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Limitation des importations : le gouvernement se rétracte

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Après avoir pris des mesures visant à réduire la facture des importations, afin de pallier à l’impact de la fluctuation des marchés pétroliers, en chute libre depuis juin 2014, le gouvernement revoit sa copie. Contraint par l’urgence de trouver des solutions, à même de pallier au déficit de la rente pétrolière, dictée par cette conjoncture défavorable à l’économie nationale, le gouvernement a adopté, fin décembre dernier, un projet de loi. Le texte prévoit le recours aux licences d’importation, qu’il faudra exiger aux opérateurs du commerce extérieur, pour gérer les exceptions à la liberté de commerce. En effet, la facture des importations de 2015 s’élèvera à 60 milliards de dollars. Moins d’un mois après ces mesures, le projet de loi semble buté sur un échec. Pourquoi donc ? Intervenu lors d’un point de presse, tenu, avant-hier à Alger, le ministre du secteur, Amara Benyounès, a avoué qu’«il est impossible de donner, en 2015, des réponses administratives à des problèmes d’ordre économique». Cela sous- entend que les mesures de restrictions ne peuvent être appliquées aux importateurs. En d’autres termes, cela signifie que le marché à l’importation échappe au contrôle de l’État, et cela est dû aux exigences de l’accord d’association signé avec l’Union européenne d’une part, et les engagements du gouvernement avec le Fonds monétaire international, d’autre part. En effet, l’Algérie a enregistré une baisse de 53,5% de son excédent commercial durant l’année 2014, par rapport à la même période de 2013. Il s’est établi à 4,63 milliards de dollars contre 9,94 mds en 2013, indiquent les statistiques des Douanes, qui expliquent cette chute par l’augmentation des importations de 6%. En sachant que 98% des exportations nationales reposent sur les hydrocarbures, et du fait que la courbe des cours pétroliers demeure descendante, force est de constater que la balance commerciale connaîtrait une chute en 2015. Pris de panique, le gouvernement tente tant bien que mal de redresser la balance, en décidant de diversifier l’économie par la relance de la production hors hydrocarbures. «Il est important de trouver des solutions purement économiques et de mettre en place des mécanismes pour améliorer la production nationale», a préconisé le ministre, afin de booster la machine de production après sa mise en hibernation, non sans insister sur le fait que la qualité du produit local doit être en mesure de concurrencer le produit importé. C’est ce qui semble constituer une solution pour Benyounès, qui au lieu de freiner les importations, ce qui s’est avéré par ailleurs «impossible», il faudra encourager et valoriser le produit national, afin de le mettre en accointance avec le produit étranger. Pour ce faire, il faudra améliorer le rapport qualité/prix et l’adapter au pouvoir d’achat du consommateur algérien, dans ses différentes catégories. Cependant, ce n’est pas demain la veille. Il ne faudrait pas perdre de vue le fait que le produit étranger envahit le territoire national. En effet, le marché juteux algérien devient de plus en plus la convoitise des étrangers. Outre les pays de l’Union européenne, la Chine et la Turquie, pour ne citer que ces pays-là, multiplient leurs conquêtes, afin de s’y positionner, à même de répondre en termes de quantité, qualité, prix et même au comportement du consommateur algérien. Donc, pour rivaliser avec le produit importé, il faudra non seulement accélérer la machine productive, mais aussi la diversifier et la multiplier, pour assurer une couverture maximale des besoins locaux. Autre problématique, la chute des prix du pétrole et l’augmentation prévisionnelle de la facture d’importation des biens alimentaires, établie à 9,5 milliards de dollars en 2015, soit près de 16% par rapport à la facture globale (60 mds). Le facteur temps aussi doit être de mise, car il faudrait en beaucoup pour basculer d’une économie basée sur la rente pétrolière vers une économie plus diversifiée et créatrice de richesses. Sinon comment explique-t-on la démarche du ministre du Commerce qui a annoncé «lancer une large campagne nationale pour sensibiliser le citoyen algérien à la consommation du produit local», dès lors que ce même produit n’est pas disponible, à même de satisfaire les besoins du marché national. Pour ce faire Benyounès a indiqué que «les efforts du ministère et des organisations économiques se poursuivront pour garantir la qualité et la disponibilité de ce produit à des prix compétitifs par rapport aux produits étrangers». Pour mettre en œuvre sa démarche visant encourager les producteurs et d’attirer des investisseurs, le ministre a souligné qu’en plus de l’existence de mesures fiscales et douanières accordées aux producteurs, d’autres facilités ayant trait à l’importation de certaines marchandises vont être révisées. Pour le ministre, l’augmentation de l’importation ne constitue pas, en elle-même, un problème pour le pays, s’en défend-il, tout en soutenant que seule une production diversifiée pourrait amener à assoir une bonne base productive.
Farid Guellil

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1 COMMENTAIRE

  1. Je suis pas économiste , je suis d’accords pour encourager les ménages et consommateurs a favorisé le produit algérien les produits du terroirs quand ces derniers sont de qualité oui mais hélas on est loin très loin des producteurs d outre-mer , et si l’État veut redressé son econnomi devrait investir sur les moyens pour aider les producteur industriel ect a faire des produits de qualités car avec cette loi l Algérie s enterre toute seule inchalahe comme on dit rabi ikhradjha a3la khir

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