Une quantité moyenne de 200 quintaux de déchets est collectée quotidiennement au niveau de la commune de Makouda, sise à une vingtaine de kilomètres au nord de Tizi-Ouzou, a-t-on appris lundi du président de l’Assemblée populaire communale locale (APC). En l’absence d’une décharge contrôlée au niveau local, les ordures ramassées sont acheminées vers le centre d’enfouissement technique (CET) de Oued Falli avec lequel l’APC a signé une convention depuis 2013, a précisé Ahcène Acem.
La municipalité dispose de trois (03) camions de collecte qui assurent trois (03) rotations par semaine au niveau de chef-lieu de commune et de daïra et deux (02) à travers les 32 villages de la commune, ce qui demeure très insuffisant par rapport aux quantités de déchets produits par les habitants, a-t-il relevé. « Un manque de matériel qui a fortement contribué à la prolifération des décharges sauvages, notamment sur la route nationale 72 et le chemin de wilaya 03, devenus de véritables dépotoirs à ciel ouvert », a-t-il regretté. Au niveau des villages, le problème ne se pose pas avec autant d’acuité, a rassuré le président de l’APC, malgré « les actes inciviques » de certains villageois qui volent les bacs à ordures déposés par les services de l’APC dans le but de faciliter la collecte.
« Entre 2013 et 2014, 90% des villages sont munis de bacs à ordures dans l’objectif d’encourager les villageois à contribuer au bon déroulement des opérations de collecte des ordures. Malheureusement certains individus ont volé ce matériel pour des besoins personnels, ce qui a contribué à la réapparition des points de dépôt anarchiques », a expliqué Acem, soulignant que deux plaintes ont été déposées par les services municipaux suite à ces actes. Dans le but de venir au bout de ces comportements et instaurer une culture environnementale au sein des populations locales, l’APC s’est associée aux comités de villages et à une dizaine d’associations de la protection de l’environnement pour mener des actions de sensibilisation et organiser des volontariats hebdomadaires pour nettoyer les villages, a-t-il affirmé. Plusieurs points noirs ont été éradiqués dans le cadre du programme d’action des services communaux et des initiatives menées par les partenaires sociaux, a-t-il soutenu. Il a annoncé, par ailleurs, l’implantation prochaine d’une entreprise algéro-chinoise de tri et de récupération des déchets en plastique et en verre au niveau de la zone d’activités de Makouda, ce qui réduira les quantités de déchets produits et encouragera le tri au niveau des villages. – Le premier responsable de la commune de Makouda a relevé également le comportement « irresponsable » de certains commerçants et opérateurs économiques qui déversent de nuit leurs déchets sur la RN 72 et le CW 03, créant ainsi deux grands dépotoirs sauvages que l’APC n’arrive pas à éradiquer en l’absence de contrôle. Outre le problème des déchets qui continue à polluer l’environnement local, Acem a mis le point sur l’absence de bassins de décantation pouvant accueillir les eaux usées provenant des réseaux d’assainissement, ce qui constitue un véritable danger pour la santé publique.
Il a signalé dans ce sillage que la majorité des points d’eau sont contaminés à cause du diversement des flux d’assainissement dans la nature, d’où « la nécessité d’inscrire des bassins de décantation qui diminueront de la gravité du problème et contribueront à la protection de l’environnement et la préservation de la santé des citoyens ».