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Libye : le CGN retire sa confiance à Zeidan

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Le Congrès général national (CGN, Parlement libyen) a retiré mardi sa confiance au gouvernement d’Ali Zeidan et chargé le ministre de la Défense d’assurer son intérim, suite à la récente détérioration de la situation sécuritaire et à une grave crise pétrolière qui ébranlent le pays. Le Congrès «a voté pour le retrait de la confiance au Premier ministre Ali Zeidan avec 124 voix et a chargé le ministre de la Défense Abdallah al-Theni d’assurer l’intérim jusqu’à la nomination d’un nouveau Chef de gouvernement dans un délai de 15 jours», a annoncé le CGN, la plus haute autorité politique du pays. Les détracteurs de M. Zeidan au Congrès ont déjà essayé à plusieurs reprises de faire tomber le gouvernement, mais n’avaient jusqu’ici jamais atteint le quorum nécessaire, à savoir 120 voix sur les 194 membres que compte le CGN. Depuis l’entrée en fonction de M. Zeidan en novembre 2012, son gouvernement et le Congrès s’accusent mutuellement des difficultés. Mais si le gouvernement est pointé du doigt, le CGN fait également face de son côté à la grogne de la population. En effet, sa décision unilatérale fin décembre de prolonger de 10 mois son mandat, jusqu’au 24 décembre 2014, a provoqué la grogne d’une grande partie de la population et de la classe politique, qui réclament désormais sa dissolution. Sous la pression de la rue, le gouvernement a établi une nouvelle feuille de route prévoyant des élections anticipées législatives et présidentielle, avant même l’adoption d’une Constitution. Mardi, le Congrès a finalement décidé par un vote de laisser le futur Parlement, dont la date d’élection n’a pas été fixée et ainsi décider de la nature de l’élection présidentielle, selon des parlementaires. Le gouvernement d’Ali Zeidan, un indépendant appuyé par les libéraux, est régulièrement critiqué pour n’avoir pas su rétablir la sécurité dans le pays après la guerre de 2011. En effet, la violence a connu une  »augmentation spectaculaire » à travers la Libye au cours des derniers mois, selon l’ONU. Des factions et groupes d’ex-rebelles libyens rivaux menacent de faire basculer le pays dans une guerre civile. Les autorités ont jusqu’à présent échoué à former une police et une armée professionnelles et elles sont régulièrement la cible d’attaques. Ali Zeidan a lui-même été enlevé durant quelques heures par un groupe armé en octobre. Le CGN a été aussi attaqué la semaine dernière par des protestataires, et deux députés ont été blessés par balle. Outre son «manque d’efficacité» en matière de sécurité intérieure, il est également reproché à Ali Zeidan de n’avoir pas résolu une crise pétrolière qui dure depuis plusieurs mois, suite à la fermeture des principaux ports pétroliers du pays par des protestataires qui tentent depuis samedi d’exporter leur première cargaison de brut en dehors de tout contrôle de l’État libyen. Le président du CGN, Nouri Bousahmein, a ordonné lundi, en sa qualité de chef des forces armées, la création d’une force armée venant de 9 régions, chargée de lever le blocus des principaux terminaux pétroliers dans l’Est de la Libye imposé depuis juillet par des groupes armés partisans du système fédéral. Cette décision est intervenue après que les autorités libyennes ont arraisonné un pétrolier battant pavillon nord-coréen qui tentait de quitter la Libye avec une cargaison de pétrole «illégale», achetée à des rebelles autonomistes de l’est libyen. Depuis juillet 2013, des groupes armés bloquent des terminaux pétroliers, suspendant les exportations de brut et privant ainsi le pays de sa principale source de revenus. Ce blocage a provoqué une chute de la production à 250.000 barils par jour, contre près de 1,5 million b/j auparavant. Les pertes occasionnées par la crise de l’industrie pétrolière libyenne sont estimées à 10 milliards de dollars par le ministère du Pétrole. Tripoli a récemment appelé la communauté internationale à appuyer davantage le processus de transition en Libye, notamment dans ses efforts visant à préserver sa souveraineté, son indépendance et sa stabilité face aux tentatives de porter atteinte à son intégrité territoriale. Intervenant lors de l’ouverture des travaux d’une Conférence internationale de soutien à la Libye jeudi dernier à Rome, le président du CGN, Nouri Abousahmaine, a affirmé que la réussite de la transition en cours dans son pays nécessitait le soutien de la communauté internationale à commencer par l’ONU, pour mettre en place des «mécanismes adéquats» susceptibles de mettre fin à la circulation illégale des armes en Libye. Il a également demandé à la communauté internationale de refuser d’acheter le pétrole libyen que certaines parties (libyennes) vendent clandestinement, et de traiter directement avec l’État pour s’approvisionner. Une trentaine de pays et d’organisations internationales avaient pris part à cette conférence dont l’Algérie, représentée par le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra qui a appelé à prendre des «mesures concrètes» pour aider la Libye dans l’édification d’institutions fortes et lui permettre de sécuriser son territoire national. Saluant les importantes réalisations accomplies par les autorités libyennes en trois ans, M. Lamamra a réitéré «l’engagement de l’Algérie à accompagner la Libye dans le processus de transition démocratique de maniere à répondre aux aspirations du peuple libyen frère en rassemblant toutes les énergies» ajoutant que «la sécurité de l’Algérie y va de la sécurité de la Libye». Les ministres arabes des Affaires étrangères ont mis l’accent, lors de cette rencontre, sur le renforcement de la coopération entre les services de sécurité des États arabes et ceux de la Libye pour faire face à toute tentative de destruction visant à porter atteinte à la stabilité de la Libye et des États de la région.

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