La guerre sioniste contre les Palestiniens se renforce au nord de Ghaza, tandis que l’inaction de la communauté internationale semble complice des crimes de l’entité coloniale israélienne en Palestine, allant de Ghaza à la Cisjordanie occupée.
Depuis le début de cette guerre génocidaire le 7 octobre 2023, plus de 3.000 massacres ont été recensés par le bureau des médias de l’enclave palestinienne. Ismail Al-Thawabta, directeur général du bureau, a déclaré que le massacre de Beit Lahia s’inscrit dans un plan de déplacement orchestré par les forces d’occupation dans le gouvernorat du nord de Ghaza. Ce massacre s’ajoute à un bilan tragique, avec plus de 3.000 massacres ayant causé la mort de plus de 17.000 enfants et 11.000 femmes en 380 jours de conflit. Al-Thawabta a dénoncé une « guerre de nettoyage ethnique » menée par l’armée d’occupation sioniste, qualifiant cette offensive de « génocide historique » contre le peuple palestinien. L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a annoncé que 20.000 Palestiniens avaient été contraints de fuir le camp de Jabalia en raison de l’agression sioniste, qui a déjà causé plus de 400 martyrs en seulement deux semaines de frappes. Dans un communiqué, l’UNRWA a indiqué que ces déplacés « ont tout perdu et ont besoin de tout, y compris de nourriture, d’eau, de couvertures et de literie, les besoins les plus fondamentaux». L’agence a également souligné une grave pénurie de carburant et de fournitures médicales dans les rares hôpitaux encore fonctionnels, précisant que le manque de carburant impacte aussi l’accès à l’eau. Sam Rose, directeur adjoint des affaires de l’UNRWA à Ghaza, a affirmé sur les réseaux sociaux que « la situation est désastreuse et continue de se détériorer », rendant difficile pour les organismes d’aide de répondre aux besoins vitaux des populations confrontées à une insécurité alimentaire alarmante. Depuis 16 jours, le nord de Ghaza et le camp de Jabalia subissent le siège et la famine, au milieu de bombardements aériens intensifiés et d’un isolement complet de la région.
Plus de 400 martyrs en deux semaines
La Défense civile de Ghaza a rapporté samedi qu’il y avait eu « plus de 400 martyrs » depuis le début de l’assaut lancé par l’armée sioniste le 6 octobre dans ce secteur. Les forces d’occupation israéliennes poursuivent, pour le 16e jour consécutif, leur campagne de purification ethnique et d’extermination dans le nord de la bande de Ghaza, en particulier dans le camp de Jabalia et le projet de Beit Lahiya, en intensifiant les frappes sur les maisons et les lieux de refuge, tout en bloquant l’accès aux hôpitaux. Le directeur de l’hôpital indonésien, situé au nord de la bande de Ghaza, Mrouane Sultan, a déclaré ce dimanche qu’il y avait eu l’arrivée de 73 martyrs, dont la plupart étaient des femmes et des enfants, ainsi qu’un grand nombre de blessés, la plupart présentant des blessures graves, suite aux bombardements continus de l’occupant sur le projet de Beït Lahiya la nuit dernière. Sultan a également mentionné que deux patients étaient décédés en raison du blocus imposé par l’occupant à l’hôpital indonésien, où ils ont été enterrés à l’intérieur des bâtiments. Il a exprimé l’incapacité des équipes médicales à faire face au nombre élevé de blessés et de martyrs, soulignant que « les conditions sont extrêmement difficiles, la pire depuis le début de l’agression, avec des bombardements, un siège, un manque de matériel médical et des coupures d’électricité ». De plus, le directeur de l’hôpital indonésien a appelé à fournir une protection aux équipes médicales, aux patients et aux hôpitaux, tout en demandant que du carburant suffisant soit acheminé pour faire fonctionner les hôpitaux, en sollicitant la présence du Croissant-Rouge et des organisations internationales à l’intérieur des hôpitaux. Les massacres continuent à Beït Lahiya, et après qu’un massacre atroce ait été commis par l’occupant israélien dans le projet de Beit Lahiya samedi soir, les attaques contre les civils ont repris ce matin avec des frappes aériennes sur l’école Khalifa qui abrite des déplacés. D’après un correspondant, le feu des hélicoptères de l’occupant se poursuit sur les maisons des citoyens dans le camp de Jabalia et à Beït Lahiya, au nord de la bande de Ghaza. Le samedi soir, l’occupant israélien a commis un massacre en bombardant plusieurs maisons voisines de la mosquée Al-Qassam dans la région du projet de Beït Lahiya, causant la mort de 73 personnes, un bilan non définitif fourni par le bureau de la presse gouvernementale dans le secteur. En plus des martyrs, il y a des dizaines de blessés et de disparus, principalement des enfants et des femmes. Ce massacre s’inscrit dans un contexte de destruction du système de santé dans la province nord, qui abrite actuellement environ 400 000 personnes. Le bureau de presse gouvernemental a également indiqué que l’occupant avait menacé les hôpitaux de la province, exigeant que les équipes médicales les évacuent immédiatement, tout en interdisant l’accès au carburant pour ces établissements, en coupant également les communications et Internet dans la région, ce qui a entraîné une profonde crise humanitaire. De plus, le bureau a tenu l’occupant, ainsi que les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France et les pays participant à cette extermination, responsables de la continuation de ce