Accueil ACTUALITÉ Lutte contre la criminalité : la Gendarmerie met le paquet aux frontières

Lutte contre la criminalité : la Gendarmerie met le paquet aux frontières

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Les derniers chiffres rendus publics par la Gendarmerie nationale illustrent, on ne peut plus clair, la prévalence des actes délictueux au niveau des frontières.

De l’axe «Tébessa-Souk-Ahras-Taref» à l’Est du pays, jusqu’à la bande frontalière de l’Ouest, en passant par le Sud, c’est là un véritable territoire aux malfrats, où pullulent toutes sortes de délits criminels.
On comprend mieux dès lors pourquoi les services de sécurité se déploient tout au long de la frontière qu’ils assiègent de bout en bout. Outre l’activité terroriste, dont la menace reste de mise, notamment à l’extrême est du pays, comme l’ont montré les opérations de neutralisation de plusieurs éléments armés et la récupération d’un lot important d’armes de guerre, au début de cette année, la criminalité sous ses multiples facettes constitue l’autre défi sécuritaire pour l’Algérie. Ainsi, dans son rapport publié, hier, concernant la lutte contre ce phénomène sévissant qui englobe toutes sortes de délits, durant le second trimestre de 2016, la Gendarmerie fait état d’une baisse sensible de la criminalité organisée. Elle s’est établie à 4,36% par rapport à la même période de l’année passée.
Il convient de souligner que les infractions liées à la criminalité comprennent le trafic de stupéfiants, le trafic d’armes et de munitions, le trafic de véhicules, la délinquance économique et financière, la contrebande et la migration irrégulière. Il faut dire que la situation sécuritaire délétère au niveau du voisin de l’Est, la Tunisie, a fait que ces fléaux en expansion débordent d’impact sur le pays. C’est le même cas au Sud, où l’on enregistre un foisonnement du trafic d’armes de guerre en particulier, qui est le résultat des conflits armés prévalant dans la région.
Quant au trafic de drogue, cette activité illégale provient essentiellement du Maroc, comme peuvent l’expliquer les données détaillées de la Gendarmerie. En la matière, force est de constater que l’Algérie subit plus qu’elle ne constitue une source de ces fléaux, qui, de surcroît, portent préjudice aussi bien à son économie qu’à sa population. À la lumière du bilan présenté, il est constaté que la criminalité affecte à un degré plus élevé les wilayas situées sur la bande frontalière, contrairement à celles de l’intérieur du pays. Au chapitre des régions qui enregistrent le flux le plus important, on trouve en tête de liste les wilayas du nord-est du pays. Ainsi, Tébessa occupe la première place du podium avec 703 affaires traitées par les services de la Gendarmerie, suivie par la wilaya de Souk-Ahras avec 279 affaires, puis vient Tlemcen à l’Ouest en troisième position avec 190 affaires, alors que dans le Sud on trouve Tamanrasset (185 affaires) et enfin vient Et-Tarf où 163 cas ont été signalés. Suivant les délits commis, il en ressort clairement que le trafic de drogue reste le phénomène numéro un en Algérie. Quelque 765 affaires qui concernent la consommation de stupéfiants (527) et le commerce illicite de ces matières (238) ont été enregistrées. Au risque de le répéter, il s’avère encore une fois que la région ouest du pays reste la plus touchée par le trafic de drogue. Ce constat s’illustre par les quantités de ces marchandises prohibées qui sont saisies par la Gendarmerie, entre avril et juin derniers. En effet, 8,725 tonnes ont été récupérées à Tlemcen, 8,262 tonnes à Sidi-Bel-Abbès, 4,595 tonnes à Béchar et enfin 2,066 tonnes à Oran. Cela étant, la région Est demeure tout aussi menacée par ce fléau, comme c’est le cas à Ouargla où 1,795 tonnes de ces substances ont été saisies. D’autre part, à en croire les chiffres de la Gendarmerie, la mer méditerranéenne constitue également une zone de transit aux barons de la drogue. Même si le taux représentant ce trafic dans la Méditerranée, par rapport aux saisies globales enregistrées lors de la même période, reste insignifiant (1,75%), il n’en demeure pas moins que la menace n’est pas à négliger.
Quelque 17 affaires de ce genre ont été notamment traitées à Tlemcen, Aïn-Témouchent, Oran, Jijel, Mostaganem et à Skikda, a précisé la même source. Par ailleurs, l’évolution de la consommation de la drogue fait craindre le pire à l’avenir, avec l’entrée dans le pays des drogues dites dures. Comme c’est le cas de la cocaïne, où un peu plus de 37 kilogrammes ont été saisis à l’extrême ouest du pays, à Alger et à Jijel. La plus importante quantité récupérée est enregistrée dans cette dernière wilaya, soit près de 37 kg.
Farid Guellil

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