L’hécatombe continue sur nos routes : à 90%, le crime est… humain

Les chiffres différent, mais le constat est le même. Le terrorisme de la route continue d’endeuiller l’Algérie. L’insécurité routière est devenue depuis quelques années, une préoccupation majeure pour l’État qui n’épargne aucun effort, pour freiner la machine des accidents causant des milliers de victimes chaque année et des pertes financières énormes pour le Trésor public. Ainsi, lors du Forum d’ElMoudjahid, organisé,hier, comme à l’accoutumée au siège du journal, le rendez-vous a été donné pour mettre à nu le phénomène qui rafle, hélas, la vie à de milliers d’Algériens. 1 336 morts en un trimestre, 14 264 blessés et en tout 8 154 accidents. Tels sont les chiffres relatifs au milieu rural, et qui sont fournis, par le lieutenant-colonel Mouloud Guemat, qui a appelé, dans le même sillage, à multiplier les efforts pour y mettre un terme à la problématique et garantir une sécurité optimale sur nos voies de communication. Lui succédant, le commissaire principal Naït El- Hocine Ahmed, sous-directeur de la prévention à la DGSN, a tenu d’abord à rappeler les actions de sensibilisation sur le thème, menées en direction des citoyens, grands et petits, avant d’exprimer sa satisfaction suite à la baisse de 10% du nombre d’accidents corporels de la circulation, enregistrée en zone urbaine durant le 1er trimestre 2015, par rapport à celui de 2014. Le nombre de blessés et de décès a connu également une baisse de 10 % et de durant la même période, a ajouté le haut cadre de la DGSN, en déplorant, par ailleurs, le bilan dramatique des accidents de la route, dus en grande partie à l’accroissement important du parc automobile national et à l’inobservation du code de la route. En détails, M. Naït El- Hocine a indiqué que la DGSN a enregistré 6 840 accidents durant le premier semestre de 2015, qui ont causé la mort à 335 personnes. Il a également fait état de 8 100 blessés. En outre, l’hôte du Forum a évoqué les problèmes causés par les motocyclistes, sur la voie publique, leur rapide accroissement en Algérie, ainsi que les dispositions prises par la DGSN pour assurer un meilleur contrôle de ces engins, qui sont responsables de 17% des accidents corporels en zone urbaine. Il a insisté sur l’importance accrue de la sensibilisation des citoyens sur les accidents de la circulation, de manière générale, en déplorant que 50% des victimes des accidents de la route en zone urbaine soient des piétons. Le bilan fournis, à la même occasion, par la Protection civile reste le plus accablant. Le lieutenant Bernaoui Nassim a indiqué que 29 345 accidents ont été enregistrés au premier semestre de 2015. La Protection civile a indiqué que le nombre de blessé est de 34 575 dont 1000 décès. Rien qu’au mois du Ramadhan, la Protection civile a enregistré 86 décès, a de plus précisé l’intervenant. 90% des accidents de la route sont dus au facteur humain, a-t-il rajouté. L’état des routes est à l’origine de 4 % des accidents et 5% sont dus aux voitures ne respectant pas les normes. Les responsables ont, néanmoins, regretté que la tranche âgée de 25 à 29 ans est la première touchée par le phénomène. Concernant le classement par wilaya, Alger occupe la première suivie de Aïn Dedfla, puis M’sila, Tipasa, Oran, Boumerdès et Médéa. Ces accidents sont dus principalement, selon la même source, à la perte du contrôle du véhicule, à l’excès de vitesse, aux dépassements dangereux, au non-respect de la distance de sécurité et à la négligence des piétons.
De surcroît, les intervenants ont remis en cause la qualité de formation des conducteurs et les conditions d’octroi de permis de conduire. Egalement, ils ont fait savoir qu’une commission chargée de la délivrance du permis de conduire biométrique est enfin installée. Celle-ci permettra d’établir un fichier national du permis de conduire et préparera le terrain pour le permis à points. Toutefois, les responsables n’ont pas donné d’échéancier pour le permis à points.
Lamia Boufassa