On ne le dira jamais assez. Le football algérien est gangréné par la mauvaise gestion des présidents de ses clubs, notamment au niveau de l’élite, une mauvaise gestion traduite notamment par une instabilité chronique au niveau de la barre technique.
Cette saison encore, un nouveau record est tombé en matière de changement de coachs, puisqu’ils ne sont que quelques clubs qui ne se comptent même pas sur les doigts d’une main qui ont échappé à cette vilaine habitude. Parmi ces clubs, on peut citer l’USMA, qui n’est autre que le champion d’hiver en titre qui a terminé la phase aller avec une avance sécurisante sur son dauphin, en l’occurrence, la JSK, soit sept points qui mettent désormais les Rouge et Noir en pôle position pour aller chercher le titre de champion en fin de saison. Mais cela ne semble nullement suffire pour son entraineur, le Français, Thierry Froger, pour dormir sur ses deux oreilles. En tout cas, la sortie médiatique du directeur général du club, Abdelhakim Serrar, de surcroît sur le support médiatique de l’USMA même devra pousser le technicien à rester sur ses gardes. «Froger a commis des bêtises sur le plan tactique, sur le plan coaching, mais il a réalisé de bonnes choses aussi.
Il a pu gérer le groupe sur le plan disciplinaire, on concède moins de cartons rouges », a affirmé Serrar. Sans doute, l’élimination des Rouge et Noir en quarts de finale de la Coupe de la Confédération africaine face aux Égyptiens d’Al-Masry et récemment en Coupe arabe des clubs devant les Soudanais d’Al-Merrikh, est pour quelque chose dans cette montée au créneau du dirigeant usmiste qui a, avec des termes à peines voilés, enfoncé son coach davantage en prenant la défense de son joueur Chafaï, en conflit avec Froger lui ayant valu d’être écarté du groupe lors des deux précédents matchs de la formation algéroise.
Cependant, la responsabilité de Serrar dans les deux contre-performances de son équipe sur le plan international est engagée aussi. L’intéressé lui-même l’avoue : «Aujourd’hui, je reconnais qu’on a commis des erreurs impardonnables. Les conditions qui prévalaient durant l’intersaison étaient difficiles en matière de recrutement et les postes à pourvoir. À l’exception de l’attaquant congolais Prince Ibara (7 buts), je pense que le recrutement n’était pas à la hauteur, je cite notamment Mexes et Mezeghrani, dont les contrats ont été résiliés. Sept joueurs seront prêtés au mercato d’hiver à l’image de Benchaâ, Mahiouz, Hamra, et Benchikhoune. C’est une stratégie pour leur permettre de jouer plus souvent et s’aguerrir ailleurs.
L’effectif sera dégraissé sur le plan financier et réduit, ce qui va permettre à l’entraîneur de travailler très à l’aise”, a-t-il ajouté. Justement, pour rectifier le tir, Serrar est en train de frapper de grands coups à l’occasion du mercato d’hiver. En effet, après avoir engagé l’international olympique et la jeune étoile montante du football algérien, Kamel Belarbi, le désormais ex-milieu de terrain de l’USMA, le voila mettre la main sur deux joueurs étrangers dont on dit beaucoup de bien. Il s’agit du défenseur axial, Vivien, ainsi que l’attaquant Libyen, Ellafi. Ce dernier faisait l’objet de convoitises de quelques gros bras du championnat algérien, à l’image du MCA et du CSC, mais il a choisi de porter les couleurs de la formation de Soustara au grand bonheur de Serrar, très critiqué ces derniers temps dans l’entourage de son club à cause justement de son recrutement raté lors du mercato estival.
Hakim S.