu’ils soient. » Dans un communiqué relayé par l’AFP, le Premier ministre de facto Hassan Akhund a condamné les attaques israéliennes, les qualifiant de « génocide » et a exprimé son inquiétude face à la dégradation dramatique de la situation humanitaire.
Des week-ends de solidarité comme rituel de résistance
Chaque semaine, les weekends deviennent ainsi les temps forts d’un activisme populaire mondialisé en faveur de Ghaza. À travers la rue arabe, musulmane et internationale, les peuples persistent à braver l’indifférence politique et diplomatique, pour rappeler que la résistance palestinienne n’est pas seule, et que le soutien des peuples reste un rempart moral face à l’impunité.
Des mosquées aux parlements, des villes arabes aux capitales lointaines, les week-ends propalestiniens sont devenus le symbole d’une conscience globale qui refuse l’oubli, la normalisation et la complicité silencieuse. Plus qu’une simple réaction, ils forment une vague continue d’indignation collective, qui cherche à inscrire la Palestine dans le cœur vivant de l’humanité.
M. S.