Pour la première fois depuis près de deux mois, on assiste à une nette recrudescence du nombre de cas quotidiens de Covid-19, notamment avec la rentrée sociale et scolaire.
En effet, les contaminations par le Coronavirus ont dépassé la barre des 300 cas, pour la première fois depuis septembre dernier, selon les médecins et les spécialistes du domaine, le relâchement des mesures barrières par les citoyens, notamment dans les moyens de transports privés et dans les classes établissements après la reprise des cours où le protocole sanitaire n’a pas été appliqué à la lettre a accéléré cette tendance haussière de l’épidémie. De ce fait et en se montrant particulièrement inquiet par le nombre de malades admis en soins intensifs dans les hôpitaux, le professeur Mohamed Belhocine, épidémiologiste et membre du Comité de suivi de la pandémie de coronavirus a mis en garde contre la saturation des hôpitaux à cause de la nouvelle vague de l’épidémie qui touche l’Algérie, il dira dans ce cadre : « le virus est en train de revenir en force, probablement pour des raisons multiples. La première c’est le relâchement des mesures de prévention, en ajoutant « nous avons vu des bus bondés d’usagers sans aucune protection, et des passagers de taxis sans bavette », selon les données des épidémiologistes, les contaminations viennent surtout des moyens de transport, également un autre aspect est mis en cause : les fêtes de mariage et les enterrements où beaucoup de monde se massent faisant que fatalement le virus se transmet plus facilement. De son côté le Pr Riad Mahyaoui, membre du Comité scientifique de suivi de l’épidémie de coronavirus en Algérie a affirmé que le virus circule de « façon active et continue à contaminer ». « On enregistre aussi des décès. Les hôpitaux commencent à se remplir », alerte le Pr Mahyaoui, qui a plaidé pour une « réaction immédiate » pour faire face à la recrudescence des contaminations au Covid-19.
Des appels à l’application de mesures urgentes
Les spécialistes ont appelé à l’application des mesures urgentes dans le cadre de cette reprise mondiale du Coronavirus, avec 400.000 à 500.000 cas enregistrés en 24 heures. « Encore une fois, arrêtons de compter les cas par jour, arrêtons de regarder les chiffres monter. Il faut une réaction immédiate par une espèce de prise de conscience, de solidarité, de relance de toutes les mesures barrières », lance le professeur Mahyaoui. Pour le Pr Belhocine Afin d’éviter d’avoir de nouveaux cas Il faut certainement des « efforts de la part du gouvernement, mais il faut aussi une main tendue de la part de la société qui joue son rôle individuellement et collectivement pour faire respecter les mesures-barrières et pour éviter les rassemblements inutiles »
Appliquer tout simplement la loi
De son côté, le Dr Mohamed Bekkat Berkani membre du Comité de suivi du COVID-19, n’a pas hésité a rappeler la période de mars et avril où l’Algérie a enregistré le grand rebond de la pandémie avec plus de 600 cas par jour « faut se rappeler les difficultés qu’on a eu en mars et avril derniers, une période durant laquelle on avait des malades qui dormaient dans les couloirs au sein des structures hospitalières ! Il ne faut pas non plus perdre de vue les médecins qui sont fatigués après huit mois d’une guerre contre l’épidémie », Pour éviter la saturation des hôpitaux, il faut donc revenir aux fondamentaux en termes de gestes barrières… Effectivement poursuit le président de l’ordre des médecins « il faut que les citoyens puissent assimiler complètement ces gestes de protection, et les autorités doivent multiplier à la fois la sensibilisation et aussi prendre des mesures coercitives contre ceux qui ne respectent pas les consignes. Il faut donc augmenter la riposte et appliquer tout simplement la loi ».
Dernières décisions du Gouvernement
Pour rappel, l’Algérie a pris de nouvelles mesures jeudi passé pour faire face à la flambée des cas de contamination au nouveau coronavirus Covid-19, avec la réinstauration du confinement partiel dans neuf wilayas. Ainsi le nombre de wilayas concernées par les mesures de confinement partiel à domicile, dans le cadre de la prévention contre la pandémie de Covid-19, passe de 11 à 20 wilayas, alors que les horaires de confinement ont été adaptés de 23 h 00 à 5 h 00 au lieu de 6 h 00. L’application, pour une durée de quinze (15) jours à partir du 31 octobre 2020, pour neuf (9) wilayas enregistrant une recrudescence des cas de contamination, à savoir : Bouira, Boumerdès, M’Sila, Ouargla, Médéa, Bordj Bou Arréridj, Tébessa, Tiaret et Biskra.
Sarah Oubraham