Député et membre de la commission Finances et Budget à l’Assemblée populaire nationale, Allel Bouteldja est intervenu hier sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio algérienne dont il était l’invité de la rédaction, pour parler du Projet de loi de finances rectificative (PLFR) 2023.
Il résume les enjeux de ce texte en deux impératifs : préserver le pouvoir d’achat du citoyen et financer les investissements publics, considérés comme la locomotive de la relance économique. Le PLFR 2023 prévoit une augmentation des recettes de plus de 1000 milliards de DA dont la source est l’augmentation des prix du pétrole et de ses recettes fiscales, mais aussi les recettes supplémentaires enregistrées, à travers les intérêts, par la banque d’Algérie qui s’élèvent à 400 milliards de DA. Le député a rappelé qu’il y a eu une augmentation des dépenses estimée à 1000 milliards de DA. Il fallait, a-t-il expliqué, consacrer des budgets aux augmentations des salaires et à la subvention de l’investissement public, notamment la ligne ferroviaire de Gara Djebilet, le projet de phosphate, les stations de dessalement d’eau de mer et les raccordements de certains barrages. Les investissements et projets en cours de réalisation ont nécessité d’autres lignes de crédit afin de les concrétiser dans les plus brefs délais, a-t-il précisé. Allel Bouteldja a fait observer que «cette politique économique ne prévoit pas uniquement de consacrer des budgets, mais il faut impérativement que le suivi soit là et que les projets voient le jour. » Il souligne qu’il faut réaliser dans les délais convenus en appliquant le principe des 3×8 heures qui est en train d’être généralisé. Il note que ces mesures sont rappelées à chaque fois par le Premier ministre et par les membres du gouvernement, dans leurs sorties en visites d’inspection dans les wilayates. Ils insistent toujours, ajoute-t-il, sur le fait d’écourter les délais de réalisation de ces projets, « parce que le temps c’est de l’argent, le temps c’est très important et que l’on sorte de ce qui se faisait avant avec des projets nécessitant quelques mois qui restent plusieurs années», fait-il remarquer. Pour Allel Bouteldja, le PLFR 2023 conforte la politique sociale de l’État. « Ce projet de loi prend en charge le caractère social de l’État pour préserver le pouvoir d’achat des Algériens dans un contexte économique mondial qui n’est pas facile, marqué par un taux d’inflation, qui est très élévé, par les conséquences de la guerre en Ukraine, la flambée des prix des produits de première nécessité notamment, sur le marché mondial, et les retombées de la crise du Covid-19 », souligne Allel Bouteldja. Dans ce contexte là, il fallait soutenir les salaires, prendre des mesures sociales pour soutenir le pouvoir d’achat des Algériens, soutenir les différentes catégories sociales notamment les salariés, les retraités, les fonctionnaires, et même les étudiants avec l’augmentation de la bourse. En même temps, il fallait, dit-il, préserver les investissements et les projets structurants, ainsi que la relance économique qui, elle, a exigé des mesures concrètes. Il a fait savoir que « le PLFR 2023 a également prévu une révision considérable à la baisse des taxes douanières liées à la viande et au bétail. » Toutes ces mesures s’inscrivent ainsi dans le cadre de la préservation du pouvoir d’achat du citoyen et l’amélioration de son cadre de vie. Il fait observer qu’il y a des difficultés sociales actuellement, il y a des soucis, dit-il, des insuffisances. Il a rappelé que lors du dernier Conseil des ministres, le président de la République a instruit le gouvernement de recenser les décisions qui n’ont pas été appliquées pour les relancer. Il a évoqué le dispositif de soutien à l’agriculture en vue de développer ce secteur. Il estime qu’il faut donner plus de priorité aux coopératives agricoles qui sont, dit-il, le dispositif le plus adapté aux paysans. Il estime que le ministère du Commerce doit utiliser tous les moyens à sa disposition face à l’augmentation des prix des produits comme la viande, sur la base de la loi contre la spéculation.
M’hamed Rebah