La SG du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, ne compte point céder devant la pression des artisans de la dissidence, ayant mené un mouvement prétendant récupérer le parti, pour aller ensuite, semblent-ils faire, vers une alternance à sa tête. Intervenue, hier, au forum du quotidien arabophone «El Hiwar», la patronne trotskiste ne montre aucunement l’intention de prendre sa retraite et affirme continuer l’aventure aux commandes du PT. Eclipsée de la scène médiatique depuis quelques jours, Louisa Hanoune réapparait à nouveau pour s’exprimer en revenant sur les questions à portée politique ayant cours dans le pays. Après avoir dressé l’état des lieux d’un contexte politico-économique qu’elle présente comme étant des plus précaires, accentué selon elle par une conjoncture mondiale qui menace la stabilité de tous les pays de la région, y compris l’Algérie d’ailleurs, la patronne du PT s’est disposée au bal des questions-réponses, qu’elles a échangées avec les journalistes présents en la circonstance. Ainsi, interrogée sur son avenir à la tête du parti, Hanoune n’a pas mâché ses mots et a affirmé qu’elle poursuivra son aventure aux commandes de la formation politique qu’elle dirige depuis 2003, alors qu’elle en a eu, auparavant, à assurer la charge de porte-parole depuis 1990, soit au lendemain de l’avènement du multipartisme en Algérie qui a donné naissance à plusieurs autres partis, mettant fin, ainsi, à l’hégémonie du parti unique (FLN). Avant de répondre, Hanoune a fait montrer une mine déplaisante devant une question qui semble lui rester en travers de la gorge. Pour elle, il n’y a pas de «retraite» au PT, et d’expliquer que cela ne concerne pas une fonction professionnelle pour dire qu’il y’a forcément nécessité de déboucher sur une retraite. Plus au-delà, elle estime qu’une telle question est une intrusion dans les affaires de son parti, a-t-elle accusé l’auteur, et d’ajouter que la retraite politique est à endosser, plutôt, aux «contractuels politiques», dira-t-elle. En effet, le chef de file de la dissidence au parti, Salim Labatcha et ses adeptes, a accusé la dame du PT d’avoir régné pendant longtemps à la tête de la direction politique «au détriment» des autres cadres, lesquels, selon ses adversaires, auraient pu assurer l’alternance au trône. Néanmoins, la candidate à l’élection présidentielle d’avril 2014 ne compte pas les écouter de cette oreille et entend rester à la disposition et au service du parti, tant qu’elle jouit encore de toutes ses capacités, a-t-elle affirmé. Il est bon de souligner que lors de la dernière rencontre du comité central du PT, les membres de cette instance ont renouvelé leur confiance à la première responsable politique du parti, comme décision qui sonne comme un désaveu et au même temps un moyen de contrecarrer les partisans de la dissidence. «Le SG du PT n’a aucun privilège», tiendra-t-elle comme argumentaire, et de dire encore que ce statut n’est pas une fonction professionnelle s’appliquant au système de la sécurité sociale, a-t-elle laissé entendre, en réponse aux critiques de ses adversaires.
En minimisant la force de «nuisance» des dissidents, La patronne du PT est allée jusqu’à en exclure l’existence dans les rangs du parti. à la question de connaître justement les raisons de ses affirmations, quand bien même lors de la séance du vote du projet de la Constitution -comme exemple d’une brèche qui aurait attesté de cette donne- 16 voix ont exprimé l’abstention sur les 22 que compte le groupe parlementaire du PT, Hanoune s’en défend. Pour elle, en plus de Salim Labatcha et de Salim Sidi Moussa, cadres et députés exclus par le Comité central suite à leurs agissements en déphasage avec la ligne politique, les quatre autres qui n’ont pas répondu au même mot d’ordre ont rejoint deux autres formations politiques (FLN et ANR), avant, a-t-elle expliqué, de trahir et leur mandat électoral et leurs engagements envers le PT. Des raisons par lesquelles, l’hôte d’«El Hiwar», exclut tout mouvement de redressement «prétendument en cours. C’est un mouvement qui doit son existence sur les plateaux de télévisions. Des médias qui font dans la propagande en reprenant des listes de pseudo-dissidents qui sont étrangers à notre parti», a-t-elle accusé, sans citer, la chaîne privée Ennahar TV. Pour elle, il n’y a ni bureau de wilaya ou d’une quelconque structure locale ayant marché dans ce qu’elle appelle un «complot fomenté contre le PT». Hanoune a même lancé un défi à ses adversaires. Se montrant plus que jamais sûre d’un soutien émanant aussi bien des rangs du parti que parmi la population, comme souvent indiqué, elle dira à propos des partisans du changement qu’«ils peuvent toujours essayer», arguant que le PT a une histoire, une base militante solide et un ancrage populaire, comme pour freiner l’élan et l’action entreprise par les antagonistes.
Farid Guellil