La moitié de la population en Haïti est désormais confrontée à une faim aiguë, a indiqué mardi l’ONU dans un communiqué publié sur son site.
Selon la dernière analyse du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), Haïti continue de faire face à une crise sécuritaire importante, 5,4 millions de personnes luttant pour se nourrir et nourrir leur famille chaque jour, ce qui représente l’une des proportions les plus élevées de personnes en insécurité alimentaire aiguë dans le monde, rapporte l’ONU citant un communiqué du Programme alimentaire mondial (PAM). Parmi elles, deux millions sont aux prises avec des niveaux de faim d’urgence (Phase 4 de l’IPC), confrontés à des pénuries alimentaires extrêmes, à une malnutrition aiguë et à des niveaux élevés de maladies, selon la même source. Plus de 6 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays, vivant dans des abris temporaires dans la capitale après avoir fui leurs foyers, sont désormais confrontées à des niveaux catastrophiques d’insécurité alimentaire (Phase 5 de (l’IPC), selon le dernier rapport de l’IPC . Cela signifie que les gens sont confrontés à la faim, à la mort, au dénuement et à des niveaux de malnutrition aiguë extrêmement critiques. Le dernier rapport de l’IPC a été publié par la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (CNSA) d’Haïti, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM). Il fournit une échelle commune pour mesurer la gravité et l’ampleur de la faim aiguë, précise l’ONU. Selon les derniers chiffres du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH), au moins 3.661 personnes ont été tuées depuis janvier de cette année, représentant les niveaux les plus élevés de violence observés depuis 2023. Au cours des six derniers mois, le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays a presque doublé pour atteindre plus de 700.000, indique la même source. Le Conseil de sécurité de l’ONU a prolongé lundi, d’un an, le mandat de la mission de soutien à la sécurité en Haïti. La résolution, émise par l’Equateur et les Etats-Unis, prolonge le mandat de la mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS) jusqu’au 2 octobre 2025. La mission MSS en Haïti, établie pour soutenir les efforts continus de la stabilisation d’Haïti, a été créée l’année dernière, à la suite d’un appel du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Dirigée par le Kenya, la mission MSS a commencé ses opérations le 25 juin 2024 pour soutenir la sécurité d’Haïti et assister la police nationale haïtienne. Haïti est aux prises avec la violence des gangs et l’instabilité politique depuis des années. Le pays a connu une escalade de la violence après l’assassinat du président Jovenel Moïse, il y a trois ans.
R.I.