génocide, en particulier la guerre de purification ethnique et d’extermination dans le camp de Jabalia et le projet de Beït Lahiya, ainsi que la poursuite de ces massacres contre les civils dans le nord de la bande. Le bombardement se poursuit, avec des attaques israéliennes ciblant le nord de la bande de Ghaza. Ce matin, une série de frappes israéliennes a touché la région de Faluja et les environs d’Abu Sharar à Jabalia, et des unités de l’occupant ont démoli des blocs résidentiels dans le camp de Jabalia, alors que le bombardement d’artillerie israélien se poursuit sur la ville assiégée du nord de la bande. Les bateaux de l’occupant tirent également des obus en direction des maisons des habitants dans le nord-ouest de la bande. Parallèlement, le bombardement a ciblé la région à l’ouest de la ville de Deïr al-Balah, au centre de la bande. Au sud de la bande, plusieurs personnes ont été blessées par le bombardement israélien visant un groupe de citoyens dans la rue Saddam, dans le quartier de Janina, à l’est de la ville de Rafah. Le bombardement a également touché les environs de l’école Al-Aqad dans la région de Khirbat al-Adas, au nord de la ville de Rafah. Les services de défense civile de Ghaza ont annoncé avoir récupéré deux martyrs et un blessé après avoir été frappés par un missile d’un drone israélien dans la région de Khirbat al-Adas. Par ailleurs, l’occupant a également mené des frappes d’artillerie en ouvrant le feu de manière intermittente depuis ses véhicules dans la ville d’Abasan al-Jadida, à l’est de Khan Younès, au sud de la bande. Le bilan du génocide sioniste contre la bande de Ghaza, qui en est à son 380e jour consécutif, s’élève à 42 603 martyrs et 99 795 blessés, en grande majorité des femmes et des enfants, depuis le 7 octobre 2023.
La Résistance mène des combats acharnés
La résistance palestinienne a diffusé hier des images montrant la destruction d’un char israélien à l’aide d’une charge explosive puissante, à l’est du camp de Jabalia, au nord de la bande de Ghaza. Nos combattants ont réussi à s’infiltrer derrière un rassemblement des forces ennemies qui s’étaient introduites à l’est du camp de Jabalia la nuit précédente. Selon la vidéo publiée par la résistance palestinienne, l’attaque contre un char de type « Merkava » a eu lieu le vendredi 18 octobre. Les images montrent plusieurs membres de la résistance palestinienne préparant la charge explosive et y inscrivant « Votre marchandise vous revient… Résistance palestinienne » avant qu’un d’eux ne l’implante dans une zone où le char était censé passer. Après avoir repéré l’arrivée du char et avant d’appuyer sur le bouton de détonation, l’un des membres a déclaré : « Depuis le camp de Jabalia, nous dédions cette opération à notre Cheikh, le commandant martyr Yihya Sinwar (Abou Ibrahim) qui a été élevé vers Allah avec une grande détermination… Au nom d’Allah, Allah est le plus grand ». Cette scène a montré que le char israélien avait été touché directement et a explosé avec force. La résistance palestinienne continue de documenter ses opérations contre les forces israéliennes et leurs véhicules sur différents fronts depuis le début de l’opération terrestre israélienne le 27 octobre. Les vidéos diffusées révèlent de nombreux détails sur les opérations menées contre les forces d’occupation. De plus, la résistance a mis en place des embuscades réussies contre l’armée d’occupation, lui infligeant d’importantes pertes humaines, tout en détruisant et en neutralisant des centaines de véhicules militaires.
Des heurts après un assaut de colons sionistes à Al-Aqsa
Alors que l’agression israélienne se poursuit contre la bande de Ghaza et la Cisjordanie occupée, des centaines de colons ont envahi la mosquée Al-Aqsa pour commémorer ce qu’ils appellent la « Fête des Tabernacles ». Les combattants des brigades de la résistance palestinienne ont ouvert le feu avec des rafales de balles sur la colonie de « Douzan » ainsi qu’un véhicule appartenant à un colon, causant des blessures directes. Des affrontements ont éclaté entre des jeunes Palestiniens et les forces d’occupation après une marche de protestation contre l’agression israélienne, dans le camp d’Aroub au nord d’ElKhalil en Cisjordanie occupée. Des sources sur le terrain en Cisjordanie occupée ont rapporté que les forces d’occupation ont déployé des renforts militaires vers le camp d’Al-Am’ari à Ramallah après l’incursion d’unités spéciales. Les forces israéliennes ont également empêché les habitants du village de Burqa, à l’est de Ramallah, d’accéder à leurs terres pour récolter les olives. Les forces d’occupation ont arrêté les jeunes Qusai Ramadan Abu Kuweik et Azam Al-Koubri après avoir envahi le camp d’Al-Am’ari à Ramallah. De plus, elles ont arrêté le prisonnier libéré Iyad Al-Wazir après avoir perquisitionné son domicile dans le camp de Balata, à l’est de Naplouse, ainsi que cinq Palestiniens de la province de Hébron, au sud de la Cisjordanie. Dans la ville de Tulkarem, le jeune Karim Imad Mazid a été tué par les forces d’occupation, qui l’ont renversé avec un véhicule militaire lors de leur incursion dans la ville d’Anabta à l’est de Tulkarem. Les forces d’occupation ont pénétré Anabta par le checkpoint d’Anab à l’est, parcourant ses rues principales et secondaires, interdisant la circulation des véhicules, avant de renverser le jeune homme qui circulait à moto.
