Une réunion virtuelle du comité juridique issu du Forum de dialogue politique libyen s’est tenue, hier, la veille de la réunion du comité consultatif, prévue ce mercredi en présence des parties impliquées dans le dialogue politique inter-libyen.
Présidé par l’envoyée par intérim des Nations unies en Libye, l’américaine, Stephanie Williams, le conclave des membres du comité juridique s’est penché sur l’expression des recommandations liées aux différends persistants sur le mécanisme de sélection de l’Exécutif devant prendre en main la gestion de près d’une année, de la période précédant la tenue des élections en Libye, prévues décembre prochain. Les questions encore en suspens, entre les différents acteurs impliqués dans le dialogue politique libyen, devant être réglé en moins de 15 jours, délai avancé, par la responsable onusienne, la semaine passée, en trait, au procédures de nomination des membres dudit exécutif, les points relatifs au processus de leur nomination, et ce en vue de dégager un consensus parmi les membres du Forum du dialogue. La réunion d’hier a été aussi consacrée à l’étude, par les membres du comité juridique, des propositions relatives aux arrangements constitutionnels, en prévision des élections libyennes, en décembre prochain et pour faciliter la mise en application de la feuille de route adoptée par les membres dudit Forum. Il est à rappeler que la réunion des membres du Forum de dialogue libyen, le 18 décembre dernier a été sanctionnée par la formation du comité juridique et celui consultatif, composés respectivement de 18 membres. Lors de la tenue, le 4 janvier dernier, de la première réunion du comité consultatif, consacrée à des discussions sur les objectifs et les fonctions dudit comité ainsi qu’à son calendrier, la responsable onusienne, Stépahnie Williams, a indiqué que ses travaux s’étaleront sur deux semaines et seront sanctionnés par une série de recommandations. Ces dernières devront répondre à la résolution des désaccords ayant surgit, entre les membres du Forum du dialogue politique libyen. Sur le terrain, la Mission d’appui de l’ONU en Libye (MANUL) a fait savoir qu’elle a tenu une réunion, par vidéoconférence, mercredi passé, sur la situation sécuritaire et les moyens devant être d’un soutien au travail de la Commission militaire mixte (CMM, 5+5), issue de la Conférence de Berlin, sur la Libye. Les membres de la commission mixte, via la MANUL ont renouvelé l’appel « à toutes les parties pour accélérer la mise en œuvre du cessez-le-feu », insistant sur «l’ouverture de la route côtière entre Abu Greïn et Syrte, ainsi que le rapatriement immédiat de tous les combattants et mercenaires étrangers » a indiqué la MANUL dans son communiqué, sans manquer d’appeler « toutes les parties à adhérer au droit international humanitaire et aux législations relatives aux droits de l’Homme ». Poursuivant, la Manul a insisté sur « la protection des civils » , et à permettre et faciliter « l’acheminement rapide et sûr de l’aide et des services humanitaires à toutes les communautés touchées par le Covid-19 », précise la même source. Il est à rappeler que le 23 octobre dernier, les délégations libyennes au 5+5 de la CMM à Genève, ont signé un accord de cessez-le-feu permanent sous l’égide de l’ONU, suivi, décembre dernier, par des accords sur les conditions de sa mise en œuvre, avec notamment le retour des forces dans leurs camps et le retrait des forces étrangères des lignes de conflit. Dans une interview qu’il a accordée au journal français Le Monde, l’ex-diplomate algérien et responsable onusien, Lakhdar Brahimi, a averti sur les risques des interférences et ingérences étrangères en Libye, indiquant que ce pays « pourrait surtout devenir une nouvelle Somalie », si ce pays, sans vie politico-institutionnelle, reste « plongé dans une crise insoluble ». L’ ancien ministre des Affaires étrangères algérien dira que « pour avoir beaucoup travaillé sur la résolution de conflits, j’ai fini par penser que les interventions militaires étrangères sont toujours négatives à terme » a-t-il affirmé. Concernant l’intervention des forces militaires de l’Otan en Libye, ayant été « mal conçue, mal exécutée, n’était pas nécessaire » elle a beaucoup contribué, a-t-il poursuivi «a la situation actuelle», affirme l’ancien envoyé de l’ONU pour la Syrie. Pour cet ancien Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, pour l’Afghanistan et l’Irak «l’esprit de la Charte des Nations unies paraît avoir été oublié des grandes puissances » et l’ONU, selon lui « n’a plus la capacité de gérer, encore moins de résoudre, des conflits tels que ceux en Libye, en Syrie ou au Yémen » cite-t-il.
Karima Bennour