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L’IDÉE FAIT SON CHEMIN : L’Afrique parmi les membres permanents du Conseil de sécurité

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L’appel de l’Algérie pour que soit réparée l’injustice historique à laquelle le continent africain fait face, en renforçant sa présence au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, conformément au consensus d’Ezulwini et à la Déclaration de Syrte, a eu un écho du ministre des Affaires étrangères de Grande Bretagne, James Cleverly, qui vient de révéler que son pays est favorable à la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU et à l’octroi à l’Afrique d’un siège permanent en son sein.

Toutefois, dans son discours, ce jeudi, au Chatham House de Londres, le ministre britannique a parlé d’un seul siège de membre permanent pour l’Afrique au Conseil de sécurité alors que ce continent n’est pas représenté parmi les membres permanents, et est sous-représenté parmi les membres non permanents. On sait que l’Afrique demande au moins deux sièges permanents, dotés du droit de veto tant qu’il existera, et deux sièges non permanents supplémentaires. L’élection de l’Algérie au poste de membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU pour la période 2024-2025 permettra, à compter du 1er janvier 2024,  d’activer la demande d’augmentation du nombre de sièges des pays africains au sein de cette instance et contribuera à l’unification de la voix de l’Afrique pour un meilleur plaidoyer en faveur des questions prioritaires du continent et de ses aspirations légitimes.
Cela figure parmi les priorités du mandat de l’Algérie au Conseil de sécurité. En février dernier, dans une allocution lors des travaux de la réunion ministérielle du Comité des dix de l’Union africaine (UA) sur la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies tenue, à Addis-Abeba,  à l’occasion du 36e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA, lue en son nom par le Premier ministre, Aïmène Benabderrahmane, le président Abdelmadjid Tebboune a souligné la nécessité de permettre au continent d’obtenir deux sièges permanents au sein de l’instance onusienne et d’accroitre son quota de représentativité au niveau des sièges non permanents, de trois à cinq sièges, conformément à la teneur du « Consensus d’Ezulwini » et de « la Déclaration de Syrte ». Le président Tebboune a fait savoir, à cette occasion, que « pour l’Algérie, la question de la réforme du Conseil de sécurité est impérative pour parvenir à un ordre mondial plus représentatif, plus juste et plus équilibré, notamment en cette conjoncture délicate marquée par une succession de crises et leurs retombées porteuses de prémices de nouveaux changements dans les rapports de forces sur la scène internationale ». Le président Tebboune avait fait observer que l’obtention par le continent africain de la qualité de membre permanent au Conseil de sécurité « est étroitement liée à la réussite des négociations intergouvernementales dans le cadre de l’Assemblée générale de l’ONU en tant que cadre unique et idoine pour débattre de la question de la réforme du Conseil de sécurité ». L’Algérie insistera encore, sur cette revendication, à l’occasion de la tenue de la 12e réunion ministérielle du comité des dix de l’UA concerné par la réforme du Conseil de sécurité onusien, prévue en Algérie en janvier 2024. Tout dépend, pour réaliser cette aspiration légitime, du comportement des pays africains qui doivent maintenir leur unité, parler d’une même voix, renforcer leur cohésion et transcender leurs clivages.
L’enjeu est la réparation de l’injustice historique faite à l’Afrique en termes de sous-représentation dans les organes onusiens. Dans le monde multipolaire en construction,  le défi est de faire de l’Afrique un acteur influent sur la scène internationale. Le processus de réforme du Conseil de sécurité doit aller dans ce sens et contribuer à la démocratisation de l’ONU.
Dans le même temps, le comportement des pays occidentaux à l’égard de l’Afrique doit changer. Hier, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, cité par l’agence d’information Sputnik, a dénoncé une pression occidentale « absolument effrontée » contre les pays du Sud global, dont l’Afrique. L’Occident doit cesser de mettre la pression sur les pays de la majorité mondiale dont l’Afrique, a-t-il déclaré.
M’hamed Rebah

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