Accueil ACTUALITÉ LFC-2015 : Hanoune interpelle Sellal

LFC-2015 : Hanoune interpelle Sellal

0

La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) est revenue, hier, au siège de son parti, sur les questions d’importance nationale. Comme à son habitude, elle n’a pas manqué de noircir le tableau de la situation à travers son analyse critique, dont elle se défend être objective.
À ce propos justement, elle n’a pas hésité à commenter l’ultime sortie du chef du gouvernement, Abdelmalek Sellal, ainsi que le dernier remaniement ministériel décidé par le chef de l’État. Essentiellement donc, elle a tenu à récuser le discours «rassurant» de Sellal sur la situation économique. En effet, s’exprimant jeudi dernier à la chaîne publique nationale, l’ENTV, le responsable de l’Exécutif national a écarté ce qui a été vu par l’opinion et la classe politique d’un plan d’austérité, pour pallier à la crise financière, née de la chute des prix pétroliers. «Si, il s’agit bien d’un plan d’austérité», a répondu Hanoune à Sellal. Dans un climat caractérisé par des discours aussi contradictoires que cohérents, sur une situation économique, jugée de part et d’autre comme étant «sévère», la patronne du PT demande au gouvernement de fournir des explications. Abondant dans le même ordre d’idées, elle a vivement critiqué la LFC-2015 (Loi de finances complémentaire), rendue publique il y a quelques jours, laquelle sera adoptée «sans surprise aucune», a-t-elle affirmé. Même si elle a indiqué ne pas avoir encore analysé toutes ses dispositions dans le détail, Hanoune a mis en revue quelques-unes des mesures prévues dans la LFC-2015. Parmi lesquelles, elle a cité l’exemple de la décision de réduire la TAP (Taxe sur l’activité professionnelle), en rappelant que les collectivités locales prélèvent 66% du montant global de la TAP (260 milliards DA). C’est ce qui portera préjudice, selon elle, aux trésoreries communales, qui «seront étouffées financièrement», a-t-elle expliqué. En outre, elle a considéré d’«insuffisant» le budget notamment affecté aux 10 wilayas déléguées créées récemment dans le Sud du pays. Elle n’a pas manqué aussi de s’appuyer sur les déclarations de la ministre de l’Éducation, qui a attiré l’attention des autorités sur le budget de fonctionnement de son secteur, afin d’étoffer son argumentaire, d’une LFC-2015 qu’elle considère de «servir les riches et de paupériser davantage les couches défavorisées de la société», comme elle l’a souvent formulé. Toujours dans la LFC-2015, la SG du PT a déploré la baisse de l’enveloppe allouée aux communes (480 milliards DA, ndlr). Toutes ces dispositions donc font croire à Hanoune que les décisions du gouvernement s’inscrivent dans un plan d’austérité, contrairement à ce que déclare souvent Sellal, et quelques membres de son exécutif sur cette question. À ce titre, Hanoune estime également que les 5% représentant le taux de revalorisation de la pension de retraite sont insuffisants, au même titre d’ailleurs que l’est le montant du SNMG (Salaire national minimum garanti) fixé à 18 000 DA, qui sera, rappelons-le, applicable à partir du mois prochain.

La bancarisation équivaut à «blanchiment d’argent»
La première Dame du PT a évoqué ensuite la question du marché informel, non sans commenter les dernières déclarations du ministre des Finances à ce sujet. En effet, mardi passé, Abderrahmane Benkhalfa a annoncé des mesures visant à l’absorption de l’argent du marché informel et son injection dans le secteur bancaire. La «bancarisation» étant pour le moins un nouveau concept qui atterrit sur la scène du débat économique national, que considère Hanoune, à tort ou à raison, de blanchiment d’argent. En effet, selon les propos du ministre des Finances, les caisses nationales vont être renflouées de pas moins de 3 700 milliards DA (40 milliards de dollars), à la faveur de cette mesure contenue dans la LFC-2015. Il s’agit, selon lui,d’une disposition qui consacrera «une seule économie, non pas deux», référence faite au marché informel. Ce que le ministre présente, comme un assainissement de l’informel, est considéré par Hanoune de «blanchiment d’argent sale pour en disposer librement», a-t-elle formulé. Plus loin, elle a estimé que ces mesures permettront «à contrario» d’encourager davantage le phénomène de l’évasion fiscale, qui constitue, du reste, l’autre saignée pour l’économie nationale. Pourquoi, donc, changer un malheur par un autre, semble dire Hanoune, pour fonder son argumentaire.

Farid Guellil

Article précédentAïn Témouchent : disparu à 23heures à Rechgoun plage, un quadragénaire a été repêché le lendemain
Article suivantBancarisation de l’argent informel : Bouchouareb met les points sur les «i»

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.