À treize jours de la tenue du 15e sommet des BRICS à Johannesburg, l’histoire retient déjà que la Chine et l’Afrique du Sud sont les deux pays membres du groupe, à avoir proposé l’élargissement de ce nouveau bloc économique multilatéral, à d’autres nations, qui représente 42% de la population de la planète, soit 3,2 milliards de personnes et environ 25% du produit intérieur brut (PIB) mondial.
En effet, Pékin est le premier pays à avoir évoqué l’idée d’élargir l’organisation, lorsque la Chine avait présenté en 2017 le projet des « BRICS+ », mais l’Afrique du Sud, pour sa part, avait devancé les Chinois, quand en 2013, elle avait lancé l’initiative « BRICS-Africa Outreach ». Avec l’objectif de créer un monde plus juste, équitable et durable, et développer de nouvelles infrastructures, en vue d’une reprise mondiale durable qui répond aux besoins du monde entier, ce prochain sommet sera ainsi l’occasion pour le groupe « d’amplifier la voix de ses amis d’Afrique et du Sud global à l’aide des BRICS-Africa Outreach et des Dialogues BRICS Plus ». C’est ce qu’a annoncé la ministre sud-africaine des Relations internationales et de la Coopération, Naledi Pandor, à travers un communiqué qui a indiqué que le 15e Sommet des BRICS visera en premier lieu à établir « un partenariat pour une croissance mutuellement accélérée, un développement durable et un multilatéralisme inclusif ». Dans son rapport, la responsable sud-africaine a fait part des objectifs du groupe de « montrer la voie vers l’inclusion de l’Afrique et du Sud global dans un monde plus juste et plus équitable fondé sur le respect mutuel et l’égale souveraineté des nations ». En outre, le communiqué a annoncé que le Sommet « accordera une attention particulière au développement des infrastructures avec le soutien de la Nouvelle Banque de développement et de la Zone de libre-échange continentale africaine ». À ce jour, « 34 pays sur 67 invités ont déjà confirmé leur participation », a noté ledit communiqué, qui a confirmé l’annonce faite par le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, que « l’Afrique du Sud était prête à accueillir le 15e sommet des BRICS ». En attendant le jour « J », plusieurs pays ont affiché leur intérêt à une adhésion au groupe. À ce titre, il est utile de rappeler que le président Tebboune, avait participé, aux côtés des dirigeants de l’Arabie saoudite, l’Égypte, l’Indonésie, l’Argentine, le Nigeria et la Thaïlande, le 23 mai 2022, à une conférence virtuelle baptisée «BRICS Plus», et présentée par Pékin comme «une nouvelle phase du processus de l’élargissement des BRICS ».
Adhésion aux BRICS, Alger déjà à l’œuvre
Comme l’avait si bien précisé le 3 mars dernier le ministre à la Présidence sud-africaine, Mondli Gungubele, « l’expansion de la coalition des économies émergentes sera l’une des principales priorités du bloc cette année ». Pour sa part, l’ambassadeur de l’Afrique du Sud au sein du groupe des BRICS, Anil Sooklal, avait quant à lui annoncé que le bloc avait « atteint une étape assez avancée dans l’examen de l’adhésion de nouveaux membres ». De quoi émerveiller et redonner davantage de confiance et de tonus aux pays potentiellement candidats à une éventuelle adhésion, à l’instar de notre chère Algérie, qui semble bien lotie pour devenir, dans un premier temps, un membre observateur. Et pour preuve, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a instruit le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, de rencontrer en audience, les ambassadeurs et représentants des cinq États membres du groupe des BRICS accrédités en Algérie.
Selon un communiqué du ministère, « ces réunions s’inscrivent dans le cadre des démarches visant à mobiliser davantage de soutien à la candidature de l’Algérie pour son adhésion en tant que membre au sein du groupe des BRICS, valoriser les atouts de cette candidature qui repose sur une forte volonté politique de la part du président Tebboune, en adéquation avec la politique étrangère de notre pays, qui n’a eu de cesse de plaider pour l’établissement d’un ordre international multipolaire ». Et à Attaf d’affirmer, que l’Algérie, « de par son militantisme en faveur des valeurs du groupe, et compte tenu de sa dynamique économique et les réformes initiées par le chef de l’État, ambitionne d’apporter une contribution qualitative à l’activité des BRICS, en faveur des objectifs de paix, de sécurité, de développement et de bien-être au double plan régional et international ».
Hamid Si Ahmed