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Lutte contre le flux des migrants vers l’Europe : L’Europe met la pression sur la Turquie

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Le président du Conseil européen Donald Tusk a demandé, hier, au président turc Recep Tayyip Erdogan de faire davantage pour ralentir le flux des migrants vers l’Europe, à deux jours d’un sommet européen crucial sur le sujet avec la Turquie. De son côté, le président français François Hollande a reçu dans la matinée, hier, la chancelière Angela Merkel à l’Elysée pour tenter de trouver des remèdes à cette crise qui fait tanguer le couple franco-allemand et toute l’UE. Incapables d’apporter une réponse coordonnée, les pays de l’UE se déchirent alors que les flux de la crise migratoire se poursuivent, avec plus de 130.000 migrants arrivés en Europe depuis janvier, selon le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR). Plus de 1,25 million d’étrangers, principalement Syriens, Afghans et Irakiens, ont déposé l’an dernier une demande d’asile dans l’UE, soit le plus haut niveau jamais enregistré et un chiffre plus que doublé par rapport à 2014 (+123%), a annoncé vendredi l’Office européen de statistiques Eurostat. Jeudi, Tusk a tenté à Athènes de décourager les migrants économiques. « Ne venez pas en Europe. Ne croyez pas les passeurs. Ne risquez pas vos vies et votre argent. Tout cela ne servira à rien », a-t-il lancé. Le président du Conseil a de nouveau fait d’un retour aux dispositions de l’espace Schengen, c’est-à-dire sans contrôles aux frontières intérieures pour freiner l’arrivée de migrants, une condition « préalable » à une solution à la crise. Alors que la Turquie est considérée côté européen comme la clé pour résoudre la crise, Tusk a profité jeudi d’un entretien avec le Premier ministre Ahmet Davutoglu pour rappeler que le flot des migrants restait « encore beaucoup trop élevé ». Il a suggéré la mise en place d’un « mécanisme rapide et à grande échelle destiné à renvoyer les migrants irréguliers qui arrivent en Grèce ». La Turquie a fait savoir mercredi dernier qu’elle était prête à signer avec 14 pays un accord de réadmission sur son sol des migrants clandestins. Elle a signé en novembre avec l’UE un accord l’engageant à ralentir le flux des migrants en échange d’une aide de 3 milliards d’euros et d’une accélération de sa procédure de candidature à l’UE. Mais cet accord n’a pas donné les résultats escomptés, provoquant la frustration des Européens. Davutoglu, dont le pays accueille 2,7 millions de réfugiés syriens, s’est défendu jeudi en répétant que son pays était déterminé à « faire tout ce qui était nécessaire » pour lutter contre les migrations clandestines. La justice turque a condamné vendredi à quatre ans de prison deux passeurs syriens qui étaient jugés pour le naufrage d’un bateau de réfugiés qui avait causé en septembre la mort du petit Aylan Kurdi, devenue un symbole planétaire du drame des migrants. Tusk a critiqué jeudi les actions « unilatérales » de certains pays membres de l’UE qui ont imposé des quotas à l’entrée de leurs territoires, affirmant qu’elles « portent atteinte à l’esprit européen de solidarité ». Selon le ministre adjoint grec de la Défense, Dimitres Vitsas, près de 32.000 réfugiés et migrants se trouvent actuellement sur le sol grec. « La Grèce ne peut pas gérer toute seule » ce fardeau migratoire, a répété jeudi son Premier ministre, Alexis Tsipras. Pour aider ses états membres en première ligne sur la route des migrants, l’UE a proposé mercredi une aide humanitaire d’urgence de 700 millions d’euros. A la frontière entre la Grèce et la Macédoine, la situation restait tendue, Skopje continuant de filtrer les entrées à Idomeni, avec seulement 500 passages de réfugiés syriens et irakiens autorisés depuis mardi. Les milliers de migrants du camp d’Idomeni se sont réveillés vendredi matin les pieds dans la boue, après plusieurs heures de pluie pendant la nuit.

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