L’armée d’occupation sioniste a intensifié, mardi à l’aube, ses opérations militaires en Cisjordanie et à ElQods occupées. Entre destructions de maisons, affrontements sanglants, bouclages et arrestations massives, les Palestiniens subissent une nouvelle escalade de violence, marquée par la répression systématique et l’expansion coloniale. Dans la ville de Hébron, les forces d’occupation ont dynamité le domicile du prisonnier Thabet Masalma, originaire de Beit Awa, accusé d’avoir participé à une opération qui avait coûté la vie à un colon et blessé d’autres, il y a plusieurs mois au carrefour d’Al-Khader. Lors de l’assaut, des affrontements ont éclaté avec les habitants. L’armée a ouvert le feu à balles réelles, blessant deux Palestiniens, tandis que des dizaines d’autres ont souffert d’asphyxies provoquées par le gaz toxique massivement tiré dans la zone. Parallèlement, les incursions se sont multipliées dans le nord de la Cisjordanie occupée. Pour le deuxième jour consécutif, l’armée a envahi plusieurs localités au sud de Jénine, dont Qabatiya, Misilyah, Al-Jadida et Mithlon, où elle a fouillé et saccagé de nombreuses maisons. Dans la même région, des colons armés ont attaqué des villages, notamment Bourin, Aqraba et Deir Sharaf, près de Naplouse, lançant des pierres sur les véhicules palestiniens circulant sur les routes principales.
El-Qods sous le siège militaire
Au nord-ouest d’El-Qods occupée, l’armée a pris pour cible la maison du martyr Mohamed Taha, originaire de Qatna et accusé d’avoir participé à l’opération armée survenue la veille. Les soldats ont mené un « relevé d’ingénierie » en vue de dynamiter le bâtiment. Dans le même temps, un bouclage total a été imposé aux localités environnantes après l’attaque qui avait fait plusieurs morts et blessés parmi les colons. Selon l’agence palestinienne Wafa, les forces d’occupation ont poursuivi leurs incursions dans la ville de Biddu, fermant son entrée principale reliant le village d’Al-Jib, ce qui a paralysé la circulation de près de 70 000 habitants. Les soldats ont tiré à balles réelles et lancé des grenades assourdissantes ainsi que des gaz lacrymogènes en grande quantité, empêchant même les ambulances d’accéder à certaines zones. D’autres villages voisins, comme Qatna et Al-Qubeiba, ont également été pris d’assaut. Plusieurs jeunes ont été arrêtés après la fouille brutale d’un immeuble résidentiel. Des maisons ont été transformées en postes militaires avancés, illustrant la stratégie d’occupation visant à militariser la vie quotidienne des Palestiniens.
Colonisation et arrestations massives
Dans la région d’El-Khalil, l’armée a installé une nouvelle barrière métallique près de l’université Al-‘Aroub, isolant davantage la ville de Beit Ummar de ses environs. Dans le même temps, des engins lourds ont commencé à tracer une nouvelle route coloniale reliant Aqawis à Tal Ma’in, au sud-est de Yatta, accentuant l’annexion des terres palestiniennes.
Les opérations se sont accompagnées d’une vaste campagne d’arrestations. Pas moins de 22 Palestiniens ont été arrêtés mardi à travers la Cisjordanie occupée. À Jénine, 14 personnes ont été arrêtées après des descentes dans les localités de Mithlon et Silat al-Dhahr. À Naplouse, un commando spécial a capturé le jeune Palestinien Diaa Al-Qatouni dans le camp d’Al-Ain. À El-Qods, quatre jeunes ont été arrêtés à Abu Dis, tandis que dans la région de Ramallah, un habitant de la localité d’Al-Mazraa Al-Gharbiya a été interpellé. Dans le gouvernorat d’Hébron, deux jeunes ont été arrêtés à Dura et Bani Na’im, leurs domiciles ayant été fouillés et vandalisés. Cette escalade survient alors que la Cisjordanie et ElQods connaissent une recrudescence des incursions, marquées par des assassinats ciblés, des démolitions de maisons et des politiques coloniales systématiques. La veille encore, deux enfants palestiniens avaient été tués par balles dans le camp de réfugiés de Jénine. Les récentes mesures de l’occupation — dynamitages, bouclages, arrestations et extension coloniale — traduisent une volonté manifeste d’intensifier la pression sur la population palestinienne, dans un contexte où la répression militaire s’accompagne de violences quotidiennes des colons.
M. S.
