Alors que la guerre d’extermination israélienne se poursuit sans relâche, le sud de la bande de Ghaza a connu une nouvelle escalade meurtrière ce mardi. L’aviation de l’occupation a visé l’entrée arrière de l’hôpital spécialisé Koweït, situé à Al-Mawassi, à l’ouest de Khan Younès, entraînant la mort d’un Palestinien et blessant dix membres du personnel médical.
Dans le même temps, d’autres frappes israéliennes ont visé la localité de Abssan Al-Kabira à l’est de Khan Younès, le quartier de Nasr à Rafah, ainsi que plusieurs habitations au nord de la ville. Une femme a été tuée lors d’un bombardement sur une maison dans la zone de Tahlia au sud de Khan Younès. Des tentes de déplacés situées derrière le Collège de la Police Al-Ribat à l’ouest de la ville ont également été ciblées, provoquant un nouveau martyre et plusieurs blessés. Au nord de Ghaza, l’artillerie israélienne a bombardé les secteurs ouest de Beït Lahia et a renouvelé ses frappes sur les quartiers est de la ville de Ghaza. Les équipes de la Défense civile ont extrait deux martyrs et plusieurs blessés des décombres des tentes visées dans le projet de Beït Lahia.
Le bilan humain grimpe
Selon le dernier rapport du ministère palestinien de la Santé, 17 martyrs et 69 blessés ont été recensés au cours des dernières 24 heures. Le nombre total de martyrs depuis le début de l’agression, le 7 octobre 2023, s’élève désormais à 51 000, tandis que le nombre de blessés atteint 116 343.
Les équipes de secours peinent à accéder à de nombreuses victimes toujours coincées sous les décombres, faute de moyens suffisants pour les évacuer. D’après les sources médicales, depuis le 18 mars, l’agression israélienne a fait 1 630 martyrs et 4 302 blessés supplémentaires. En parallèle des attaques sur les habitations, les bombardements israéliens s’acharnent sur les infrastructures vitales. Des lignes d’eau ont été détruites, ainsi que des stations de dessalement et des puits, privant des centaines de milliers de civils d’accès à l’eau potable. Les réservoirs d’eau sont également visés, aggravant encore la crise humanitaire.
Famine, siège et désespoir
Le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a affirmé ce mardi que plus de 2,1 millions de Palestiniens sont piégés dans la bande de Ghaza, exposés aux bombardements et à la famine. Il a précisé qu’aucune aide humanitaire n’est entrée dans l’enclave depuis six semaines, les dernières réserves ayant été complètement épuisées.
De son côté, le directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Pierre Krähenbühl, a décrit la situation comme un véritable « enfer sur terre », évoquant la mort de membres du personnel humanitaire et les attaques ciblées contre leurs locaux, notamment une attaque de chars le 24 mars. Il a appelé à une protection urgente des civils et des travailleurs humanitaires, déclarant « Il n’y a plus d’espoir. Les civils à Ghaza disent qu’ils préfèrent mourir avec leurs proches plutôt que de continuer à survivre sans avenir. » Sur le terrain, la résistance palestinienne continue d’affronter l’occupant. Ce mardi, les Brigades Al-Qods, branche armée du Jihad islamique, ont revendiqué avoir fait exploser un engin de type « Thaqeb » contre un char israélien aux abords du stade Al-Montar, à l’est du quartier de Choujaïya, dans la ville de Ghaza. Cette action s’inscrit dans la reprise de la guerre d’extermination lancée par l’occupation israélienne depuis le 18 mars, après avoir rompu un accord d’échange d’otages et de cessez-le-feu négocié sous médiation qatarie et égyptienne, avec l’appui des États-Unis, et qui avait tenu 58 jours depuis le 19 janvier.
M. Seghilani
