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Libye : visite surprise du MAE britannique à Tripoli

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Le ministre britannique des Affaires étrangères est arrivé hier, à Tripoli, pour une visite non annoncée, au moment où le gouvernement d’union nationale libyen prend le contrôle de ses sièges ministériels dans la capitale libyenne.

Visite surprise dans le cadre du ballet diplomatique que connaît la capitale libyenne, depuis la semaine passée, entamée par le déplacement, mardi dernier, du ministre italien des Affaires étrangères. Peu de jours après lui ont succédé ses collègues au sein de l’Union européenne (UE), les ministres français, Jean Jacques Ayrault et l’allemand Frank-Walter Steinmeier et hier, c’était au tour du chef de la diplomatie britannique, Philip Hammond, de s’y rendre à Tripoli.
Le ballet diplomatique qui va se poursuivre sans nul doute a été ponctué par le déplacement du chef de la mission des Nations unies (ONU), le britannique Martin Kobler, lequel a annoncé, dimanche, dernier, à partir de Tripoli, le retour de la mission de l’ONU en Libye, indiquant «je ne visite plus Tripoli, j’y travaille».. Un retour de la mission onusienne, après avoir quitté le pays, courant l’été 2014, en raison des violences et du chaos qui perdurent depuis, 2011. Alors que les responsables occidentaux n’ont pas tardé à se rendre en Libye, peu de temps après que l’équipe de Fayez Serraj eut réussi à rentrer à Tripoli et prendre son contrôle, les responsables des pays arabes, sont à ce jour, les grands absents du ballet diplomatique en cours à Tripoli. Jeudi dernier, Fayez Serraj, avait appelé à « un retour des missions diplomatiques à Tripoli le plus tôt possible» avait-il lancé lors d’une rencontre avec les ambassadeurs du Royaume-Uni, France et Espagne. Le responsable libyen avait aussi, appelé à cette occasion «à la reprise des liaisons aériennes directes » entre La Libye et L’Italie. Le gouvernement de Serraj a publié, hier, sur sa page facebook, après l’arrivée du chef de la diplomatie britannique, une photo montrant Hammond et Fayez se serrant la main. Par ailleurs, au moment où le gouvernement d’union nationale libyen prenait hier les rênes de la capitale Tripoli, à l’est du pays, le Parlement reconnu par la communauté internationale, tenait sa séance à laquelle a assisté l’émissaire onusien Martin Kobler, pour accorder ou non sa confiance au gouvernement de Fayez Serraj. Aux termes d’un accord conclu récemment entre le président du Parlement de Tobrouk, Aguila Saleh, et le vice-président, Mohamed Ali Choueb, le chef du gouvernement Fayez al-Sarraj et ses adjoints assistent à la séance du parlement, un vote des parlementaires sur la base d’un vote sur chaque ministre du gouvernement et non sur la totalité du cabinet gouvernemental. «Si 40 députés s’opposent à un ministre, il est écarté» et si par ailleurs, «six ministres sont écartés, le gouvernement est censuré», avait expliqué le parlementaire Tekbali, en se référant à l’accord politique inter-libyen signé en 2015 sous l’égide de l’ONU. Alors que le responsable britannique était à Tripoli, la chef de la diplomatie de l’UE, Federica Mogherini a assuré de Luxembourg, que l’UE «travaille » à des « projets concrets» dans son soutien au gouvernement de Fayez Serraj. Annonçant par la même occasion, « une séance de vidéoconférence, dans la soirée (hier soir :ndlr)» avec M. Sarraj, consacrée à « l’identification » des projets en question de soutien au gouvernement d’union de Libye, concernant des domaines différents «qui sont les priorités du peuple et du gouvernement libyens, que ce soit sur le plan économique, politique ou sécuritaire »a-t-elle expliqué. La responsable européenne a tenu ces déclarations peu avant qu’elle prenne part à une réunion des ministres de la Défense et des Affaires étrangères des 28 pays de l’UE, consacrée à l’examen de la teneur du ballet diplomatique des européens, à Tripoli. Rappelons que les ministres de la Défense ont tenu des conclaves depuis janvier dernier, pour dégager leur plan de lutte contre les terroristes de Daech en Libye, en prévision de la demande de soutien qu’exprimera éventuellement le gouvernement de Fayez Serraj, pour mener sa lutte contre le terrorisme. Même si les états-Unis ne figurent pas encore parmi les occidentaux qui ont fait le déplacement à Tripoli, il n’en demeure pas moins que Washington n’est pas très loin de ce qui est visé par ce ballet diplomatique. En critiquant ses alliés, la France et le Royaume-Uni, de n’avoir pas su «gérer » l’après-intervention de l’Otan en Libye, en 2011, Obama a laissé entendre aux Européens, notamment après la formation et l’installation du gouvernement d’Union nationale libyen, qu’il était temps de le faire. Soit cinq ans après la fin des opérations militaires de l’Otan en Libye, effondrement des institutions libyennes, la vente à ciel ouvert des armes de tout type en Libye, l’émergence des terroristes puis leur prise de contrôle de régions dans le pays, dont Syrte,… Et c’est à travers leur lutte contre le terrorisme, que les Occidentaux entameront la seconde phase pour atteindre les objectifs que se sont fixés, ceux-là mêmes ayant été à l’origine de leur intervention en 2011 en Libye. à ce propos, et selon l’ambassadeur russe auprès de l’Onu, Vitali Tchourkine, Washington et ses alliés « semblent avoir un plan d’action secret » pour la Libye. Le responsable russe a averti, la semaine passée, que toute « ingérence dans la situation en Libye » doit passer par l’approbation du Conseil de sécurité de l’Onu, dans une interview qu’il a accordée au quotidien russe, Izvestia. Qualifiant d’ «aventurisme unilatéral» les actions éventuelles des états-Unis et de leurs alliés en Libye
Karima Bennour

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