La situation humanitaire dans la bande de Ghaza ne cesse de se dégrader. Plus de 60 000 enfants de moins de cinq ans souffrent actuellement de famine, selon les déclarations alarmantes de Sigrid Kaag, coordonnatrice spéciale des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient et coordinatrice des affaires humanitaires et de la reconstruction à Ghaza.
Dans un entretien accordé à l’agence Anadolu, en marge de sa participation à la quatrième édition du Forum diplomatique d’Antalya, organisé dans le sud de la Turquie, Sigrid Kaag a dressé un constat inquiétant. Elle a expliqué que les aides humanitaires envoyées par l’ONU durant la période du cessez-le-feu avaient bien atteint les bénéficiaires sans entraves majeures. Cependant, depuis la seconde moitié du mois de mars, l’accès de ces aides au territoire de Ghaza n’est plus autorisé.
La responsable onusienne souligne que ce blocage a des conséquences dramatiques sur le terrain. Les équipes humanitaires font face à un manque criant de matériel, rendant leur mission quasi impossible. De plus, les réserves de carburant, essentielles au fonctionnement des hôpitaux, sont aujourd’hui totalement épuisées, ce qui empêche également la distribution de l’aide humanitaire. « Nous savons que plus de 60 000 enfants de moins de cinq ans à Ghaza souffrent de famine. Chaque chiffre dans ces statistiques représente une vie humaine, un être qui lutte pour sa survie », a-t-elle déclaré avec émotion. Sigrid Kaag a également rappelé les obligations du droit international. Israël est légalement tenue de permettre l’accès des aides humanitaires à la population civile de Ghaza.
Or, selon elle, les attaques israéliennes ciblent non seulement les civils, mais elles sont également devenues terrifiante pour les travailleurs humanitaires, dont la grande majorité sont des civils palestiniens œuvrant sur le terrain dans des conditions extrêmes. Elle insiste sur l’urgence absolue d’un accès humanitaire sans condition, appelant la communauté internationale à exercer des pressions sur Israël pour qu’elle respecte ses engagements internationaux. Ce nouveau témoignage de l’ONU s’ajoute aux multiples alertes déjà lancées par diverses agences internationales. Alors que le territoire palestinien assiégé fait face à une catastrophe humanitaire sans précédent, les appels à la mobilisation ne cessent de se multiplier. Mais sur le terrain, les enfants continuent de mourir de faim, les hôpitaux ferment, et les civils subissent les conséquences d’un blocus implacable. Il devient urgent que les discours se traduisent en actions concrètes. La survie de milliers d’enfants palestiniens est en jeu.
M. S.