C’est un monument du football anglais qui s’apprête à tirer sa révérence. Après dix années de fidélité à Manchester City, Kevin De Bruyne quittera le club à l’issue de la saison. Une décision lourde de sens, tant le Belge a marqué de son empreinte une décennie de domination des Skyblues sur le football anglais et européen, à travers 6 titres de Premier League, 2 FA Cup, 4 Coupes de la Ligue et une Ligue des champions.
L’annonce, attendue mais bouleversante, est tombée cette semaine : Kevin De Bruyne ne prolongera pas son contrat avec Manchester City, qui expire en juin prochain. À bientôt 34 ans, le maître à jouer belge mettra fin à une aventure entamée en 2015, riche de succès, de records et de moments inoubliables. Pour Pep Guardiola, c’est une page majeure de l’histoire du club qui se tourne. “C’est un triste jour, mais aussi un beau jour, compte tenu de ce que l’on a vécu ensemble. Il est irremplaçable”, a confié le technicien catalan en conférence de presse.
En dix saisons, De Bruyne a remporté six championnats d’Angleterre, deux FA Cup, quatre Coupes de la Ligue et, apothéose suprême, la Ligue des champions 2023. Son influence sur le jeu des Citizens était totale : chef d’orchestre, créateur génial, buteur décisif, il incarnait à lui seul le style City. Pourtant, depuis son opération des ischio-jambiers en 2023, ses apparitions se sont faites plus rares, moins dominantes. Guardiola a d’ailleurs reconnu “qu’il rêvait de retrouver le KDB d’il y a dix ans”, comme pour dire que le présent ne ressemble plus tout à fait au passé glorieux du Belge.
Une reconnaissance unanime
“C’est l’un des meilleurs que l’on ait vu. Ses passes décisives, ses buts, sa vision dans les 30 derniers mètres, ce sera difficile à remplacer”, a poursuivi Guardiola, visiblement touché. Il a rappelé que De Bruyne n’a pas seulement été un joueur-clé, mais aussi un homme précieux dans le vestiaire : “Il a tout donné, son humanité, sa loyauté, son intelligence. Une part de nous s’en va, comme quand Kompany, Agüero ou David Silva sont partis.”
Si ses dernières saisons ont été marquées par des absences et une mise en retrait progressive, la reconnaissance envers De Bruyne dépasse les murs de l’Etihad. En Angleterre, les médias ont salué unanimement son héritage. “Pendant la majeure partie de la dernière décennie, Kevin De Bruyne a été le meilleur joueur de la meilleure équipe du monde”, écrit The Athletic. Sky Sports parle d’un joueur qui “donnait la chair de poule à tous les fans de football”. La BBC, de son côté, salue “le poumon d’une équipe qui a dominé le football anglais et européen”.
Une statue à son effigie est déjà évoquée, comme ce fut le cas pour Kompany, Agüero ou David Silva. “KDB était un magicien”, titre The Independent, tandis que The Mirror s’interroge : participera-t-il à la Coupe du monde des clubs cet été ? Cette compétition, que City disputera aux États-Unis du 15 juin au 13 juillet, coïncide avec l’expiration de son contrat. Guardiola espère un accord de courte durée pour permettre au Belge de défendre le titre acquis en 2023.
Et après Manchester ?
Le départ de De Bruyne soulève déjà de nombreuses spéculations sur sa future destination. The Sun évoque une possible arrivée en Major League Soccer ou en Arabie saoudite, où les clubs continuent de courtiser les stars européennes. D’autres médias comme The Daily Mail n’écartent pas un retour en Bundesliga, notamment au Bayern Munich où il pourrait retrouver son compatriote et ex-coéquipier Vincent Kompany, récemment nommé à la tête du club bavarois.
Quel que soit son choix, Kevin De Bruyne laissera un vide immense à Manchester City. Aucun joueur actuel n’est en mesure de cumuler à la fois sa vision, son sens du tempo, son pressing intelligent, sa précision chirurgicale dans la dernière passe et sa capacité à briller lors des grands rendez-vous. La transition vers un “City post-De Bruyne” s’annonce délicate, tant son rôle dans la mécanique céleste de Guardiola était central.
De Bruyne s’en va, mais son empreinte demeure. Qui, désormais, pour incarner le cœur battant de Manchester City ?
M. A. T.