Envahissement sous protection militaire
Le matin même, en parallèle de l’agression israélienne contre la bande de Ghaza et la Cisjordanie ocuupée, des centaines de colons, menés par le ministre de la « Sécurité nationale » du gouvernement israélien, Itamar Ben Gvir, ont envahi la mosquée Al-Aqsa, bénéficiant d’une forte protection des forces israéliennes. Selon la direction des Awqaf islamiques à El-Qods, plus de 1 066 colons ont envahi Al-Aqsa depuis ce matin pour célébrer la « Fête des Tabernacles », alors que les forces d’occupation avaient fermé la porte des Maghrébins. Les colons ont mené leur intrusion en groupes successifs par la porte des Maghrébins, effectuant des tours provocateurs dans les cours de la mosquée, tandis qu’une colonie a soufflé dans un shofar à l’est de la mosquée, à quelques mètres de la porte de la Miséricorde, sous la surveillance des forces israéliennes. Pendant cette intrusion, les forces d’occupation ont empêché l’entrée des fidèles palestiniens dans la mosquée Al-Aqsa, déployant de nombreuses forces à ses portes pour faciliter l’invasion des colons. La Commission des affaires des prisonniers et le Club des prisonniers palestiniens ont publié un rapport commun sur le nombre d’arrestations en Cisjordanie et à El-Qods occupées, indiquant que depuis le 7 octobre 2023, plus de 11 300 Palestiniens ont été arrêtés.
Oxfam condamne l’assassinat de quatre ingénieurs hydrauliques
L’ONG Oxfam a fermement condamné, ce dimanche, l’assassinat de quatre ingénieurs hydrauliques par les forces d’occupation sionistes dans le sud de la bande de Ghaza. Selon l’organisation humanitaire, ces ingénieurs et travailleurs du secteur de l’eau ont été pris pour cible alors qu’ils se dirigeaient vers Khuzaa, à l’est de Khan Younès, pour effectuer des réparations sur les infrastructures hydrauliques. Oxfam a précisé dans un communiqué que, malgré une coordination préalable avec les autorités sionistes, leur véhicule, clairement identifié, a été bombardé. L’ONG a souligné que « la mort de ces ingénieurs aggrave la crise humanitaire déjà catastrophique à Ghaza, où l’accès à l’eau potable est sérieusement compromis ». Elle a également noté que les victimes travaillaient pour la « Coastal Municipalities Water Utility (CMWU) », un partenaire d’Oxfam, et a exprimé sa « solidarité » avec cette compagnie, ses partenaires et les familles des victimes.
La Résistance plonge l’espace aérien d’Israël dans l’isolement
Les compagnies aériennes AirBaltic, LOT Polish Airlines et le groupe Lufthansa ont annoncé le report de leurs vols vers et depuis Israël, une décision similaire à celle prise par d’autres compagnies aériennes internationales en raison des tensions persistantes dans la région. Selon des médias israéliens, la compagnie aérienne polonaise LOT a décidé de retarder la reprise de ses vols vers Israël jusqu’au 12 novembre prochain. Par ailleurs, AirBaltic a annulé ses vols vers Israël jusqu’au 30 novembre. Les médias israéliens ont également rapporté que le groupe Lufthansa a annulé tous ses vols à destination et en provenance d’Israël jusqu’au 10 novembre, bien que cette décision n’ait pas encore été officiellement annoncée. Cela concerne toutes les opérations des cinq compagnies aériennes qui desservent Israël. Ces décisions s’inscrivent dans la lignée d’autres compagnies aériennes internationales qui ont également prolongé l’arrêt de leurs vols vers et depuis Israël, face à la montée des tensions résultant de l’agression israélienne à Ghaza et au Liban. Récemment, la compagnie aérienne américaine Delta a déclaré qu’elle ne reprendrait pas ses vols vers Israël avant la fin mars 2025. De même, la compagnie hongroise Wizz Air a prolongé l’annulation de tous ses vols vers Israël jusqu’à la mi-janvier 2025, marquant ainsi l’une des plus longues suspensions de vols annoncées jusqu’à présent.
M. Seghilani
