La guerre contre le colonialisme français commencée sous toutes les formes dès les premiers instants de l’occupation de l’Algérie, en juillet 1830, a pris, avec les manifestations mémorables du 11 décembre 1960, un tournant décisif, dans le feu de la lutte armée lancée le 1er novembre 1954, conduisant directement à l’indépendance nationale.
En manifestant massivement le 11 décembre 1960 et les jours qui suivirent leur soutien indéfectible au Front de libération national (FLN) et à l’Armée de libération nationale (ALN), les Algériens ont crié face aux forces de répression coloniales, leur volonté de poursuivre le combat jusqu’à la satisfaction de leur revendication d’indépendance totale. Les historiens, y compris français, ont montré comment le peuple algérien, par son soulèvement général en décembre 1960, à travers toutes les villes du pays, a détruit le projet néocolonial de pseudo troisième voie nommé « Algérie algérienne » et contraint le Général de Gaulle à l’abandonner alors que c’était le but de sa visite à Aïn Témouchent à ce moment. Les 10, 11 et 12 décembre 1960 puis les journées qui suivirent, les manifestants, formés en grande partie de femmes, enfants et adolescents, ont affronté les mains nues l’appareil de répression colonial français et sont entrés dans la bataille avec des slogans et des inscriptions qui ne laissaient aucun doute sur la revendication de l’indépendance totale. Les manifestations de décembre 1960 ont ouvert à tous les yeux sur la réalité de l’engagement du peuple algérien contre le colonialisme français, ne laissant aucun doute sur son choix pour l’indépendance. Les échos des manifestations parvenus à l’ONU où se tenait une session avaient permis alors aux délégués algériens et aux pays amis soutenant la cause algérienne d’imposer l’examen du dossier algérien et l’adoption, une semaine après, soit le 19 décembre 1960, d’une résolution exhortant la puissance coloniale à s’assoir à la table des négociations pour le recouvrement par le peuple algérien de sa dignité et de sa souveraineté nationale.
À l’époque, les envoyés spéciaux de la presse française ont compris que les manifestations de décembre 1960 ont été un démenti cinglant à toute la propagande colonialiste et ont mis fin à la fable de la « troisième force » que De Gaulle voulait opposer au FLN. En effet, ces manifestations ont été l’expression du rejet, tant du mot d’ordre des ultra colonialistes, « Algérie française », que du projet, de nature néo coloniale, voulu par De Gaulle, consistant à placer au pouvoir une classe dirigeante docile pour mettre en œuvre le néo colonialisme et permettre la poursuite du pillage de nos richesses nationales, comme cela s’est passé dans d’autres pays africains qui tentent aujourd’hui encore de s’en libérer. Il y a quelques jours, s’est tenue à Alger, sous le haut patronage du président Abdelmadjid Tebboune, la Conférence internationale sur les crimes coloniaux en Afrique. Dans un atelier pratiquement consacré au néo-colonialisme, des experts ont affirmé que les Etats colonisateurs ont mis en place des mécanismes leur permettant d’exploiter les richesses des pays africains, même après leur indépendance.
Les experts estiment qu’en fait, les crimes coloniaux à caractère économique se prolongent encore sur le continent africain sous différents aspects. D’après eux, « toute une architecture a été mise en place par les colonisateurs afin de pouvoir poursuivre le pillage des richesses du continent bien après l’indépendance des pays africains ». « Cette architecture n’a pas disparu. Elle existe toujours dans le cadre de ce que l’on peut qualifier de mécanisme néocolonial », ont-ils affirmé. En Algérie, la conscience patriotique du peuple érige un obstacle sérieux face aux velléités néo-coloniales dirigées contre notre pays. Dans une conjoncture régionale et internationale pleine de défis et de menaces, le peuple veille à la sécurité et la stabilité de l’Algérie confrontée aux enjeux liés à son développement national indépendant.
M’hamed Rebah














































